Pourquoi l’armée algérienne a-t-elle lâché Abdelaziz Bouteflika ?
Observe Algerie - Par Ahmed Oul 24 mai 2019 à 16:20 2 Min (Temps de lecture)
Le journal américain The Washington Post a livré, le mardi 21 mai, son analyse sur les raisons ayant poussé le commandement militaire de l’armée algérienne à lâcher l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, en début du mois d’avril.
Le média américain rappelle que « l’armée algérienne a lâché, le mois dernier, le président Bouteflika face aux manifestations massives contre son régime ». L’auteur de l’analyse, Sharan Grewal, souligne que « cette défection a été quelque peu surprenante, car Abdelaziz Bouteflika avait largement satisfait les intérêts de l’armée. Sur le plan politique, les militaires ont régné dans les coulisses et ont profité matériellement d’un budget n’ayant pas cessé de gonfler, ainsi que de la corruption ».
Selon l’analyste Sharan Grewal de l’Institut Brookings : « la composition de l’armée algérienne par rapport aux manifestants peut aider à expliquer son comportement. Historiquement, l’armée algérienne a toujours eu un penchant laïque et arabe, ce qui lui a permis de réprimer les groupes marginaux : islamistes dans les années 1990 et Kabyles dans les années 2000. Mais les manifestants d’aujourd’hui représentent toutes les franges de la société : arabes et berbères, islamistes et laïcs ». « L’armée algérienne a ainsi beaucoup plus de mal à réprimer de telles manifestations quand leurs propres frères et sœurs peuvent être dans la foule », explique-t-il.
« Tant que le mouvement reste uni, l’armée ne pourra pas le réprimer »
Sharan Grewal suggère que le défi pour le mouvement populaire en Algérie est de rester unifié et mobilisé. « Tant que le mouvement prodémocratique reste unifié et mobilisé, l’armée continuera à éprouver du mal à réprimer des manifestations impliquant toutes les franges de la société », estime-t-il.
L’analyste pense que si le mouvement prodémocratique se divise et se fragmente, « par exemple à la suite d’élections, le régime pourrait être en mesure de décrire les manifestants comme un groupe plus restreint : islamistes ou berbères, par exemple. La répression deviendrait alors beaucoup plus probable ».
Observe Algerie - Par Ahmed Oul 24 mai 2019 à 16:20 2 Min (Temps de lecture)
Le journal américain The Washington Post a livré, le mardi 21 mai, son analyse sur les raisons ayant poussé le commandement militaire de l’armée algérienne à lâcher l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, en début du mois d’avril.
Le média américain rappelle que « l’armée algérienne a lâché, le mois dernier, le président Bouteflika face aux manifestations massives contre son régime ». L’auteur de l’analyse, Sharan Grewal, souligne que « cette défection a été quelque peu surprenante, car Abdelaziz Bouteflika avait largement satisfait les intérêts de l’armée. Sur le plan politique, les militaires ont régné dans les coulisses et ont profité matériellement d’un budget n’ayant pas cessé de gonfler, ainsi que de la corruption ».
Selon l’analyste Sharan Grewal de l’Institut Brookings : « la composition de l’armée algérienne par rapport aux manifestants peut aider à expliquer son comportement. Historiquement, l’armée algérienne a toujours eu un penchant laïque et arabe, ce qui lui a permis de réprimer les groupes marginaux : islamistes dans les années 1990 et Kabyles dans les années 2000. Mais les manifestants d’aujourd’hui représentent toutes les franges de la société : arabes et berbères, islamistes et laïcs ». « L’armée algérienne a ainsi beaucoup plus de mal à réprimer de telles manifestations quand leurs propres frères et sœurs peuvent être dans la foule », explique-t-il.
« Tant que le mouvement reste uni, l’armée ne pourra pas le réprimer »
Sharan Grewal suggère que le défi pour le mouvement populaire en Algérie est de rester unifié et mobilisé. « Tant que le mouvement prodémocratique reste unifié et mobilisé, l’armée continuera à éprouver du mal à réprimer des manifestations impliquant toutes les franges de la société », estime-t-il.
L’analyste pense que si le mouvement prodémocratique se divise et se fragmente, « par exemple à la suite d’élections, le régime pourrait être en mesure de décrire les manifestants comme un groupe plus restreint : islamistes ou berbères, par exemple. La répression deviendrait alors beaucoup plus probable ».
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