Extrait d'un article de 2015 mais toujours d'actualité !
Un système qui mue, mais ne change pas
L’histoire politique du pays est jalonnée de moments où le système croit résoudre ses accès de crise par l’élimination de certains de ses acteurs. Les procédés changent selon l’époque : suppression physique, bannissement, disqualification judiciaire…
Plus d’un demi-siècle après son Indépendance, le pays ne s’est pas libéré de la culture de résolution violente de ses contradictions. Avatar de notre héritage tribaliste, le réflexe consiste à essayer de dépasser la contrainte en écartant de son chemin les éléments qui portent la contestation ou l’option concurrente. Comme il n’y a pas de voie démocratique pour départager les rivalités, il ne reste que celle des moyens institutionnels disponibles : la force et la justice, conçues moyens d’action politique. Cette méthode a un avantage sur la démocratie : si on a pris soin de mettre toutes les chances de son côté, elle réduit l’incertitude du résultat. L’autre avantage est qu’elle bénéficie à celui qui est déjà en place et dispose des moyens publics.
Un système autoritariste se caractérise par deux attributs nécessaires : il est forcément de nature politico-militaire et la justice y est inévitablement dépendante du politique. Au moment où le régime algérien annonce l’avènement de “l’État civil”, cette observation nous rappelle, opportunément, qu’il n’y a que le démocratie qui peut imposer une stricte neutralité de l’armée, des polices, de l’administration et de la justice.
Publié par Liberté
Mustapha Hammouche
le 29-11-2015
L’histoire politique du pays est jalonnée de moments où le système croit résoudre ses accès de crise par l’élimination de certains de ses acteurs. Les procédés changent selon l’époque : suppression physique, bannissement, disqualification judiciaire…
Plus d’un demi-siècle après son Indépendance, le pays ne s’est pas libéré de la culture de résolution violente de ses contradictions. Avatar de notre héritage tribaliste, le réflexe consiste à essayer de dépasser la contrainte en écartant de son chemin les éléments qui portent la contestation ou l’option concurrente. Comme il n’y a pas de voie démocratique pour départager les rivalités, il ne reste que celle des moyens institutionnels disponibles : la force et la justice, conçues moyens d’action politique. Cette méthode a un avantage sur la démocratie : si on a pris soin de mettre toutes les chances de son côté, elle réduit l’incertitude du résultat. L’autre avantage est qu’elle bénéficie à celui qui est déjà en place et dispose des moyens publics.
Un système autoritariste se caractérise par deux attributs nécessaires : il est forcément de nature politico-militaire et la justice y est inévitablement dépendante du politique. Au moment où le régime algérien annonce l’avènement de “l’État civil”, cette observation nous rappelle, opportunément, qu’il n’y a que le démocratie qui peut imposer une stricte neutralité de l’armée, des polices, de l’administration et de la justice.
Publié par Liberté
Mustapha Hammouche
le 29-11-2015
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