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Le poison algérien

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  • Le poison algérien

    Depuis l’indépendance, la corruption et le clientélisme s’expriment dans toutes les strates de la société algérienne, comme un poison sans remède, tentaculaire, vicieux, toxique, invisible et omniprésent.

    1 – Un poison ancré dans la société

    Ce poison a gangrené la société à travers le temps, nous allons le caractériser à travers 4 grandes périodes. L’ère Boumediène qui, au lendemain de l’indépendance, par un projet ambitieux de développement, a fait exploser les investissements en important par centaines des process ou produits-clés en main. Cette époque voit apparaître les premiers acteurs Algériens qui serviront d’intermédiaires dans les transactions internationales.

    Certains développeront des stratégies actives de corruption engrangeant des sommes colossales, faisant naître les premières grandes fortunes algériennes. L’ère Chadli, au début des années 1980, généralisera la corruption dans une grande partie des contrats nationaux (marchés publics) et internationaux. La décennie noire, au début des années 1990, verra le poison continuer à s’exprimer, en particulier en allouant à certains acteurs le quasi-monopole de nombreux produits de base grâce aux soutiens de caciques corrompus du régime. Enfin l’ère Bouteflika, au début des années 2000, accélérera la propagation du poison, le rendant plus visible via l’émergence d’oligarques associés, au grand jour, à des caciques issus des plus hautes sphères du pouvoir.

    La corruption, un poison multiforme

    Le poison se manifeste sous différentes formes avec, certaines fois, des stratégies complexes ne permettant pas d’identifier les acteurs en présence et les montages opérés. Sans prétendre à l’exhaustivité, nous pouvons matérialiser le poison algérien dans les différentes sphères suivantes.

    Les commissions occultes d’intermédiaires, algériens et étrangers, des marchés internationaux de l’Algérie. Ce segment est le plus prisé. Il permet d’obtenir, dans des délais très courts, des sommes en devises, à l’abri du fisc algérien, dans des paradis fiscaux ou recyclées par l’acquisition de biens immobiliers à l’étranger.

    Les monopoles de segments stratégiques de l’économie nationale. Privilèges obtenus grâce à la collusion de certains caciques du régime qui ont souvent contribué au démantèlement du secteur public.

    Le détournement du foncier (terrains agricoles, industriels à des prix symboliques), souvent avec la complicité de hauts fonctionnaires, a permis d’engranger de très gros profits en un minimum de temps.

    Les allocations de crédits bancaires, sans réelle justification économique. Des établissements financiers ont délivré des prêts de plusieurs dizaines de milliards sur injonction des plus hautes instances sans respecter le minimum des règles prudentielles permettant aux bénéficiaires de transférer dans des paradis fiscaux des sommes colossales.

    Les surfacturations dans les importations et les sous-facturations dans les exportations ont facilité une fuite importante de capitaux.

    Les marchés publics tronqués sont devenus quasiment la règle dans toutes les régions du pays. Les appels d’offres sont souvent bidonnés au profit de certains acteurs en collusion avec des corrompus, y compris au sein de l’armée.

    Les nominations de complaisance, notamment dans la diplomatie, et les emplois fictifs sont opérés par centaine chaque année, générant souvent des organisations peu efficientes.

    Les détournements (fraudes) divers comme les bourses à l’étranger. De nombreux enfants de hauts fonctionnaires et officianadios du régime ont bénéficié de bourses à l’étranger délivrées souvent d’une manière opaque. Ces allocations représentent des dizaines de millions d’euros par an, et produisent une désillusion dans le monde estudiantin conscient des privilèges des uns (enfants des caciques du régime) au détriment de tous.

    La cession de licence d’exploitation dans certaines filières est une autre arme pour faire rapidement fortune en Algérie. Sa délivrance opaque avec des cahiers des charges volontairement mal rédigés et peu appliqués a démultiplié le poison.

