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AFRIQUE: Des investissements à la hausse

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  • AFRIQUE: Des investissements à la hausse

    D’après les statistiques, l’Afrique souffre d’un déficit infrastructurel estimé entre 130 et 170 milliards $. Cependant le récent essor des projets infrastructurels semble indiquer que le continent avance progressivement vers la réduction de ce déficit.

    D’après le cabinet Deloitte, les investissements concernant les projets de grande envergure (valant plus de 50 millions $) ont particulièrement enregistré une croissance constante. En 2017, ils ont crû de 5,9% par rapport à 2016. En 2018, cette croissance était de 59,1% passant de 303 projets répertoriés en 2017 à 482 projets. En termes de valeur nominale, les projets infrastructurels de l’année 2018 ont été estimés à environ 471 milliards $, ce qui représente une croissance de 53,4% par rapport aux 307 milliards $ de l’année précédente.

    De plus, la répartition de ces projets selon les différents sous-secteurs, indique que les Africains investissent plus dans le domaine des transports. En 2018, 38,6% des projets infrastructurels à grande échelle concernaient le secteur des transports. La même année, l’immobilier occupait le deuxième rang du classement avec 110 projets, devant l’énergie avec 66 projets.
    Cependant, si les Etats multiplient les projets dans le domaine des transports, c’est bien l’immobilier qui a la plus grande valeur nominale en terme d’investissements.

    En effet, les projets à grande échelle de ce secteur ont atteint une valeur estimée 123,3 milliards $ en 2018, soit 26,2% de la valeur totale des projets répertoriés. Cette part lui permettait de devancer le secteur des énergies qui totalisait 114,6 milliards $ (24,4% de la valeur totale), tandis que le secteur des transports se classait troisième avec 107 milliards $ (22,7% de la valeur totale).

    Grâce aux performances des poids lourds de son économie (Kenya, Ethiopie, Tanzanie), l’Afrique de l’Est s’est érigée en figure de proue des investissements infrastructurels. D’après le rapport Africa Construction Trends 2018, la région a enregistré 139 des 482 projets à grande échelle répertoriés sur le continent l’année dernière, contre seulement 51 en 2014.

    Des projets majoritairement financés par les Etats

    Si les pays africains continuent à dépendre de l’aide au développement, la tendance semble de plus en plus s’inverser dans le secteur du financement des infrastructures. D’après le cabinet Deloitte, les pays africains sont les premiers bailleurs de fond de leurs projets infrastructurels, contrairement à l’opinion générale. L’entreprise indique qu’en 2018, 24,5% des projets répertoriés (118) sont financés par les gouvernements africains, devant la Chine avec 18,9% des projets (91).

    Cependant, certaines disparités subsistent selon les régions. En Afrique de l’Est par exemple, 25,9% des grands projets d’infrastructure sont financés par la Chine, loin devant les Etats de la région qui n’en financent que 12,9%. Cette situation est essentiellement due à l’importance stratégique de la région pour le projet chinois de la nouvelle route de la soie. De plus, 54,7% des projets infrastructurels est-africains sont réalisés par des entreprises chinoises, au détriment des entreprises privées locales qui n’en réalisent que 11,5%
    .
    Cette tendance se confirme également en Afrique centrale, où 26,9% des grands projets sont financés par la Chine contre seulement 3,8% pour les Etats. En Afrique de l’ouest, 26,7% des projets sont financés les Etats, contre 21% pour la Chine même si cette dernière réalise 27,6% des projets répertoriés contre 21% pour les entreprises locales. En Afrique du Nord et en Afrique australe par contre, les Etats financent la majorité de leurs projets avec respectivement 36% et 30%. Dans ces deux régions, les entreprises locales dirigeaient en 2018 la majorité des projets, avec 32,1% des projets au Maghreb et 40,8% en Afrique australe.

    Malheureusement, cette panoplie de projets est essentiellement financée par des émissions d’obligations, ou parfois la signature d’accords de prêts bilatéraux jugés peu avantageux. Ce qui a pour inconvénient d’augmenter la dette des Etats africains.


    Moutiou Adjibi Nourou
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