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“Rendez-nous notre indépendance !”

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    “Chaâb yourid el-isstiklal” (le peuple veut son indépendance). Ce slogan scandé hier, à Alger, lors de la marche de vendredi coïncidant avec la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, donne tout son sens au mouvement populaire né le 22 février 2019. En criant à tue-tête, des centaines de milliers de marcheurs qui ont investi les rues de la capitale ont réclamé la restitution de leur indépendance considérant qu’elle leur a été confisquée en 1962. Dès la matinée, les Algériens ont donné le ton en affichant leur détermination à continuer le combat pour plus de démocratie et de liberté en Algérie. Malgré le dispositif policier impressionnant mis en place à Alger-Centre, l’épicentre du hirak, à savoir les alentours de la Grande-Poste, grouillait de monde dès midi. Les Algérois ont été au rendez-vous ce vendredi 5 Juillet, pour marquer le jour de la Fête de l’indépendance nationale et le vingtième vendredi de manifestations contre le régime. Jeunes, moins jeunes, enfants, tous criaient “Partez, libérez l’Algérie !”, “Pour une Algérie libre et démocratique”. Comme un leitmotiv, les manifestants répétaient inlassablement : “État civil, non militaire”.

    Parmi la foule, on pouvait voir des personnes sur chaises roulantes venues, elles aussi, participer à cette grand-messe dédiée à l’avènement de la nouvelle Algérie. Fidèle à la tradition, Benyoucef Mellouk, le déclencheur de l'affaire des magistrats faussaires, a tenu à marquer, comme à chaque fois, sa présence. Marchant difficilement, Drifa Ben M’hidi, la sœur de Larbi Ben M’hidi, s’est mêlée à l’impressionnante foule qui manifeste dans un calme et une discipline impeccables. L’autre personnalité qui a marqué la marche d’hier, malgré son absence physique, est le moudjahid Lakhdar Bouregâa qui, pour rappel, passe cette Fête de l’indépendance en prison. De centaines de jeunes portaient des tee-shirts flanqués de sa photo et de l’inscription : “Libérez le Lion des montagnes.” La foule, qui n’a pas cessé de scander “Libérez Bouregâa”, a aussi exigé la libération des personnes emprisonnées pour avoir brandi le drapeau amazigh. Comme lors des précédentes manifestations, les slogans ont à nouveau ciblé le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée. “Gaïd Salah dégage !”, “Le peuple et l’armée sont frères, Gaïd Salah est avec les traîtres !”, ont scandé les manifestants qui ont, encore une fois, clamé leur refus des élections avec la “bande”.”

    Si dans la matinée, le drapeau amazigh était quasi inexistant, la marée humaine qui s’est déversée sur les rue d’Alger à 14h, rendant le dispositif policier presque invisible, a permis à cette emblème de flotter à nouveau dans le ciel d’Alger avec les habituels slogans : “Nous sommes des Amazighs”, “Kabyles, Arabes, frères, frères”. Les foules arrivant en même temps des hauteurs de la rue Didouche-Mourad, des rues Asselah-Hocine et Hassiba-Ben Bouali, avec des drapeaux hissés bien haut, offraient une image merveilleuse. Les portraits des martyrs de la guerre de Libération nationale, à l’instar de Ben Boulaïd, d’Amirouche, de Ben M’hidi…, étaient présents en force. Les cordons policiers mis en place commençaient à s’atténuer pour ne se limiter qu’à la place Audin, au parvis de la Grande-Poste, au Tunnel des facultés et à la place Mauretania. Les Algériens étaient au rendez-vous ce vendredi 5 Juillet, jour de la Fête de l’indépendance nationale et vingtième vendredi de manifestations contre le régime.

    Saïd Smati
    Dernière modification par zwina, 07 juillet 2019, 07h54.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent
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