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Journée mondiale de la maladie coeliaque, l'intolérance au gluten, le 15 mai

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  • Journée mondiale de la maladie coeliaque, l'intolérance au gluten, le 15 mai




    La maladie cœliaque : une maladie de l’adulte à large spectre clinique


    La maladie cœliaque (MC), définie comme intolérance permanente au gluten, est une maladie auto-immune, c’est-à-dire une pathologie où le système immunitaire attaque les propres constituants de l’organisme chez des individus génétiquement prédisposés. Le gluten provoque une attaque de la paroi intestinale provoquant une malabsorption des nutriments, de multiples autres complications, telle l’ostéoporose, et un risque potentiellement mortel de survenue d’un lymphome. Le rôle du gluten comme élément déclencheur de cette maladie et son éviction comme mesure la plus favorable pour en guérir n’ont été découvertes que dans les années 1950.
    La maladie cœliaque, considérée essentiellement encore, il y a quelques années, comme une maladie de nourrissons et d’enfants en bas âge, est en fait actuellement découverte en majorité chez les enfants plus âgés et les adultes. En outre, les cas avec des symptômes typiques, tels une diarrhée, un ventre ballonné ainsi qu’un ralentissement de la croissance, sont minoritaires au dépens des formes silencieuses ou très peu symptomatiques dont les seuls signes sont extradigestifs : anémie ou ostéoporose, crampes musculaires, aphtes dans la bouche ou encore fausses couches à répétition ou migraines et fatigue chronique. On utilise souvent le terme de caméléon pour la qualifier du fait de ses multiples aspects, souvent cachés et sournois : elle peut en effet rester silencieuse pendant des années tout en poursuivant un travail de destruction sur l’intestin et d’autres organes.
    De ce fait, la maladie cœliaque est bien souvent diagnostiquée au stade de complications. On estime d’ailleurs que le délai de sa mise en évidence est de 13 ans et que, pour chaque cas détecté, en particulier chez l’adulte, 8 resteraient ignorés.

    Une prédisposition génétique
    La maladie cœliaque est une maladie à forte prédisposition génétique, elle est en relation avec notre carte d’identité biologique : le système HLA (Human leukocyte Antigen), un ensemble de molécules situées à la surface des cellules pour permettre au système immunitaire de les reconnaitre. La présence de gènes HLA DQ2 et DQ8 chez presque tous les cœliaques est un élément nécessaire mais non suffisant pour développer la maladie, puisque qu’on les retrouve en moyenne dans 35% de la population alors que la maladie n’en touche que 1%.

    Une pathologie fréquente au Maroc et au Maghreb
    Au Maroc, cette maladie toucherait plus de 1 % de la population, avec certainement des pourcentages beaucoup plus élevés que cette moyenne dans le sud marocain.
    En effet, une étude ponctuelle menée sur des enfants sahraouis en 1999 sous l’égide de l’OMS, avait révélé une prévalence de 5,6 %, soit le plus haut taux connu au monde.
    Plusieurs facteurs pouvaient expliquer cette forte prévalence : une fréquence élevée dans la population Sahraouie des gènes HLA DQ2 et/ou DQ8, une forte consanguinité, l’introduction tardive historiquement mais rapide du blé lors de la première année d’enfance et la diminution de l’allaitement maternel.
    Les difficultés rencontrées à l’époque par ces populations fragilisées par une épidémie d’entéropathies, notamment, ont aussi certainement amplifié le nombre de cas observés chez les enfants. Il n’en reste pas moins que ce taux observé alors démontre une forte susceptibilité à contracter la maladie et il paraît nécessaire de mener dans tout le sud marocain des études épidémiologiques complémentaires pour mieux appréhender le phénomène.

