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L'alliance DCN -Thales

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  • L'alliance DCN -Thales

    DCN s'allit avec Thales et franchit cette semaine une étape importante de son histoire. La Commission européenne a donné hier soir son feu vert à son rapprochement avec Thales dans le naval militaire. Le conseil d'administration de l'ex-Direction des constructions navales se réunit jeudi. Une assemblée générale est convoquée afin de conclure l'opération baptisée « Convergence », le 29 mars prochain.

    À son terme, DCN reprend Thales naval France et d'autres actifs communs. L'électronicien de défense entre à hauteur de 25 % du capital avec une option pour monter à 35 % à partir de 2009. « DCN sera alors allée au bout de la logique du changement de statut », souligne Jean-Marie Poimboeuf, PDG de DCN et principal artisan avec son directeur général délégué, Bernard Planchais, de la transformation du leader européen du naval militaire. En moins de cinq ans, les anciens arsenaux créés par le cardinal de Richelieu au XVIIe siècle devenus au fil du temps un service administratif de l'État ont fait leur révolution. Cela, dans un relatif calme social.

    À la fin des années 1990, DCN est entrée dans une spirale négative. « La Marine et l'État étaient mécontents de notre fonctionnement. Les critiques s'accumulaient. Nous étions trop chers, pas assez réactifs. En résumé, DCN c'était très bien techniquement mais pas rentable », se rappelle le PDG qui remet à Alain Richard, alors ministre de la Défense, le rapport Azur. Il établit un diagnostic sans concession de la santé chancelante de DCN et conclut qu'à défaut de changements majeurs, cette dernière est condamnée à disparaître.

    Malgré les efforts engagés en interne, cette administration ne peut se réformer davantage en restant dans le giron de l'État. « Le gouvernement a compris qu'il fallait donner à DCN un cadre juridique, réglementaire, capitalistique et commercial afin qu'elle se développe comme une entreprise normale et qu'elle soit capable, le jour venu, de nouer des alliances européennes », rappelle un responsable du ministère de la Défense.

    Le gouvernement est conforté par le fait que les conditions préalables au changement de statut sont là. Son marché - le naval militaire - est solide car les besoins de sécurisation et de surveillance des mers sont exponentiels. Le fret maritime représente 90 % du commerce mondial et que 80 % de la population mondiale habitent à moins de 200 kilomètres de la mer. Le marché est porteur au plan national - la Marine est le coeur de la défense nationale car elle porte la dissuasion - et à l'export.

    Crispations franco-allemandes

    Son savoir-faire est réel grâce à des personnels, du compagnon à l'ingénieur, très compétents et à un outil industriel performant. À preuve, DCN, malgré son statut, a réussi à mettre en oeuvre la force de dissuasion voici quarante ans avec le premier sous-marin lanceur d'engin (SNLE) armé de missiles à tête nucléaire, le Redoutable. « Or, il n'existe pas de produit plus complexe qu'un sous-marin nucléaire, c'est un concentré de très haute technologie », insiste Jean-Marie Poimboeuf. De même, grâce à DCN, la France fait partie du club très fermé des pays capables de construire un porte-avions.

    Aujourd'hui, DCN conforte avec l'apport de Thales son rang de leader européen du secteur. Et veut s'engager dans la deuxième étape de sa mutation en nouant des alliances européennes. Celles-ci ont déjà débuté dans le cadre de plusieurs programmes : avec l'Italie pour les FREMM, avec les Espagnols pour les sous-marins Scorpène, avec demain l'Angleterre pour les porte-avions de nouvelle génération. Avec l'Allemagne et son champion TKMS, en pleine réorganisation, il y a objectivement beaucoup de complémentarité. Mais tant DCN que Thales souffrent d'un déficit d'image et plus généralement de la grande crispation franco-allemande exacerbée par Airbus. « Tout cela prendra du temps. Depuis 2003, nous avons créé une dynamique à partir de laquelle nous pouvons construire. A nous de démontrer que DCN est une entreprise comme les autres, qu'elle n'est pas subventionnée, que nous existons par nous-mêmes », affirme Jean-Marie Poimboeuf. À terme, il est clair que l'État n'a pas la vocation de rester au capital de l'entreprise.


    Par Le Figaro
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