    L’exemple du marché automobile est criant. Certains acteurs sont suspectés d’avoir versé des commissions importantes pour occuper ce segment fort rentable. Aujourd’hui, un véhicule produit en Algérie coûte plus cher qu’à l’import, alors que l’objectif initial de L’Etat était le contraire. Le constat dramatique de taux d’intégration quasi nul dans cette industrie prouve les effets dévastateurs du poison.

    Enfin, la corruption du personnel politique et diplomatique. Quand vous avez durant des élections, comme les dernières législatives de 2017, des prétendants qui acceptent de payer de fortes sommes pour être désignés candidats de grands partis, le poison s’exprime pleinement. Plus grave, certains fonctionnaires, y compris dans la diplomatie, ont marchandé leurs affectations, ne pouvant que déstabiliser en profondeur le socle d’une société qui devrait reposer sur le mérite.

    Ces principaux champs ne sont pas exhaustifs mais caractérisent les grandes matérialisations de la corruption. Un poison qui coûte cher à l’Algérie.

    2 – Un poison qui gangrène le pays

    Le volume des dépenses de l’Algérie durant ces 20 dernières années est de près de 1000 milliards de dollars avec aisément un taux de 10% de commissions, intermédiations et surcoûts divers. Ce constat porte la perte pour l’Algérie à près de 100 milliards de dollars, spoliés durant cette période au détriment du peuple. Ces chiffres sont colossaux. C’est pourquoi, il y a urgence d’intervenir, de surcroît lorsque l’ampleur du poison est confirmée aujourd’hui par les plus hautes instances du pays.

    En effet, pour la première fois en Algérie, le mardi 30 avril 2019, l’état-major reconnaît explicitement que le poison de la corruption a pris des proportions très importantes et que, selon Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major, les services du ministère de la Défense nationale disposent de dossiers de corruption «très lourds, portant sur des montants astronomiques».

    La question qui reste posée est de savoir qui sont ces acteurs du poison algérien.

    Qui sont les acteurs du poison en Algérie, une triangulation diabolique

    Il serait naïf de croire que la corruption est uniquement tenue par les caciques du régime. Elle est un poison disséminé dans toutes les strates de la société, avec une collusion entre la bourgeoisie industrielle et commerciale, la bourgeoisie technocratique et certains caciques de la haute hiérarchie militaire couplés à des mafieux internationaux, avec le silence complice de certains Etats. Il suffit de lire les révélations des Panama Papers pour comprendre comment l’élite et certains industriels algériens, y compris parmi les plus connus, ont détourné et volé les ressources de l’Algérie.

    L’associé du poison algérien, le cabinet d’avocat Mossack Fonseca

    Les Panama Papers désignent des documents confidentiels sur la corruption internationale et la fraude fiscale issus du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, révélés par un lanceur d’alerte.

    L’implication d’acteurs algériens dans de nombreux montages illégaux est prouvée par des pièces probantes. Effectivement, les documents du cabinet d’avocat panaméen Mossack Fonseca révèlent la constitution de nombreuses sociétés offshore insérées dans des réseaux complexes de surfacturation, de distribution de pots-de-vin et de rétro-commissions au profit d’un certain nombre d’acteurs algériens connus et inconnus.

    Ces acteurs ont exercé une influence sur une certaine élite politique en Algérie pour mettre en œuvre des stratégies d’entreprise de corruption actives d’une ampleur inégalée. D’un commun accord entre ces acteurs, les prix des contrats mais aussi des importations algériennes ont été surfacturés afin de pouvoir dégager des «marges» transférées illégalement vers des paradis fiscaux, via des montages juridiques complexes, initiés par le cabinet d’avocats Mossack Fonseca.

    Pour certains marchés, des intermédiaires algériens seront imposés par de hauts fonctionnaires algériens. Les montants des commissions et des surfacturations avoisinent plusieurs centaines de millions de dollars, dont une partie a été reversée à tout un réseau d’acteurs en Algérie et à l’étranger.

    La contre-attaque

    Certains tentent aujourd’hui de contre-attaquer en niant les accusations et la légitimité de leurs arrestations, y compris par communiqué de presse et médias interposés, en tentant de s’ériger comme victime du système arbitraire, alors que leurs positions monopolistiques prouvent qu’ils se sont principalement construits sur la rente algérienne, à l’abri et au détriment du secteur public.

