Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Mouvement de solidarité en faveur des enfants de la lune, atteints de xeroderma pigmentosum

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Mouvement de solidarité en faveur des enfants de la lune, atteints de xeroderma pigmentosum

    [IMG]Photos dr Moussayer[/IMG]

    Les enfants de la lune ont été mis à l’honneur au Maroc en avril 2019 grâce à l’initiative d’un club de passionnés de la Moto, les « skulls of Sahara Mc », qui ont organisé un grand mouvement de solidarité pendant trois jours, avec le soutien de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM).

    Au programme de cette manifestation qui s'est tenu à Casablanca du 19 au 21 avril dernier, des concerts, des activités récréatives, des séances d’information… au profit des malades et des familles de l’association de solidarité avec les enfants de la lune Maroc (ASELM). Ces enfants sont atteints d'une maladie très rare qui leur interdit d’exposer leur peau et leurs yeux à la lumière du soleil. Cette « fête » leur a permis, l’espace d’un week-end, d’oublier leurs souffrances, qu’ils vivent souvent dans la « clandestinité », et goûter au plaisir qu’on s’occupe d’eux et d’être « tout en haut de l’affiche ».

    Un terrible Mal
    Les enfants de la lune sont atteints d'une maladie héréditaire, le xeroderma pigmentosum (XP), qui provoque une hypersensibilité aux rayonnements ultraviolets. En l'absence de protection totale face au soleil, ils sont exposés à des cancers cutanés et des dommages oculaires graves qui nécessitent de nombreuses opérations chirurgicales. Ces malades ne peuvent se déplacer sans danger que la nuit : de fait ils « dorment le jour et vivent à la nuit tombée », un rythme qui bouleverse complètement la vie des familles concernées.
    Il n’existe actuellement aucun traitement curatif et les mesures de protection sont contraignantes et très coûteuses. Il faut ainsi compter plus de 160 euros par mois pour l’achat des crèmes solaires et d’écran total, sachant que la consommation d’un tube d’écran par jour s’impose.
    Le port d'équipements protecteurs s’impose également: chapeau, masque ou lunettes anti-UV, gants et vêtements spéciaux… Un masque de protection ventilé pour le visage coûte à lui tout seul plus de 150 euros. Les familles doivent équiper les lieux de vie et de déplacement (maison, voiture…) de vitres, de lumières anti-UV (des ampoules LED qui ne diffusent pas d’UV)…
    La plupart des familles au Maroc sont incapables de faire face à toutes ces dépenses Rappelons que le salaire de beaucoup est autour de 230 euros par mois (l’équivalent du SMIC français), quand la personne est déclarée. En fait, il y a d’ailleurs beaucoup d’emplois informels ! De plus, la majorité des marocains ont encore une couverture maladie très limitée, même si des progrès significatifs ont été accomplis ces dernières années
    L’insuffisance des moyens et des structures médicales spécialisées au Maroc prive enfin ces malades d’une prise en charge optimale, d’école pour s’éduquer et de toutes autres activités récréatives et sociales. Elle réduit ainsi fortement leur espérance de vie. Les enfants de la lune en milieu rural vivent souvent dans des conditions dramatiques : ne bénéficiant d’aucune protection et exposés au soleil, ils finissent par mourir, aveugles, défigurés et la peau littéralement « brûlée ».
    Des concerts pour redonner du sens à la vie
    Afin de pouvoir redonner de l’espoir à tous ces enfants dont le nombre est au moins estimé à 400, et peut-être dépassant les mille au Maroc, ces journées ont vu se produire le rappeur, bien connu de la jeunesse maghrébine (et française aussi), Dizzy Dros, le groupe Betweenatna ou encore Hobahoba Spirit dont un des membres Réda Allali, à la fois chanteur, guitariste et principal parolier, est également un chroniqueur réputé au Maroc, sous le surnom de Zakaria Boualem, dans le magazine Telquel. Ces concerts, intitulés « Little astronaut », ont assuré une levée de fonds en faveur de l’association ASELM.

