SANTÉ: DOUKKALI AUTORISE UNE SOCIÉTÉ «FANTÔME» À PARTICIPER À UN MARCHÉ PUBLIC
Kiosque360. Le ministre aurait retardé l’attribution de ce marché public le temps que la société, qui fabrique des médicament contre l’hépatite C, se mette en conformité avec la législation en vigueur. Au moment où deux sociétés marocaines produisent le même médicament.
Le ministre de la Santé aurait favorisé une entreprise américaine «fantôme» dans le cadre d’un marché public portant sur l’approvisionnement des établissements publics de soins pour traiter l’hépatite C. D’après le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 10 juin, le ministre du PPS, Anas Doukkali, aurait retardé l’exécution de ce marché public trois ans, le temps que la société en question se mette en conformité avec la loi. Cette durée a été suffisante, d’après le journal, pour que cette compagnie pharmaceutique américaine puisse également décrocher l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) de son produit. Cela, alors que deux sociétés marocaines fabriquent ce traitement depuis longtemps.
Bien plus, selon Al Akhbar, la compagnie pharmaceutique américaine aurait obtenu ce fameux AMM en seulement quatre mois, alors que les deux firmes marocaines ont déposé leurs dossiers, pour ce faire, depuis trois ans. Le quotidien parle de «pressions exercées par des parties influentes au ministère» qui ont poussé le ministre à agir de la sorte. Ainsi, selon Al Akhbar, le comité national technique de lutte contre les hépatites virales s’est réuni en novembre 2018 au sein de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé. C’est la première fois qu’une bithérapie basée sur l’association Sofosbuvir et Velpatasvir, produits par la société en question, a été évoquée.
En mars dernier, soit quatre mois après cette première réunion, le comité a été informé que cette association venait d’être autorisée. Ce qui, d’après le quotidien, soulève de nombreuses interrogations. D’abord, il existe des sociétés marocaines qui produisent un composé similaire et, ensuite, parce que la firme américaine de dispose pas d’usine au Maroc. Elle ne dispose pas non plus d’un laboratoire de contrôle de qualité et, cela va de soi, n’a pas créé de postes d’emplois au Maroc. Et ce, contrairement aux dispositions légales en vigueur, notamment l’article 74 du code du médicament et de la pharmacie.
Lequel article précise que pour être autorisé à importer des médicaments, un établissement pharmaceutique industriel doit disposer d'un site de fabrication et effectuer les opérations de fabrication en quantités importantes au Maroc. Ces dispositions légales n’ont par ailleurs pas empêché l’ancien gouvernement, relève le quotidien, à autoriser de nombreuses firmes pharmaceutiques à commercialiser des médicaments au Maroc, sans répondre à ces conditions et en l’absence de toute forme de contrôle. Le pire, souligne Al Akhbar, c’est que souvent, ces sociétés ne respectent pas les normes internationales en vigueur dans le domaine.
Le quotidien rapporte, à ce propos, le cas de la France qui a interdit récemment l’écoulement sur son marché de pas moins de 25 médicaments fabriqués en Inde. La mesure a été accompagnée d’une décision de retrait des médicaments déjà importés. Au Maroc, s’inquiète le journal, aucune opération du genre n’a été entreprise, alors que de nombreuses compagnies pharmaceutiques redoublent d’ingéniosité pour commercialiser leurs produits en contournant bien souvent les normes de santé.
Par Amyne Asmlal
le360
Kiosque360. Le ministre aurait retardé l’attribution de ce marché public le temps que la société, qui fabrique des médicament contre l’hépatite C, se mette en conformité avec la législation en vigueur. Au moment où deux sociétés marocaines produisent le même médicament.
Le ministre de la Santé aurait favorisé une entreprise américaine «fantôme» dans le cadre d’un marché public portant sur l’approvisionnement des établissements publics de soins pour traiter l’hépatite C. D’après le quotidien Al Akhbar, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 10 juin, le ministre du PPS, Anas Doukkali, aurait retardé l’exécution de ce marché public trois ans, le temps que la société en question se mette en conformité avec la loi. Cette durée a été suffisante, d’après le journal, pour que cette compagnie pharmaceutique américaine puisse également décrocher l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) de son produit. Cela, alors que deux sociétés marocaines fabriquent ce traitement depuis longtemps.
Bien plus, selon Al Akhbar, la compagnie pharmaceutique américaine aurait obtenu ce fameux AMM en seulement quatre mois, alors que les deux firmes marocaines ont déposé leurs dossiers, pour ce faire, depuis trois ans. Le quotidien parle de «pressions exercées par des parties influentes au ministère» qui ont poussé le ministre à agir de la sorte. Ainsi, selon Al Akhbar, le comité national technique de lutte contre les hépatites virales s’est réuni en novembre 2018 au sein de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé. C’est la première fois qu’une bithérapie basée sur l’association Sofosbuvir et Velpatasvir, produits par la société en question, a été évoquée.
En mars dernier, soit quatre mois après cette première réunion, le comité a été informé que cette association venait d’être autorisée. Ce qui, d’après le quotidien, soulève de nombreuses interrogations. D’abord, il existe des sociétés marocaines qui produisent un composé similaire et, ensuite, parce que la firme américaine de dispose pas d’usine au Maroc. Elle ne dispose pas non plus d’un laboratoire de contrôle de qualité et, cela va de soi, n’a pas créé de postes d’emplois au Maroc. Et ce, contrairement aux dispositions légales en vigueur, notamment l’article 74 du code du médicament et de la pharmacie.
Lequel article précise que pour être autorisé à importer des médicaments, un établissement pharmaceutique industriel doit disposer d'un site de fabrication et effectuer les opérations de fabrication en quantités importantes au Maroc. Ces dispositions légales n’ont par ailleurs pas empêché l’ancien gouvernement, relève le quotidien, à autoriser de nombreuses firmes pharmaceutiques à commercialiser des médicaments au Maroc, sans répondre à ces conditions et en l’absence de toute forme de contrôle. Le pire, souligne Al Akhbar, c’est que souvent, ces sociétés ne respectent pas les normes internationales en vigueur dans le domaine.
Le quotidien rapporte, à ce propos, le cas de la France qui a interdit récemment l’écoulement sur son marché de pas moins de 25 médicaments fabriqués en Inde. La mesure a été accompagnée d’une décision de retrait des médicaments déjà importés. Au Maroc, s’inquiète le journal, aucune opération du genre n’a été entreprise, alors que de nombreuses compagnies pharmaceutiques redoublent d’ingéniosité pour commercialiser leurs produits en contournant bien souvent les normes de santé.
Par Amyne Asmlal
le360
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