L'autorité de la loi est l'une de ces innovations extraordinaires dont l'origine reste mystérieuse. Elle est sans doute apparue à differentes époques dans un grand nombre d'endroits différents. L'invention de l'écriture l'a épaulée.
La justice n'est pas imposée par l'individu mais par le groupe. Dans la société moderne, ce groupe c'est l'Etat, qui représente la société dans son ensemble, et non la victime. Dans le cas d'une agression criminnelle, le procès ne se déroule pas entre la victime et l'accusé, mais entre l'Etat
et l'accusé. Le défendeur est accusé d'avoir enfreint les lois de l'Etat, non d'avoir agressé un individu. En fait, l'Etat étant la partie lésée, la victime n'a pas le droit, théoriquement parlant, d'abandonner la poursuite, car le procès a été décidé par l'Etat.
La coopération de la victime n'est nécessaire que pour aider l'Etat à établir le fardeau de la preuve. Dans le code criminel anglo-américain, ce fardeau équivaut à la preuve hors de tout doute raisonnable.
Au cours des millénaires, tant qu'évoluait l'idée de justice, les êtres humains ont compris que les émotions primitives comme la haine et la vengeance ne peuvent être maîtrisées que si la société se chargeait elle-même de décider de la punition. Dans la mesure où la haine se répand facilement, l'accusé n'est pas le seul à être la cible de la vengeance. Sa famille et ses amis sont également visés.
Et l'accusateur, lui aussi, court le risque de subit des représailles. Les cycles de violence, avec leurs vendettas, se nourrissent de ce mouvement de balancier.
Dans les anciens systèmes de justice, c'était le souverain, incarnation de la société, qui décidait de la peine. Dans la mesure où le condamné n'osait pas faire subir des représailles à un homme aussi puissant, cette stratégie mettait immédiatement fin au cycle de la violence.
Dans les Etats modernes, la souveraineté ne réside pas dans un individu mais dans la société toute entière. Le système juridique rationalise les procédures et confie l'administration de la justice à plusieurs personnes : agents chargés de faire respecter la loi, procureurs, juges, jurés, avocats, autorités carcérales.
Lorsqu'il y délit criminel, l'autorité de la loi brise le cycle de la violence en imposant une peine (parfois la peine de mort dans les pays où elle est encore en vigueur) au nom de la société et selon les règles et des procédures spécifiques et toujours identiques supervisées par des parties
désintéressées - un juge et un jury dans le système anglo-américain.
Cette méthode place l'administration de la justice au coeur du système nerveux évolué.
Ce sont les procédures qui entourent les affaires criminelles qui sont les plus compliqués, car elles concernent les agressions violentes qui déclenchent les émotions les plus extrêmes. Mais dans la mesure où c'est la société tout entière qui impose la peine, la famille et les amis de l'accusé (ou l'accusé lui-même) ne peuvent focaliser leur désir de vengeance sur un seul individu.
La justice placée sous l'autorité de la loi, avec ses procédures rationnelles et officielles, vise à exclure les émotions primitives qui pourraient se manifester lors des procédures de jugement des malfaiteurs.
La but de la justice, comme celui de la vengeance, est de punir et de prévenir, mais elle accomplit ces objectifs d'une manière qui renforce l'ordre social plutôt que de le saper. Alors que les codes juridiques établissent des distinctions précises et se concentrent sur des accusations spécifiques et des éléments clairement définis, la haine et la vengeance font appel au système nerveux primitif, avec ses stéréotypes, ses généralisations et la colère sans frein qu'il suscite.
La procédure juridique rassure les victimes. Leur système nerveux évolué maîtrise mieux leurs réactions face aux événements traumatisants qu'ils ont vécus.
Lorsque l'autorité de la loi est efficace, elle permet de résoudre des conflits aigus qui, sans intervention, aurait risqué de provoquer des dissensions civiles et des actions violentes. Les vendettas et les meurtres commis par esprit de vengeance sont en grande partie éliminée.
Mais l'autorité de la loi n'est pas toujours efficace. C'est qui arrive quand elle est sapée par la corruption ou par les préjugés ...