    Et des activités pour les enfants
    Des ateliers de dessin, peinture et théâtre ont été organisés en faveur des enfants de la lune. Quant aux médecins présents à ces journées (notamment le Dr Abdelhamid Barakat, généticien à l’institut Pasteur et le Pr Soumyia Chiheb, dermatologue, chef de service au Chu de Casablanca) ; ils ont animé une conférence-débats destinée à informer les parents des enfants atteints de XP.

    El Habib Ghazaoui, Président de l’Association de solidarité avec les enfants de la lune au Maroc
    Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار , Présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM)

    POUR EN SAVOIR PLUS : I/ Quelques précisions complémentaires sur le Xeroderma pigmentosum ou maladie des enfants de la lune II/ Qu’est ce qu’une maladie rare

    I/ Le Xeroderma Pigmentosum
    Le xeroderma pigmentosum (XP) est une pathologie génétique héréditaire rare, caractérisée par une sensibilité extrême aux rayonnements ultraviolets (UV) présents dans la lumière du soleil et dans certaines sources lumineuses artificielles. C’est en 1870 que le Docteur Kaposi, dermatologue hongrois renommé, lui a donné son nom scientifique (il est aussi à l'origine de la découverte d'une tumeur de la peau qui porte son nom).
    Ce nom scientifique signifie en latin : derme sec et pigmenté : la peau est sèche et épaisse avec des anomalies variées de la pigmentation. La sévérité des atteintes et l'âge d'apparition varient considérablement et dépendent en partie de l'exposition solaire.

    Les manifestations
    Classiquement, elle se déclare par l’apparition dès les premiers mois d’érythèmes sévères, de taches de rousseur et de dégradations graves de la peau.
    Ces atteintes déclenchent des lésions cutanées souvent cancéreuses (dès l’âge de 2 ans) et oculaires (à 4 ans) à la moindre exposition au soleil. Ce risque de cancer est ainsi 4.000 fois plus élevé que dans la population générale. La pathologie peut s'accompagner également de troubles neurologiques : pertes de l'audition, microcéphalie, troubles du développement et réflexes tendineux diminués ou absents… et cela dans 20 à 30 % des cas.
    Il existe aussi une forme atténuée mais sévère tout de même de la maladie, le XP variant. Présente chez un quart des malades environ, elle se traduit par l’apparition des premiers signes plus tardivement, entre 15 et 40 ans, et par une progression plus lente.

    L’origine
    Les rayonnements UV (du soleil) induisent régulièrement des mutations génétiques dans la structure de l’ADN de nos cellules de la peau. Ces altérations se réparent facilement chez un individu sain, à raison de milliers de fois par jour.
    Les enfants de la lune sont par contre dépourvus de cette capacité de réparation génétique de l’ADN, d’où une accumulation massive de mutations dans les cellules de la peau et des yeux. Des protéines anormales sont produites et des cellules tumorales apparaissent.
    Par ailleurs, la maladie, touchant les deux sexes, est récessive : les deux parents sont porteurs du gène déficient mais n’ont pas développé la maladie, les enfants malades ont reçu les deux gènes mutés des parents.

    Diagnostic
    Généralement, la maladie est diagnostiquée assez tôt, des brûlures apparaissant dès les premières expositions au soleil. Le diagnostic doit se faire dès la petite enfance, vers l'âge de 1 à 2 ans. Pour le confirmer, on pratique une biopsie en prélevant des cellules appelées fibroblastes situées dans le derme (couche profonde de la peau, recouverte par l'épiderme)

    La fréquence de la maladie
    On estime que le XP toucherait environ 1 personne sur un million aux Etats-Unis et en Europe. Elle est beaucoup plus élevée au Japon et surtout au Pakistan et en Afrique du Nord (au moins 1 sur 100 000). Cette forte fréquence est due à la forte consanguinité des populations, de par la tradition des mariages intrafamiliaux (entre cousins) qui perdure. Ainsi dans les pays arabes (et selon une étude du département de génétique médicale de l’Institut national d’hygiène marocain publiée en 2017), ce taux de consanguinité est de 15,25% au Maroc. Bien d’autres pays arabes dépassent ce taux : Algérie (22 à 25%), Liban (25%) ou encore Arabie Saoudite (51,3%)
    En France, on recense, selon l'association française des enfants de la lune, 91 cas en France (chiffre 217), la plupart étant d’origine maghrébine.

