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il faut 6 à 7% de croissance pour absorber le chômage

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  • il faut 6 à 7% de croissance pour absorber le chômage

    WASHINGTON - L’Algérie aura besoin d’une croissance annuelle de 6 à 7% pour absorber le chômage des jeunes qui arrivent sur le marché du travail, estime Rabah Arezki, l’économiste en chef de la Banque Mondiale pour la région Mena.

    Dans un entretien accordé à l’APS, l’économiste en chef tient à souligner que cet objectif de croissance est réalisable eu égard au potentiel immense, dont dispose l’Algérie que ce soit en termes de capital humain ou de ressources naturelles.

    Sans être pessimiste, il relève que les projections de croissance actuelles pour l’Algérie qui se situent au-dessous de 2% offrent des possibilités limitées pour la création de l’emploi à court terme. "C’est une affaire de structure de l’économie algérienne dépendant du pétrole", explique-t-il


    "Il suffit juste de connecter le capital humain à la technologie pour libérer la création d'emplois. C’est la voie sûre pour l’Algérie", soutient l’économiste.

    Mais pour résorber le chômage il faut aussi être "moins conservateur sur un certain nombre de régulations en autorisant l’ouverture de quelques secteurs à la concurrence", suggère Rabah Arezki.

    Le taux de chômage en Algérie s’établissait à 11,7 % en septembre 2018, au même niveau qu’un an auparavant, en phase avec la croissance atone enregistrée en 2018, selon les dernières projections de la BM, rendues publiques en avril.



    Résoudre les problèmes de structure



    L’économiste en chef soutient qu'il y a des problèmes de structure qu’il faut résoudre "pour libérer le potentiel économique" en intervenant sur trois axes importants que sont la concurrence, l’économie numérique et la transformation des entreprises publiques.

    Il est primordial, selon lui, d’avoir un cadre institutionnel qui "consacre la concurrence de façon libre et juste" et empêche les monopoles dans les secteurs public et privé.

    Citant l’exemple des Etats-Unis où la concurrence est au cœur du principe de l’économie de marché, M. Arezki explique que "l’Etat est au-dessus de la mêlée et impose un climat de concurrence pour éviter les problèmes de collusions et de cartels qui se posent assez souvent".

    "La concurrence permet à tout un chacun d’entreprendre sans qu’il y ait des secteurs protégés ou des gens qui ont en un accès exclusif (...). En Algérie il faut bâtir cet artifice institutionnel. Ce sont des éléments de réformes importants qu’il faut mettre en œuvre ", insiste l’économiste.

    Lire aussi: L'âge des bénéficiaires des facilitations du dispositif de la CNAC prolongé à 55 ans
    Autre levier d’action important : asseoir une économie numérique qui est devenue un gros pourvoyeur d’emplois. L’économiste soutient qu’il y a beaucoup à faire dans ce domaine pour améliorer les services sociaux et développer l’inclusion financière à travers le paiement mobile.

    Rabah Arezki met également en avant la nécessité de transformer les entreprises publiques en Algérie qui continuent de peser de façon importante sur les dépenses publiques. Ces entreprises captent l’essentiel des crédits à l’économie et deviennent "une source d’endettement" pour l’Etat, selon lui "Il y a un élément d’effet d’éviction qui empêche d’autres acteurs économiques d’accéder au crédit, et qui pose le problème (récurent) de la concurrence", précise ce spécialiste de l’économie de développement.

    Dans les secteurs protégés, "les opérateurs ne font pas l’effort d’innover ou d’attirer les talents", constate-t-il d’où la nécessité de mettre ces entreprises étatiques en concurrence avec les autres.



    L’expansion monétaire est problématique



    Au plan financier, le responsable de la BM estime que "l’Algérie devrait revenir à une gestion des finances publiques qui n’implique pas l’équation monétaire".

    "L’expansion monétaire est problématique, elle provoque à moyen terme l’érosion des réserves de change et comporte en plus un risque inflationniste important".

    Selon lui, la transformation de l’économie algérienne se fera aussi via l'investissement étranger, qui est appelé à augmenter considérablement si "la situation budgétaire du pays était claire".

    La visibilité budgétaire en particulier la stabilité des taux d’imposition est un élément important pour capter l’investissement étranger.


