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Algérie : Pourquoi nos banques ont été pillées

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  • Algérie : Pourquoi nos banques ont été pillées

    Dans son audit, le président du fameux cabinet conseil Stratégica a établi que la multitude des scandales financiers secouant l’Algérie est le résultat d’un certain nombre de carences du système financier.

    Il s’agit notamment de l’absence de systèmes d’information performants au niveau des banques qui rendent d’une part disponibles les données essentielles en temps réel et qui puissent, d’autre part, permettre de prévenir les dépassements possibles. Dans le même registre, il a relevé que les principales insuffisances ayant conduit au pillage des banques se traduisent également en l’absence de comptabilité de coûts et dans la difficulté du rapprochement des écritures qui prend souvent 3 à 6 mois.
    Ce qui rend à ses yeux beaucoup très difficile la détection des failles en temps voulu. Dans son diagnostic, l’expert algérien en business et finances a signalé aussi que les dysfonctionnements en matière de contrôle interne et de gestion ont concouru amplement à la mise sous saignée des établissements financiers.

    Pour y remédier, le P-dg du bureau conseil Stratégica propose en profondeur la mise sur pied de tableaux de bord pour les dirigeants de ces établissements afin qu’ils puissent à l’avenir planifier leurs actions et ne pas naviguer à vue. Il a insisté, dans le même ordre d’idées, sur la nécessité pour les banques d’acquérir un savoir-faire qui leur permet d’avoir des capacités de structuration et des équipes intelligentes capables de détecter la moindre faille et de concevoir des produits sur mesure aux besoins de leurs clients.

    En d’autres termes, ce sont des capacités en ingénierie financière menées par des cadres chevronnés et de grande compétence. Seulement, dans le sillage des réformes que le secteur financier a entreprises, El Hachemi Siagh a estimé que, dans l’état actuel des choses, les banques algériennes sont encore au stade de la mise à niveau. Hormis, l’annonce en grande pompe de la mise en place prochainement des systèmes de compensation des chèques, des systèmes de paiement et de la monétique, les banques souffrent du manque de la comptabilité analytique ou encore celle des coûts. Le président de Stratégica fera alors une remarque pleine de sens : « On parlera de réformes financières lorsqu’on passera du stade d’intermédiation à celui de désintermédiation, c’est-à-dire qu’on atteigne les marchés de capitaux ».

    Parallèlement, les coûts que devront subir et les banques et les entreprises d’une manière générale sont relatifs au manque de performances et au fait de ne pas avoir en leur possession des produits financiers qui les développent alors que tous les économistes s’accordent à dire que le système financier est l’épine dorsale d’une économie. En tous les cas, El Hachemi Siagh, qui a accompagné pratiquement toutes les grandes entreprises algériennes sur le marché obligataire en boom, a reconnu en fait qu’on pourra bien attirer des investisseurs étrangers, mais si tous les appareils financiers ne fonctionnent pas, le coût sera énorme pour l’économie. D’ailleurs, soutient-il, le constat est accablant lorsqu’on parle de la bourse. Pourquoi est-elle en panne ? L’expert financier en faisait directement la liaison avec la structure actuelle de notre économie.

    Pour aller à la bourse, précise-t-il, il faut des entreprises qui font des bénéfices et qui tiennent la route. « Or, souligne M. Siagh, nous avons deux catégories d’entreprises, publiques et privées. Les entreprises publiques sont en grande partie déstructurées. Donc, elles ne sont pas éligibles d’aller à la bourse. Les entreprises privées, elles, on a pensé, que la privatisation allait les amener à la bourse. Seulement, il se trouve que ceux qui ont décidé l’année dernière l’introduction en bourse d’une douzaine d’entreprises, leur projet est vite tombé à l’eau. Pis encore, trois des entreprises cotées en bourse sont en train de disparaître l’une après l’autre ».

    A ce propos, il a suggéré que les repreneurs étrangers des entreprises en vente puissent mettre un certain pourcentage de leur capital à la bourse pour la faire dynamiser et permettre du coup aux milliers de ménages de participer aux efforts de ses repreneurs. A défaut, ses derniers vont ramasser toute la plus-value. Le marché obligataire, quant à lui, conclue-t-il, qui a connu un grand engouement et une grande embellie ces derniers temps, n’accepte dans son club select que les entreprises solides.

    Abed Tilioua — La Voix de L’Oranie

  • #2
    Les carences sont la pour aider le pouvoir à mieux piller les banques en 2007 c'est quand même d'avoir des banques ou l'informatique est quasiment absente. Les carences sont connus depuis des années mais le gouvernement algérien ne veut rien faire.

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    • #3
      Ah oui c'est clair, j'ai été choqué de savoir que la capitalisation boursière est à peine à 0,25% du PIB ... Faudra que cela change ... on y croit

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      • #4
        Le système bancaire Algérien souffre depuis longtemps de l'absence de systèmes d'information, le problème est là, c'est donc très difficile pour les vérificateurs d'exercer leur rôle.

        Il faudrait aussi rationaliser la gestion des banques en séparant la fonction de Directeur Général de celle de président du conseil d’administration — aujourd’hui détenues par une seule et même personne. Afin de renforcer le contrôle interne des banques et pour rationaliser la gestion, il semble également nécessaire de favoriser l’émergence d’administrateurs professionnels, nommés à ce poste en fonction de leurs compétences, et non plus selon des considérations politiques.

        Il faudrait aussi une réforme en profondeur du système de rémunération des dirigeants et des administrateurs du secteur, de façon à ce qu’ils bénéficient d’incitations financières, mais aussi qu’ils soient, en contrepartie, rendus responsables en cas d’irrégularités dans la gestion ou le contrôle.
        Dernière modification par naouas, 21 mars 2007, 19h34.

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