    Prévention
    Pour lutter contre ce mal, le traitement repose essentiellement sur la photoprotection : aucune parcelle de la peau ne doit être exposée à la lumière du jour. l’enfant devra vivre dans un environnement protégé contre tout UV, et cela grâce à un dosimètre, dont sont souvent dépourvus les familles au Maroc.
    Un enfant non protégé efficacement (comme c’est le cas pour beaucoup au Maroc, au Maghreb ou dans le reste de l’Afrique) ne survit pas en général au-delà de l’âge de dix ans. En cas de protection, il peut espérer vivre jusqu’à 20 ans et même un peu plus.

    Traitement des tumeurs cutanées
    L'ablation chirurgicale des tumeurs est la règle. On réalise aussi des greffes de peau prélevée sur le malade lui-même pour favoriser la cicatrisation. Les autres traitements du cancer (chimiothérapie et radiothérapie) peuvent s’imposer quand la tumeur est difficile à opérer.

    La recherche progresse
    L’espoir réside dans la thérapie génique : le remplacement du gène malade par un gène sain. C’est une technique dont la mise au point demande encore de nombreuses recherches car il s’agit de pouvoir reproduire des cellules de peau, les modifier génétiquement et les greffer sur les malades sans qu'il y ait de rejet.
    Une équipe de l'Inserm a fait cependant un pas important dans ce domaine : elle a mis au point et testé une crème sur des souris porteuses de la maladie, dont les premiers résultats sont encourageants. Cette crème ne remplacerait pas la photoprotection toujours aussi indispensable mais elle contient une molécule, fonctionnant sur le principe de la thérapie génique, qui aide à la réparation de l’ADN.

    II/ Des maladies rares mais de nombreux malades sous des formes très diverses et parfois déroutantes
    Elles sont dites « rares » car elles touchent moins d’une personne sur 2000, soit parfois quelques centaines ou dizaines de malades pour une maladie donnée, mais elles se comptent par milliers, près de 8 000 maladies rares déjà recensées et chaque année 200 à 300 maladies rares sont nouvellement décrites. Au total, plus de 5 % de la population mondiale en est atteint, soit un nombre plus important que celui des personnes atteintes par le diabète ou le cancer !
    Ces pathologies sont extrêmement diverses, elles sont d’origine génétique dans 80% des cas, ou infectieuse, cancéreuse… ou auto-immune. 3 maladies rares sur 4 se déclenchent dans l’enfance mais certaines attendent 30, 40 ou 50 ans avant de se déclarer. ’
    Elles empêchent de : voir (rétinites), respirer (mucoviscidose), résister aux infections (déficits immunitaires), coaguler normalement le sang (hémophilie), grandir et développer une puberté normale (syndrome de Turner : absence ou anomalie chez une fille d'un des 2 chromosomes sexuels féminin X)…
    Une partie importante des maladies rares est également représentée par les maladies auto-immunes ou à manifestations auto-immunes. On rappellera que lors d’une maladie auto-immune, le système immunitaire commet des erreurs et détruit certains des tissus de son organisme : des cellules spécialisées de ce système comme les lymphocytes, et des substances (les anticorps) sont censées normalement protéger nos organes, tissus et cellules des agressions extérieures provenant de différents virus, bactéries, champignons... Pour des raisons encore non élucidés, ces éléments se trompent d’ennemi et se mettent à attaquer nos propres organes et cellules. Ces anticorps devenus nos ennemis s’appellent alors « auto-anticorps ».
    La plupart sont des maladies rares ou peu fréquentes et peu connues du grand public : le syndrome des antiphospholipides, le syndrome de Goodpasture, le pemphigus, l'anémie hémolytique auto-immune, le purpura thrombocytopénique auto-immun, le lupus, la polymyosite et dermatomyosite, la sclérodermie, l'anémie de Biermer, la maladie de Gougerot-Sjögren, la glomérulonéphrite…
    [IMG][IMG=http://img110.xooimage.com/files/6/a/b/enfants-de-la-lun...arocaine-562a561.jpg][/IMG][/IMG]
    Dernière modification par KMoussayer, 20 mai 2019, 14h40. Motif: mettre une image qui apparaisse sur le message
Chargement...
X