Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Habib Allah Mansouri traduit “Le petit Prince” en tamazight

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Habib Allah Mansouri traduit “Le petit Prince” en tamazight

    Habib Allah Mansouri traduit “Le petit Prince” en tamazight
    ''C’est le livre le plus traduit dans le monde après La Bible''
    Passionné de littérature et de traduction en tamazight, l’auteur de Imazighen ass-a, Habib Allah Mansouri, vient de terminer la traduction d’un autre livre : Le petit prince, après avoir achevé la traduction de La ferme des animaux, de George Orwell, ainsi que de Tamilla, de Ferdinand Duchène. Il travaille actuellement sur la traduction de L’âne d’or d’Apullée de Madaure. Dans cet entretien, l’auteur parle de sa dernière expérience ainsi que des difficultés rencontrées dans le domaine de la traduction.

    La Dépêche de Kabylie : Comment l’idée de traduire Le petit prince vous est-elle-venue à l’esprit ?

    l M. Mansouri : La traduction de Petit prince en tamazight a commencé à l’école où j’enseigne. C’était dans une classe lors d’une dictée. J’avais au préalable traduit un petit passage pour la circonstance et, en regardant le sourire de mes élèves lisant le texte, l’idée de traduire intégralement le texte m’est venue à l’esprit. Cela dit, Le Petit Prince est un texte très riche et très instructif et mérite qu’il soit traduit en tamazight.

    Je crois que c’est le deuxième livre le plus traduit dans le monde après "La Bible".



    Est-ce que vous avez fait une traduction libre ou avez-vous par nécessité respecté le texte original ?

    l Je me suis toujours opposé aux traductions libres qui maintiennent la trame narrative du texte mais qui touchent au reste. J’essaie toujours de rester fidèle au texte d’origine ; la tâche n’est certes pas aisée, mais elle n’est pas pour autant insurmontable.



    Est-il important de demander une licence des maisons d’édition pour traduire un texte ou cela se fait-il sans passer par une telle procédure au niveau de la loi ?

    l Tout travail de traduction doit avoir au préalable l’aval de l’auteur ou de sa maison d’édition, mais pour ce qui est du Petit Prince, l’œuvre appartient au domaine public et ne nécessite pas le recours à une autorisation.



    Trouvez-vous des difficultés pour traduire un texte en tamazight ?

    l Il est clair que tout travail de traduction se heurte à des difficultés. Ces difficultés ne concernent pas uniquement les traductions vers la langue amazighe mais touchent toutes les langues. La première des difficultés est de trouver comment restituer le sens originel dans la traduction du texte. Pour ce qui est de tamazight, on rencontre un autre problème, et pas des moindres : le lexique. La pauvreté lexicale de notre langue est un grand handicap, mais cela ne veut aucunement dire qu’il est insurmontable.



    Quel genre de livre vous intéresse pour la traduction en langue kabyle ?

    l Je m’intéresse-t-il essentiellement à la traduction des œuvres universelles ainsi qu’aux œuvres écrites par des Maghrébins, mais en d’autres langues. Je pense notamment à Mouloud Féraoun, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Mohammed Dib… ainsi qu’à des auteurs antiques, comme Saint-Augustin, Apullé de Madaure et Ibn Khaldoun pour la période médiévale.



    Il est vrai que l’oralité en tamazight est riche mais l’écrit reste moins évolué que celui des autres langues. Pouvez-vous expliquer cela en détails ?

    l En ce qui me concerne, je ne dissocie pas l’oral de l’écrit. Si une langue est riche en oral, elle l’est également en écrit.

    Vous savez, chaque langue se suffit à elle-même, mais parfois lorsqu’une langue aborde des thèmes et des sujets qui sont nouveaux pour ses locuteurs, ces derniers se trouvent devant une situation qui les poussent soit à créer de nouveaux vocables soit à recourir à des emprunts. Pour ce qui est de notre langue, je ne pense pas qu’elle soit pauvre, comme je ne pense pas qu’elle soit riche au point de véhiculer tous les discours. Dans l’état actuel, le kabyle reste très pauvre : c’est pour cela que Mouloud Mammeri et ses compagnons ont entrepris la réalisation du travail monumental qui était l’Amawal. Un travail qui a ouvert la voie à la modernisation de notre langue.

    Ce travail a été poursuivi par d’autres recherches dans le domaine de la lexicologie. A titre d’exemple, je ne citerai que les travaux de Kamal Naït-Zerrad sur le lexique religieux ainsi que le travail d’Alloua Rabhi et de Kamal Bouamara de l’université de Béjaïa. Durant les dix dernières années, il y a eu un saut qualitatif dans le domaine du lexique. Les lacunes de notre langue se sont fait sentir notamment après l’introduction de Tamazight dans le système éducatif et l’ouverture de la licence au niveau des deux départements amazighes des deux universités de Kabylie. Il ne faut pas perdre de vue qu’actuellement les cours sont dispensés en tamazight dans les collèges et les lycées, ainsi qu’au niveau du département amazigh de Béjaïa. A cela s’ajoute la publication en tamazight de quelques travaux de traduction d’un haut niveau. Je ne citerai ici que le dernier en date : la traduction du livre saint le Coran en tamazight par Remdane At-Mansour.



    Propos recueillis par Fazila Boulahba
    UN SAVOIR N'EST SAVOIR QUE S'IL EST TRANSMIT ! dixit bibi !!!
Chargement...
X