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La bactérie qui fait trembler Israël...

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    Une bactérie résistante qui fait trembler IsraëlDe notre correspondant à Jérusalem PATRICK SAINT-PAUL.

    Le Figaro Publié le 10 mars 2007 Actualisé le 10 mars 2007 : 07h19 Selon le ministère de la Santé israélien, entre 300 et 500 patients ont été infectés par la bactérie Klebsiella en 2006.


    UNE BACTÉRIE mortelle résistante aux antibiotiques sème la panique en Israël. La Klebsiella a déjà provoqué plusieurs dizaines de décès et contaminé des centaines de malades dans les hôpitaux israéliens. Depuis le début de la semaine, les médias israéliens font leurs gros titres avec cette affaire, révélatrice d'un système de santé à deux vitesses, et mettent en garde contre un risque d'« épidémie bactérienne ».


    La Klebsiella provoque de graves infections pulmonaires et urinaires, qui ne peuvent être traitées en raison de sa résistance aux antibiotiques. Selon le professeur Yehouda Carmeli, désigné à la tête d'un comité d'étude par le ministère de la Santé, entre 300 et 500 patients ont été infectés par cette bactérie en 2006. Près de 30 % d'entre eux sont décédés. Tous étaient des patients âgés, qui étaient atteints de plusieurs maladies et leur contamination par la bactérie ne serait pas la seule raison de leur mort. Quelque 48 personnes infectées sont toujours hospitalisées.


    L'affaire a provoqué une vive polémique en Israël, le ministre de la Santé, Yaakov Ben Yizri, ayant décidé dans un premier temps de ne pas donner d'informations sur l'épidémie, pour éviter de semer la panique au sein de la population. « De temps à autre, un microbe fait surface et nous devons alors régler l'affaire. Non pas paniquer la population », s'est justifié maladroitement Yaakov Ben Yizri. Les médecins israéliens ont mis en garde contre une épidémie à l'échelle nationale, si des mesures énergétiques n'étaient pas prises. « Nous risquons d'être confrontés à un problème endémique au lieu d'un problème pouvant être contenu », a déclaré le Dr Itamar Shalit, président de l'Association israélienne des maladies infectieuses.


    L'affaire est aussi révélatrice d'un système de santé à deux vitesses : très en pointe dans certains domaines, notamment la recherche sur les maladies cardiaques et le cancer, mais très en retard en matière d'hygiène. Les coupes budgétaires effectuées par Benyamin Netanyahou lorsqu'il était ministre des Finances, entre 2002 et 2005, ont eu un fort impact sur le système de santé. Les hôpitaux manquent cruellement de lits et de nombreux patients sont traités dans les couloirs. Selon le quotidien Haaretz, 4 000 à 5 000 patients décèdent chaque année en Israël des suites d'infections nosocomiales. La plupart de ces infections sont provoquées par une dizaine de bactéries résistantes aux antibiotiques. Un quart de ces décès pourrait être évité si les autorités sanitaires prenaient les précautions nécessaires.


    Des mesures d'urgence réclamées


    Nombre de ces décès pourraient être évités si les patients infectés étaient placés en quarantaine et si des règles d'hygiène plus strictes étaient respectées, estime le Pr Carmeli, directeur du service d'épidémiologie et de médecine préventive du Centre Médical Sorasky de Tel-Aviv, où la Klebsiella a fait une vingtaine de morts. La proportion de personnel soignant travaillant dans les services de maladies infectieuses est six fois moins élevée en Israël que dans la plupart des pays occidentaux. Et, faute d'avoir pris le problème à bras-le-corps, le ministère de la Santé ne dispose pas de statistiques fiables sur les maladies nosocomiales.


    Les médecins israéliens ont tiré la sonnette d'alarme et réclament des mesures d'urgence. De son côté, le ministère de la Santé a demandé une enveloppe budgétaire de 2,5 milliards de shekels (500 millions d'euros) sur quinze ans, pour améliorer les infrastructures hospitalières, notamment pour l'installation de 3 000 lits supplémentaires et la construction de trois nouveaux hôpitaux d'ici à 2015. « Il nous faut mettre en place un environnement plus stérile, mieux isolé, élargir l'espacement entre les lits. Nous travaillons sur ces mesures », a déclaré hier Yaakov Ben Yizri. Le premier ministre, Ehoud Olmert, a promis d'étudier la question.
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