Je suis peiné. Affligé.
Et en même temps, je suis plein d’espoir.
Je suis peiné de voir que les plus hauts responsables du pays sont traduits en justice et mis en détention.
Si ces mesures sont justifiées (je suis enclin à le croire) , cela veut dire que le pays a été géré par des gens sans foi ni loi, qui l’ont pris en otage et mené vers la déchéance.
Mais les images diffusées jusque-là ne sont rien à côté de celle qui va suivre, logiquement: celle d’un homme importent, invalide, qui sera tôt ou tard mis en accusation. J’espère du fond du cœur que le pouvoir et le destin nous éviteront cette épreuve.
Si ces mesures ne sont pas justifiées, cela veut dire que nous vivons un moment de grande injustice, une injustice plus grave que ce que nous avons vécu pendant cette déchéance que fut le quatrième mandat.
Je reste aussi plein d’espoir, en me disant qu’il est nécessaire de supporter les douleurs inévitables pour soigner cette descente aux enfers que nous avons vécue.
En trois mois d’une contestation populaire grandiose, le pays a mûri. Il a effectué une gigantesque mise à niveau dans le domaine des idées et des valeurs. On sait aujourd’hui que certaines choses ne sont plus possibles. Aucun dirigeant ne méprisera les Algériens comme Bouteflika l’a fait, aucun haut responsable ne fera preuve d’autant d’arrogance que Ouyahia.
Une conviction forte s’est largement répandue dans le pays, selon laquelle le salut est à rechercher dans un État de droit, respectant les libertés individuelles et collectives, la liberté d’opinion, de presse et de conscience, l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs, dans l’esprit de la justice sociale et de la solidarité qui constituent un héritage du mouvement national et de son apothéose, Novembre.
Ces idées font aujourd’hui consensus. Il reste à lancer un processus politique pour les concrétiser.
Le pays a vécu une telle déchéance que toute confiance a disparu. Il faut rebâtir patiemment cette confiance, tout en construisant les nouvelles institutions, pierre par pierre. Chacun devra faire sa part du travail, prendre sa part de risques, mais personne n’aura un chèque à blanc. Tout devra être vérifié, validé.
C’est très complexe. L’Algérie n’a pas de vraie tradition pour construire des édifices complexes.
Ce sera le grand changement qui fera de l’Algérie un grand pays. C’est le grand défi de ce moment historique que nous vivons.
Abed Charef
14 Juin 2019
Et en même temps, je suis plein d’espoir.
Je suis peiné de voir que les plus hauts responsables du pays sont traduits en justice et mis en détention.
Si ces mesures sont justifiées (je suis enclin à le croire) , cela veut dire que le pays a été géré par des gens sans foi ni loi, qui l’ont pris en otage et mené vers la déchéance.
Mais les images diffusées jusque-là ne sont rien à côté de celle qui va suivre, logiquement: celle d’un homme importent, invalide, qui sera tôt ou tard mis en accusation. J’espère du fond du cœur que le pouvoir et le destin nous éviteront cette épreuve.
Si ces mesures ne sont pas justifiées, cela veut dire que nous vivons un moment de grande injustice, une injustice plus grave que ce que nous avons vécu pendant cette déchéance que fut le quatrième mandat.
Je reste aussi plein d’espoir, en me disant qu’il est nécessaire de supporter les douleurs inévitables pour soigner cette descente aux enfers que nous avons vécue.
En trois mois d’une contestation populaire grandiose, le pays a mûri. Il a effectué une gigantesque mise à niveau dans le domaine des idées et des valeurs. On sait aujourd’hui que certaines choses ne sont plus possibles. Aucun dirigeant ne méprisera les Algériens comme Bouteflika l’a fait, aucun haut responsable ne fera preuve d’autant d’arrogance que Ouyahia.
Une conviction forte s’est largement répandue dans le pays, selon laquelle le salut est à rechercher dans un État de droit, respectant les libertés individuelles et collectives, la liberté d’opinion, de presse et de conscience, l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs, dans l’esprit de la justice sociale et de la solidarité qui constituent un héritage du mouvement national et de son apothéose, Novembre.
Ces idées font aujourd’hui consensus. Il reste à lancer un processus politique pour les concrétiser.
Le pays a vécu une telle déchéance que toute confiance a disparu. Il faut rebâtir patiemment cette confiance, tout en construisant les nouvelles institutions, pierre par pierre. Chacun devra faire sa part du travail, prendre sa part de risques, mais personne n’aura un chèque à blanc. Tout devra être vérifié, validé.
C’est très complexe. L’Algérie n’a pas de vraie tradition pour construire des édifices complexes.
Ce sera le grand changement qui fera de l’Algérie un grand pays. C’est le grand défi de ce moment historique que nous vivons.
Abed Charef
14 Juin 2019
Commentaire