Source : Why we hate - Dozier, Rush W.
La justice n'est pas imposée par l'individu mais par le groupe. Dans la société moderne, ce groupe c'est l'Etat, qui représente la société dans son ensemble, et non la victime. Dans le cas d'une agression criminnelle, le procès ne se déroule pas entre la victime et l'accusé, mais entre l'Etat
et l'accusé. Le défendeur est accusé d'avoir enfreint les lois de l'Etat, non d'avoir agressé un individu. En fait, l'Etat étant la partie lésée, la victime n'a pas le droit, théoriquement parlant, d'abandonner la poursuite, car le procès a été décidé par l'Etat.
La coopération de la victime n'est nécessaire que pour aider l'Etat à établir le fardeau de la preuve. Dans le code criminel anglo-américain, ce fardeau équivaut à la preuve hors de tout doute raisonnable.
Au cours des millénaires, tant qu'évoluait l'idée de justice, les êtres humains ont compris que les émotions primitives comme la haine et la vengeance ne peuvent être maîtrisées que si la société se chargeait elle-même de décider de la punition. Dans la mesure où la haine se répand facilement, l'accusé n'est pas le seul à être la cible de la vengeance. Sa famille et ses amis sont également visés.
Et l'accusateur, lui aussi, court le risque de subit des représailles. Les cycles de violence, avec leurs vendettas, se nourrissent de ce mouvement de balancier.
Dans les anciens systèmes de justice, c'était le souverain, incarnation de la société, qui décidait de la peine. Dans la mesure où le condamné n'osait pas faire subir des représailles à un homme aussi puissant, cette stratégie mettait immédiatement fin au cycle de la violence.
Dans les Etats modernes, la souveraineté ne réside pas dans un individu mais dans la société toute entière. Le système juridique rationalise les procédures et confie l'administration de la justice à plusieurs personnes : agents chargés de faire respecter la loi, procureurs, juges, jurés, avocats, autorités carcérales.
Lorsqu'il y délit criminel, l'autorité de la loi brise le cycle de la violence en imposant une peine (parfois la peine de mort dans les pays où elle est encore en vigueur) au nom de la société et selon les règles et des procédures spécifiques et toujours identiques supervisées par des parties
désintéressées - un juge et un jury dans le système anglo-américain.
Cette méthode place l'administration de la justice au coeur du système nerveux évolué.
Ce sont les procédures qui entourent les affaires criminelles qui sont les plus compliqués, car elles concernent les agressions violentes qui déclenchent les émotions les plus extrêmes. Mais dans la mesure où c'est la société tout entière qui impose la peine, la famille et les amis de l'accusé (ou l'accusé lui-même) ne peuvent focaliser leur désir de vengeance sur un seul individu.
La justice placée sous l'autorité de la loi, avec ses procédures rationnelles et officielles, vise à exclure les émotions primitives qui pourraient se manifester lors des procédures de jugement des malfaiteurs.
La but de la justice, comme celui de la vengeance, est de punir et de prévenir, mais elle accomplit ces objectifs d'une manière qui renforce l'ordre social plutôt que de le saper. Alors que les codes juridiques établissent des distinctions précises et se concentrent sur des accusations spécifiques et des éléments clairement définis, la haine et la vengeance font appel au système nerveux primitif, avec ses stéréotypes, ses généralisations et la colère sans frein qu'il suscite.
La procédure juridique rassure les victimes. Leur système nerveux évolué maîtrise mieux leurs réactions face aux événements traumatisants qu'ils ont vécus.
Lorsque l'autorité de la loi est efficace, elle permet de résoudre des conflits aigus qui, sans intervention, aurait risqué de provoquer des dissensions civiles et des actions violentes. Les vendettas et les meurtres commis par esprit de vengeance sont en grande partie éliminée.
Mais l'autorité de la loi n'est pas toujours efficace. C'est qui arrive quand elle est sapée par la corruption ou par les préjugés ...
Source : Why we hate - Dozier, Rush W.
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