    Résolument optimiste, Rabah Arezki, explique que la hausse des prix de pétrole devrait contribuer au redressement de l’économie algérienne qui a cependant besoin d’un cadre institutionnel permettant à tous les acteurs de réussir.

    Dans le même contexte, l’économiste en chef relève l’importance d’un débat économique pour expliquer les réformes structurelles que l’Algérie est appelée à mener.

    "Je crois qu’aujourd’hui le grand débat c’est de dire qu’on s’est reposé sur un système où la redistribution était importante mais peut-être on a aussi oublié que la vraie inclusion soutenable et viable est celle d’inclure un secteur privé qui va créer des emplois de façon durable", souligne-t-il

    "Le vrai modèle inclusif c’est celui qui consacre l’égalité des chances avec un secteur privé ouvert offrant des opportunités aux gens qui veulent contribuer à cette économie", conclut Rabah Arezki.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    D'après le FMI ça va être compliqué la croissance algérienne baisse régulièrement depuis des années elle devait être de 2.8 % en 2018 elle s'est finalement établie à 1.8% et 2019 ne risque pas d'être meilleur. A cause de l'effondrement des recettes pétrolières le pays vit sur ses réserves de change !

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    • #3
      La croissance algérienne doit se défaire de sa dépendance de la commande publique

      Laisser le privé prendre réellement son envol

      Ouvrir et s'ouvrir à des marchés nouveaux comme la Maroc qui est à côté et qui est snobé magistralement par les entreprises algériennes pour des causes politiques du siècle dernier

      L'ouverture et la relance de l'économique algérienne et de ses exportations ne peuvent se faire en snobant le marché où elle bénéficient de plus d'avantage compétitif (PROXIMITE)
      .
      .
      ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
      Napoléon III

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      • #4
        Ouvrir et s'ouvrir à des marchés nouveaux comme la Maroc qui est à côté et qui est snobé magistralement par les entreprises algériennes pour des causes politiques du siècle dernier
        Je ne pense pas qu'elles snobent le Maroc ou alors elles snobent tout le monde ou bien je pense que ça s'explique par la faiblesse de leur offre d'exportation puisque le volume des exportations hors hydrocarbures est très faible pour un pays de plus de 40 millions d'habitants.

        Pour une offre d'exportation hors hydrocarbure de 2.5 milliards $/an dont il faut signaler quand même que la moitié est composée de sous produit issus des hydrocarbures, ca donne une production de 62.5 $ par habitant et par an !
        Dernière modification par LockDown, 09 mai 2019, 17h39.

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        • #5
          Ouvrir et s'ouvrir à des marchés nouveaux comme la Maroc qui est à côté et qui est snobé magistralement par les entreprises algériennes pour des causes politiques du siècle dernier
          je suis d'accord avec ça..mais si on prend par exemple le cas du Maroc qui est une économie relativement ouverte, on constate que hormis la période 2000-2010 ou l'on a fait 5% de croissance en moyenne, on a tout le mal du monde aujourd'hui à dépasser les 3% en moyenne (les 8 dernières années)..on est vraiment loin des 6-7% qui permettent un décollage économique.

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          • #6
            Je suis persuadé que l'Algérie puisse attendre les 6 à 8% de croissance. Mais pour cela, il faut un changement en profondeur des institutions et des mentalités. Tout d'abord, il nous faut des technocrates pragmatiques qui aient une vision et une stratégie faisant fi de toute idéologie néfaste.

            Et pour cela, il faut tout remettre à plat : les relations entre l'Etat, l'opérateur économique et le citoyen. Les relations avec nos voisins aussi.
            Bien sûr qu'il faut rouvrir les frontières avec le Maroc et privilégier les échanges intra-maghrébins. Il faut des alliances et parler d'une seule voie pour transiger avec l'Europe (favoriser l'espace méditerranéen) et les autres ensembles économiques (Afrique, Golfe, Chine, Amériques).

            Avant même de parler de potentiel d'exportation qui est très fort mais désorganisé ou plutôt orphelin, il faut stimuler la demande intérieure : aide à la création de "vrais" entreprises, faciliter les prêts mais être plus vigilants avec des contrôles de qualité, augmenter les salaires est primordial. Aussi, limiter l'importation dans les secteurs ou la production nationale puisse être compétitive. Il faut aussi revoir le modèle des subventions.
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