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Il a été incarcéré, hier, à la prison d’El-Harrach Ouyahia, la chute !

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  • Il a été incarcéré, hier, à la prison d’El-Harrach Ouyahia, la chute !

    Les pronostics qui tablaient sur l’incarcération d’Ahmed Ouyahia se sont vu donner raison hier : l’ancien Premier ministre a passé sa première nuit à la prison d’El-Harrach où sont écroués les hommes d’affaires qui ont précipité sa chute ainsi que celle de Abdelghani Zaâlane, également placé sous mandat de dépôt.
    Abla Chérif - Alger (Le Soir) - L’information a été rendue publique vers 17 h 30, soit trois heures et demie après l’arrivée d’Ouyahia à la Cour suprême pour être entendu sur des faits très graves, ne cessaient de répéter les spécialistes depuis l’annonce de sa convocation par cette haute instance.
    Ces faits sont tous liés de manière directe aux dossiers de ces hommes d’affaires mis sous mandat de dépôt par des tribunaux civils d’Alger et poursuivis sur la base de nombreux chefs d’inculpation. Il s’agit principalement de Ali Haddad, ancien patron du FCE et propriétaire du groupe ETRHB, et de Mahieddine Tahkout, patron de l’usine de montage de véhicules Hyundai incarcéré lundi avec deux de ses frères associés et son fils.
    Comme Haddad, Tahkout est soupçonné d’avoir bâti sa fortune grâce aux relations privilégiées qu’il entretenait avec les Bouteflika et les hommes forts du moment. Ouyahia est, lui, accusé d’être l’un des responsables principaux des passe-droits et avantages outranciers dont ont bénéficié ces oligarques.
    Des sources bien informées affirmaient, en effet, hier que le procureur de la Cour suprême l’a inculpé sur la base de plusieurs charges : passations de contrats de manière illégale, octroi de marchés avantageux, abus de fonction et privilèges à des groupes et personnes. Au cours des semaines précédentes, l’ancien Premier ministre avait été auditionné à trois reprises par des juges qui l’ont écouté sur la base des déclarations faites par des oligarques. La dernière en date remonte à ce début de semaine.
    Dimanche, il a comparu en même temps que Tahkout et 56 autres cadres au tribunal de Sidi-M’hamed. Son audition a duré plus de dix heures (il est sorti vers 23 h), laissant deviner que la suite des évènements allait s’accélérer pour lui. Quelques heures après la mise sous mandat de dépôt de l’homme d’affaires que l’on disait être très proche de l’ancien Premier ministre, ainsi que dix-neuf autres personnes, l’opinion apprenait effectivement que la Cour suprême avait convoqué Ouyahia et Abdelghani Zaâlane, ancien ministre des Transports et des Travaux publics et chef de campagne de Bouteflika pour son cinquième mandat.
    Le tapage médiatique qui s’en est suivi mais également l’insistance des spécialistes à affirmer que les charges qui pesaient sur l’homme le plus impopulaire d’Algérie laissaient quelque peu deviner l’issue que devait prendre l’évènement, mais une polémique s’est installée au sein de ces mêmes experts parmi lesquels certains jugeaient la Cour suprême incompétente pour la gestion de dossiers d’accusation d’anciens hauts responsables compte tenu de l’existence d’une disposition constitutionnelle imputant cette charge à une juridiction spéciale, une haute cour, mais dont la mise en place n’a jamais vu le jour dans les faits.
    Une certitude, Ouyahia savait qu’en entrant à la Cour suprême, il effectuait son dernier déplacement d’homme libre puisqu’il s’est très vite aperçu de la présence d’un fourgon cellulaire garé à l’intérieur, affirment des sources bien au fait des évènements qui se sont déroulés. Il n’en a pas été de même pour Abdelghani Zaâlane.
    Arrivé vers 15h30, l’ex-directeur de campagne de Bouteflika est ressorti trois heures plus tard à bord de son véhicule personnel, après s’être vu signifier son placement sous contrôle judiciaire. Au cours des heures et des jours suivants, d’autres personnalités sont appelées à comparaître elles aussi devant de le procureur de la Cour suprême.
    Le 26 mai dernier, cette dernière avait publié un communiqué comportant une liste de noms de douze anciens ministres et hauts responsables. Zaâlane et Ouyahia y figuraient. Les convocations concernent à présent Abdelmalek Sellal, Amar Tou, Boudjema Talai, Karim Djoudi, Amara Benyounès, Amar Ghoul, Abdelkader Bouazghi, Abdeslam Bouchouareb, Abdelkader Zoukh et le wali d’El-Bayadh.
    Hier, un communiqué émanant de la justice a annoncé qu’une demande de levée de l’immunité parlementaire de Boudjema Talai et de Amar Ghoul avait été déposée.
    A. C.
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)
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