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Un énorme dispositif sécuritaire déployé à Alger Les manifestants brutalisés par la police

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  • Un énorme dispositif sécuritaire déployé à Alger Les manifestants brutalisés par la police

    Hier, à l’occasion du 63e anniversaire de la grève des étudiants et lycéens le 19 mai 1956, qui ont quitté les cours pour rejoindre la Révolution, les étudiants algériens, par leur engagement et détermination, étaient à la hauteur de leurs aînés de la guerre de Libération.
    Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Ils ont organisé des marches dans les universités du pays pour célébrer cet anniversaire et poursuivre la mobilisation nationale en cours contre le système politique. Ils ont voulu honorer la mémoire de la génération de la guerre d’Algérie. Mais à Alger, c’était sans compter sur l’entêtement inégalé du pouvoir qui cherche à se maintenir malgré la mobilisation de tout le peuple algérien qui réclame un changement radical du système.
    Les étudiants ont été brutalisés par les agents de l’ordre déployés en nombre impressionnant dans le centre de la capitale.
    La place de la Grande-Poste a été fortement «sécurisée» pour empêcher les manifestants d’occuper, comme ils le font chaque mardi depuis le début du mouvement du 22 février, les marches de l’édifice.
    Tous les accès vers l’APN, que les étudiants voulaient rejoindre pour y tenir un rassemblement, étaient strictement bouclés par un double cordon sécuritaire : le premier était formé par les agents de l’ordre et le deuxième, infranchissable, de fourgons de la police.
    Pour marcher, ils ont dû forcer plusieurs cordons. Mais à chaque fois, ils étaient brutalisés, roués de coups de matraque. Insultés et maltraités, ils n’ont pas voulu céder, faisant montre d’une détermination et d’un engagement inébranlables. Même les journalistes n’ont pas échappé aux brutalités policières. Les étudiants ont entamé la marche à 10h 30 minutes à partir de la Fac centrale. Ils ont contourné la place de la Grande-Poste, par la rue Pasteur, d’où ils ont rejoint la rue Larbi-Ben-M’hidi, puis Emir-Abdelkader. Ils ont ensuite bifurqué par les ruelles de Tanger et descendu les escaliers donnant sur la rue Abane-Ramdane.
    Ils ont observé un sit-in devant le tribunal de Sidi M’hamed où ils ont lancé des slogans en faveur d’un Etat civil et contre un Etat militaire.
    Au cours du rassemblement, une rumeur avait circulé sur la présence du ministre de l’Enseignement supérieur à la Fac centrale. Ils ont, alors, fait demi-tour, après avoir forcé un cordon sécuritaire à proximité de la salle de cinéma El Mougar. Ils ont été bousculés et matraqués par la police avant de franchir l’obstacle. Arrivés à la Fac, ils ont tenu un petit rassemblement.
    De là, ils ont tenté de nouveau de rejoindre la Grande-Poste. Face à l’impressionnant dispositif policier, ils se sont dirigés vers le boulevard Amirouche, avant de foncer sur la rue Hassiba-Ben-Bouali.
    Mais une bonne partie des manifestants a été bloquée derrière le cordon. Ils ont fini par passer et rejoindre leurs collègues. Ils ont décidé de remonter vers la rue Didouche-Mourad et de sillonner la place Audin.
    Loin d’être découragés d’atteindre l’APN, ils ont essayé de nouveau. Ils ont forcé le cordon devant la Grande-Poste et se sont dirigés vers la rue Zighoud-Youcef, en lançant des slogans contre le chef d’état-major de l’armée. Mais il était impossible d’atteindre le siège de l’APN en raison du renforcement du dispositif : les accès étaient carrément bouclés avec des fourgons.
    Comme le siège du Sénat était juste à quelques dizaines de mètres, ils ont tenu un rassemblement sur place où ils ont demandé au FLN et à Bensalah de «dégager».
    Sur place, les manifestants ont été brutalement chargés par les forces de l’ordre qui ont blessé plusieurs étudiants à coups de matraque. Ces derniers ont, malgré toutes les provocations, gardé le caractère pacifique de la marche. Ils ont promis de revenir demain mardi, à l’occasion de la marche hebdomadaire, encore plus nombreux.
    «Ne pas finir notre révolution est plus dangereux que de ne l’avoir jamais commencée», lit-on sur une banderole déployée par les manifestants. Cette banderole, à elle seule, porte la détermination des étudiants à poursuivre le combat.
    K. A.
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)
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