Par Ahmed Oul 11 mai 2019 à 20:28 Dans Algérie, Politique, Société 2 Min (Temps de lecture)
Algérie – Des étudiants et des étudiantes non-jeûneurs surpris en train de manger dans l’enceinte du campus de Bouzareah, ce samedi 11 mai, ont été lynchés par des étudiants et des extra-universitaires en furie.
Selon les témoignages de plusieurs étudiants, les agresseurs ont violemment pris à partie les étudiantes qu’ils avaient surprises en train de manger en cachette dans un coin du campus universitaire de Bouzareah (Alger-2).
Les étudiants pointent le laisser-aller des agents de sécurité de l’enceinte universitaire, qui n’ont même pas daigné intervenir afin d’arrêter l’agresseur. Pire, « les agents de sécurité ont défendu l’agresseur », témoigne l’une des étudiantes victimes du lynchage.
La liberté de culte garantie par la constitution
Il faut rappeler que chaque année cette question revient au-devant de la scène. La liberté de culte et de conscience, garantie par la Constitution, n’est souvent pas appliquée dans les faits. Le débat, toujours passionné entre ceux qui soutiennent l’arrestation et le lynchage des non-jeûneurs sous prétexte de porter atteinte aux valeurs de l’islam et toucher aux sensibilités des musulmans en ce mois de ramadan, et ceux qui défendent les libertés individuelles consacrés par la loi fondamentale du pays.
La loi ne condamne pas les non-jeûneurs
Il faut rappeler que sur le plan juridique il n’est pas mentionné explicitement que les non-jeûneurs enfreignent la loi. Par contre, sur le plan social, la sacralité de ce mois par la société algérienne interdit toute expression des non-jeûneurs, qui sont alors diabolisés.
Il faut aussi signaler que pendant le mois de carême, les restaurants et les cafés sont fermés. L’acte de manger en public est considéré comme provocateur, et plusieurs personnes ont subi un lynchage par les foules qui ne se posent pas de questions sur la situation de l’individu.
Du côté des autorités, la stratégie n’est pas claire ; la police et la Gendarmerie nationale ont déjà procédé à des arrestations des non-jeûneurs, certains ayant même été condamnés par la justice.
Plusieurs collectifs sont nés pour défendre la liberté de culte et de conscience et le droit de ne pas observer le jeûne. D’autres activent sur les réseaux sociaux pour dénoncer la pression qu’ils subissent. Un collectif de jeunes Algériens a exprimé ouvertement son exaspération en créant il y’a quelques jours, une page Facebook dédiée aux non-jeûneurs : « Yawmiyates Fatiroune Djazairiounes (chroniques de non-jeûneurs algériens) ».
Ces Algériens tentent de revendiquer leurs libertés individuelles et les droits des non-jeûneurs et des non-musulmans, qu’ils soient Algériens ou étrangers.
Lire également : Ramadan en Algérie : des étudiantes privées de repas dans les cantines
Algérie – Des étudiants et des étudiantes non-jeûneurs surpris en train de manger dans l’enceinte du campus de Bouzareah, ce samedi 11 mai, ont été lynchés par des étudiants et des extra-universitaires en furie.
Selon les témoignages de plusieurs étudiants, les agresseurs ont violemment pris à partie les étudiantes qu’ils avaient surprises en train de manger en cachette dans un coin du campus universitaire de Bouzareah (Alger-2).
Les étudiants pointent le laisser-aller des agents de sécurité de l’enceinte universitaire, qui n’ont même pas daigné intervenir afin d’arrêter l’agresseur. Pire, « les agents de sécurité ont défendu l’agresseur », témoigne l’une des étudiantes victimes du lynchage.
La liberté de culte garantie par la constitution
Il faut rappeler que chaque année cette question revient au-devant de la scène. La liberté de culte et de conscience, garantie par la Constitution, n’est souvent pas appliquée dans les faits. Le débat, toujours passionné entre ceux qui soutiennent l’arrestation et le lynchage des non-jeûneurs sous prétexte de porter atteinte aux valeurs de l’islam et toucher aux sensibilités des musulmans en ce mois de ramadan, et ceux qui défendent les libertés individuelles consacrés par la loi fondamentale du pays.
La loi ne condamne pas les non-jeûneurs
Il faut rappeler que sur le plan juridique il n’est pas mentionné explicitement que les non-jeûneurs enfreignent la loi. Par contre, sur le plan social, la sacralité de ce mois par la société algérienne interdit toute expression des non-jeûneurs, qui sont alors diabolisés.
Il faut aussi signaler que pendant le mois de carême, les restaurants et les cafés sont fermés. L’acte de manger en public est considéré comme provocateur, et plusieurs personnes ont subi un lynchage par les foules qui ne se posent pas de questions sur la situation de l’individu.
Du côté des autorités, la stratégie n’est pas claire ; la police et la Gendarmerie nationale ont déjà procédé à des arrestations des non-jeûneurs, certains ayant même été condamnés par la justice.
Plusieurs collectifs sont nés pour défendre la liberté de culte et de conscience et le droit de ne pas observer le jeûne. D’autres activent sur les réseaux sociaux pour dénoncer la pression qu’ils subissent. Un collectif de jeunes Algériens a exprimé ouvertement son exaspération en créant il y’a quelques jours, une page Facebook dédiée aux non-jeûneurs : « Yawmiyates Fatiroune Djazairiounes (chroniques de non-jeûneurs algériens) ».
Ces Algériens tentent de revendiquer leurs libertés individuelles et les droits des non-jeûneurs et des non-musulmans, qu’ils soient Algériens ou étrangers.
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