Sahara Occidental
Josep Piqué, ancien ministre espagnol des AE :
“Le référendum d’autodétermination doit être la condition préalable sine qua non”
mercredi 21 mars 2007
Le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui doit être la "condition préalable sine qua non" dans la recherche d’une solution au conflit du Sahara occidental, a affirmé hier l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Piqué, du Parti populaire (PP, principal parti d’opposition). "Le droit à la libre détermination est une condition de base pour arriver à une solution du problème et, par conséquent, parler de dialogue sans conditions politiques préalables, c’est, en quelque sorte, remettre en cause cela (ce droit). Ce qui doit être une condition préalable sine qua non, c’est le référendum d’autodétermination", a souligné M. Piqué lors d’une séance plénière au Sénat (Chambre haute du Parlement), en présence du ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Dans une interpellation au gouvernement socialiste au pouvoir, sur la "modification" de la politique traditionnelle de l’Espagne sur la question du Sahara Occidental de ces 30 dernières années, l’ex-chef de la diplomatie espagnole a accusé le gouvernement d’avoir "rompu la continuité" de cette politique. Après avoir rappelé les plans de paix élaborés par les Nations Unies pour le règlement du conflit, prévoyant tous "nécessairement" la tenue d’un référendum d’autodétermination "incluant les options de l’indépendance ou de l’intégration au Maroc", M. Piqué a imputé la responsabilité de la non mise en œuvre de ces plans aux "recours interminables" introduits par le Maroc en relation avec le recensement des électeurs. Il a ensuite fait remarquer que la diplomatie espagnole sur la question du Sahara Occidental "s’est toujours inscrite" dans le cadre de ces plans et des résolutions du Conseil de sécurité et "ne s’est jamais écartée de la neutralité active" qui la caractérisait. "Cette continuité de la politique extérieure sur la question du Sahara Occidental, à laquelle se sont attachés tous les gouvernements espagnols, a été rompue par le gouvernement socialiste qui a entrepris de modifier sa position de façon implicite mais suffisamment claire pour être perçue par le Front Polisario, le Maroc et l’opinion publique espagnole », a-t-il observé. Les affirmations du gouvernement socialiste, selon lesquelles "il n’y a pas eu de changement" dans sa position, "semblent être démenties par la réalité", a ajouté M. Piqué. Il a relevé, dans ce contexte, que "l’appel du gouvernement (espagnol) en faveur d’un dialogue sans conditions politiques préalables" entre les parties "concorde" avec un rapport, élaboré "en fin de mandat" par l’ex-secrétairegénéral des Nations Unies, Kofi Annan, qui a préconisé un "dialogue direct et sans conditions", une position que M. Piqué a qualifiée de "distincte" et se situant "en marge" de celle du Conseil de Sécurité. L’ex-ministre des Affaires étrangères a souligné, à cet égard, que "la légalité internationale n’a jamais reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental et, par conséquent, ne pourra jamais reconnaître l’acceptation d’un +plan d’autonomie+ parce que cela supposerait une pleine souveraineté préalable" de Rabat sur le territoire. Il a également souligné que la légalité stipule une "consultation démocratique qui inclut toutes les options pour que le peuple sahraoui puisse décider librement de son destin comme l’a rappelé, avec pertinence sa Majesté le Roi (Juan Carlos) lors de sa visite d’Etat en Algérie". S’adressant à M. Moratinos, il a affirmé que "nous devons dire clairement à l’opinion publique espagnole que la position du gouvernement d’Espagne sur le conflit du Sahara Occidental continue à être celle de la neutralité active et non celle de céder aux positions du royaume du Maroc".
Josep Piqué, ancien ministre espagnol des AE :
“Le référendum d’autodétermination doit être la condition préalable sine qua non”
mercredi 21 mars 2007
Le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui doit être la "condition préalable sine qua non" dans la recherche d’une solution au conflit du Sahara occidental, a affirmé hier l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Piqué, du Parti populaire (PP, principal parti d’opposition). "Le droit à la libre détermination est une condition de base pour arriver à une solution du problème et, par conséquent, parler de dialogue sans conditions politiques préalables, c’est, en quelque sorte, remettre en cause cela (ce droit). Ce qui doit être une condition préalable sine qua non, c’est le référendum d’autodétermination", a souligné M. Piqué lors d’une séance plénière au Sénat (Chambre haute du Parlement), en présence du ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos. Dans une interpellation au gouvernement socialiste au pouvoir, sur la "modification" de la politique traditionnelle de l’Espagne sur la question du Sahara Occidental de ces 30 dernières années, l’ex-chef de la diplomatie espagnole a accusé le gouvernement d’avoir "rompu la continuité" de cette politique. Après avoir rappelé les plans de paix élaborés par les Nations Unies pour le règlement du conflit, prévoyant tous "nécessairement" la tenue d’un référendum d’autodétermination "incluant les options de l’indépendance ou de l’intégration au Maroc", M. Piqué a imputé la responsabilité de la non mise en œuvre de ces plans aux "recours interminables" introduits par le Maroc en relation avec le recensement des électeurs. Il a ensuite fait remarquer que la diplomatie espagnole sur la question du Sahara Occidental "s’est toujours inscrite" dans le cadre de ces plans et des résolutions du Conseil de sécurité et "ne s’est jamais écartée de la neutralité active" qui la caractérisait. "Cette continuité de la politique extérieure sur la question du Sahara Occidental, à laquelle se sont attachés tous les gouvernements espagnols, a été rompue par le gouvernement socialiste qui a entrepris de modifier sa position de façon implicite mais suffisamment claire pour être perçue par le Front Polisario, le Maroc et l’opinion publique espagnole », a-t-il observé. Les affirmations du gouvernement socialiste, selon lesquelles "il n’y a pas eu de changement" dans sa position, "semblent être démenties par la réalité", a ajouté M. Piqué. Il a relevé, dans ce contexte, que "l’appel du gouvernement (espagnol) en faveur d’un dialogue sans conditions politiques préalables" entre les parties "concorde" avec un rapport, élaboré "en fin de mandat" par l’ex-secrétairegénéral des Nations Unies, Kofi Annan, qui a préconisé un "dialogue direct et sans conditions", une position que M. Piqué a qualifiée de "distincte" et se situant "en marge" de celle du Conseil de Sécurité. L’ex-ministre des Affaires étrangères a souligné, à cet égard, que "la légalité internationale n’a jamais reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental et, par conséquent, ne pourra jamais reconnaître l’acceptation d’un +plan d’autonomie+ parce que cela supposerait une pleine souveraineté préalable" de Rabat sur le territoire. Il a également souligné que la légalité stipule une "consultation démocratique qui inclut toutes les options pour que le peuple sahraoui puisse décider librement de son destin comme l’a rappelé, avec pertinence sa Majesté le Roi (Juan Carlos) lors de sa visite d’Etat en Algérie". S’adressant à M. Moratinos, il a affirmé que "nous devons dire clairement à l’opinion publique espagnole que la position du gouvernement d’Espagne sur le conflit du Sahara Occidental continue à être celle de la neutralité active et non celle de céder aux positions du royaume du Maroc".
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