    La maladie cœliaque : un diagnostic immunologique, génétique et histologique
    Le diagnostic de la maladie cœliaque repose sur la recherche d’auto-anticorps spécifiques (anti-transglutaminases) et sur la découverte d’une atrophie villositaire après biopsie duodénale.
    Les recommandations insistent sur un dépistage plus systématique dans des groupes à risque, dont, par exemple, les personnes atteintes de diabète de type 1, de thyroïdites, ainsi que les parents de premier degré des cœliaques. Les études d’agrégation familiale ont démontré en effet qu’un frère ou une sœur du patient souffrant de maladie cœliaque court 20 fois plus de risques d’en être atteint à son tour.
    Les tests génétiques apportent une aide complémentaire précieuse : les marqueurs génétiques spécifiques (DQ2 et/ou DQ8) étant présents chez pratiquement toutes les personnes souffrant de la maladie cœliaque, leur absence suffit ainsi à écarter ce risque.

    Le traitement de la maladie cœliaque : Un régime sans gluten à vie et des perspectives thérapeutiques
    Pour le moment, le seul traitement consiste à suivre un régime alimentaire sans gluten. Le gluten et les protéines apparentées sont présents dans la majorité des céréales (blé, orge et seigle). On notera, par contre, que l’avoine, après avoir été considérée comme toxique, est maintenant regardée comme très faiblement toxique ou même comestible chez les malades. Le gluten est présent aussi dans de nombreux produits très divers et souvent insoupçonnés: médicaments, rouge à lèvres, rince-bouche, dentifrice, colle, bonbons, sauce à salade, plats cuisinés…
    Le patient doit alors se diriger vers des produits de substitution sans gluten comme le riz (blanc, semi-complet, complet), des légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots rouges…) ainsi que des céréales non toxiques et pseudo-céréales anciennes ou venues d’autres continents (sarrasin, millet, quinoa ou encore amarante originaire d’Amérique du sud).
    Au Maroc, la bonne observance du régime sans gluten est compliquée du fait qu’il n’existe pas d’étiquetage obligatoire sur ce sujet. L’offre et la disponibilité de produits sans gluten est encore insuffisante, que ce soit dans la grande distribution, dans des magasins spécialisés ou chez les pharmaciens en officine.
    D’autres voies sont également explorées dans la prise en charge de la maladie cœliaque : utilisation de polymères synthétiques séquestrant le gluten dans le système digestif, de modulateurs de la perméabilité cellulaire intestinale, vaccinothérapie, développement de nouvelles espèces de céréales moins immunotoxiques. La découverte et le développement d’enzymes capables de digérer et détoxifier le gluten dans le système digestif est aussi une de ces pistes prometteuses.

    Au Maroc, l’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten (AMIAG)
    Cette association, l’AMIAG a été créée, en 2013, par un groupe de personnes, composé de professionnels de la santé, de personnes atteintes de la Maladie Cœliaque (MC) et de parents d’enfants cœliaques. C’est le manque d’information sur cette maladie, la complexité du régime à suivre et la rareté de produits sans gluten sur le marché qui ont motivé ce groupe à lancer une association destinée à apporter de l’aide aux personnes atteintes.
    L’AMIAG, association à but non lucratif, a pour mission la sensibilisation de la population Marocaine sur la Maladie Cœliaque. Elle a pour objectif de favoriser le dépistage précoce de la maladie cœliaque et d’accompagner les personnes qui suivent le régime à mieux vivre sans gluten. L’AMIAG souhaite à travers ses actions impliquer l’ensemble des instances gouvernementales, scientifiques et médicales au niveau national et international.

    Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار
    اختصاصية في الطب الباطني و أمراض الشيخوخة Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie
    Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc رئيسة ائتلاف الأمراض النادرة المغرب
    Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS)
    رئيسة الجمعية المغربية لأمراض المناعة الذاتية و والجهازية
    Vice-présidente de l’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten (AMIAG)

    POUR EN SAVOIR PLUS :
    https://www.slideshare.net/KhadijaMo...nique-78534476
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