    Les plus malins ont blanchi une partie de cet argent en l’investissant dans des appareils de production employant de nombreux salariés, avec des taux d’intégration assez faibles tout en bénéficiant de crédits bancaires importants, moyen de se protéger contre toutes représailles face à un système traversé de nombreuses incertitudes. Leur image a été valorisée pour les uns grâce à des investissements dans le monde des médias, source d’une volonté d’influence plus ambitieuse, espérant une totale impunité face à une justice qui était souvent aux ordres.

    L’Algérie face au poison de la corruption

    L’Algérie doit réagir car la stabilité du pays est véritablement menacée par ce poison qui a gangrené toutes les strates de la société, risquant de la faire définitivement exploser. Ecrire qu’un certain nombre d’industriels et autres, y compris parmi les plus connus, ont disposé de sociétés-écrans pour asseoir, d’une manière illégale, leur ascension fulgurante est une réalité qu’il faut reconnaître pour permettre à l’Algérie de faire face à ce poison redoutable.

    La quasi-totalité des montages offshore opérés par ces acteurs a servi de lessiveuse à des surfacturations, commissions et rétrocommissions via des sociétés-écrans basées dans des paradis fiscaux. Cette situation est d’autant plus grave que ces dérives se sont souvent réalisées avec la protection ou l’accompagnement de caciques du régime en échange de contreparties diverses.

    Pour s’en convaincre, il suffit de faire correspondre les fortunes de certains à la liste révélée des sociétés offshore du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca pour constater l’illégalité de la constitution, sur ces 30 dernières années, de beaucoup de ces nouvelles fortunes. Cette affirmation est d’autant plus probante que les actifs détenus par les Algériens, hors diaspora, ont étrangement explosé ces dix dernières années dans certaines pays (France, Suisse, Espagne, Emirats arabes unis, Etats-Unis).

    Les fonds, d’origine opaque et non déclarés aux autorités algériennes comme l’exige la loi, représentent des volumes colossaux. Le volume des actifs financiers immobiliers industriels et commerciaux des Algériens (hors diaspora) peut être évalué à près de 10 milliards d’euros, montant qui aurait dû être déclaré et surtout fiscalisé en Algérie avec la justification financière. Or, il n’en est rien.

    C’est pourquoi il faut se féliciter du constat, par les plus hautes autorités militaires, garantes de la stabilité et des intérêts du pays, de l’ampleur de ce poison et de son engagement à laisser la justice algérienne s’exprimer en toute transparence et sans contrainte.

    Seddik Larkeche
    De formation interdisciplinaire, Seddik LARKECHE est titulaire d’un Doctorat en Sciences de gestion, d’un Doctorat en Sciences politiques, et du diplôme d’avocat (Capa). Expert international en gestion stratégique des risques, il fut rapporteur à la Commission Risque à la Conférence mondiale sur le commerce (Cnuced 1998).
    Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Risque Algérie et stratégies de développement 1830-2030 (2012, Editions L’Harmattan) et , Le Poison Français, Lettre au Président de la République, Préface de Roland Dumas, (2017, Editions Ena).
    Il est aujourd’hui Professeur des Universités et enseigne l’épistémologie du risque et la gestion stratégique des risques. Ses recherches portent sur le risque pays et en particulier sur le Risque Algérie. Il est le précurseur de la demande de réparation financière des crimes coloniaux français en Algérie que le Conseil constitutionnel français a reconnu le 9 février 2018.
    dz(0000/1111)dz

  • #2

    Il est le précurseur de la demande de réparation financière des crimes coloniaux français en Algérie
    à qui ira l'argent à des voleurs qui ont remplacé les colons ?
    yaweddi had la mafia ghir tchem l'argent tkharej esslah warssas ce sont des mercenaires

    chouf les colons et il ne sont pas arrivé faire disparaite la confience entre les algérien
    had la mafia a fait ce que les colons ne sont pas arrivé à faire et pas que les colons
    les différents occupants turck ... vandales ...

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