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Il était une fois... les radioamateurs

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  • Il était une fois... les radioamateurs

    L'histoire de la radioamateur
    Par Pascal VA2PV


    Pour débuter nous allons commencer à la base, c'est-à-dire connaître le passé pour mieux comprendre le présent. L'histoire de la radioamateur est assez vague, ce qui est sûr c'est que des passionnés du domaine électrique ont suivi les traces des pionniers comme Marconi. Suite à cette participation, la technologie de la radiocommunication sans fils a évolué grâce à des gens comme nous qui étaient fascinés par l'idée de communiquer plus loin. Les réglementations de l'époque étaient inexistantes aux États-Unis et au Canada et ceci causait beaucoup de problèmes aux stations de radios commerciales car ces individus faisaient des interférences. Peu à peu, les gouvernements ont instauré des lois pour assurer l'intégrité de l'utilisation des fréquences et protéger les stations commerciales.

    Les technologies expérimentées par les premiers radioamateurs font partie de l'héritage que nous avons aujourd'hui dans les télécommunications sans fil. Plusieurs personnalités sont des radioamateurs, comme Marlon Brando (acteur américain) ainsi que le Roi Hussein de Jordanie (décédé en 1999) qui fut le premier radioamateur à communiquer avec la navette spatial. On y retrouve toutes les classes sociales et ce passe temps s'adresse vraiment à tous.

    Pendant la première guerre mondiale, plusieurs radioamateurs se sont engagés ou ont été recrutés pour ouvrer comme opérateurs radio pour les forces armées. À l'époque, jusqu'aux années 70, les radioamateurs étaient considérés comme des techniciens en radiocommunications. Les examens reflétaient cette réalité, les opérateurs devaient connaître à fond l'électronique ainsi que les composantes utilisées, comme les antennes et les circuits à lampes. Ce qui est surtout impressionnant, c'est le désir d'aider les autres qui donne à la radioamateur la réputation dont elle jouit aujourd'hui.

    Dans les situations d'urgences, les radioamateurs ont toujours fait preuve de courtoisie et d'entraide. Les exemples sont multiples comme la crise du verglas survenue au Québec et en Ontario à l'hiver de 1998. Souvent, le seul moyen de communiquer la détresse est entre les mains des radioamateurs. Les moyens de communications étant détruit, les seules personnes pouvant mettre sur pied un moyen efficace de transmettre les messages sur de grandes distances sont les radioamateurs. La plupart des municipalités ont un programme de mesure d'urgence et les radioamateurs en font partie.

    Aujourd'hui, la radioamateur nécessite moins de compétences techniques car les radios sont maintenant fabriquées en usine. L'important est de conserver les principes de base de la radio, c'est-à-dire la rendre agréable pour soi et pour les autres. Surtout, ne jamais oublier son prochain et de servir sa communauté, c'est là ou l'on retire le plus de fierté à être radioamateur.

    La radioamateur est une grande attraction pour les plus petits, elle provoque la curiosité. L'aspect agent secret, de ce type de communication, fascine les enfants. Voilà une des vertus de la radioamateur, elle vous incite à apprendre davantage.

    Bref, la radioamateur est probablement le passe temps le plus répandu à travers le monde. Ce "hobby" comme on dit en anglais est une source d'apprentissage quasi continu. Il permet d'approfondir ses connaissances géographique, électronique, linguistique et culturelle. Également, la radioamateur est une excellente façon de se faire de nouveaux amis locaux ou au bout du monde.

    La plus grande qualité d'un opérateur radioamateur est sûrement la courtoisie. On peut négliger certaines connaissances mais jamais la courtoisie. Un bon radioamateur se doit d'aider les autres et sa communauté, d'apprendre les techniques aux nouveaux venus et respecter le code d'éthique de cette merveilleuse confrérie. Au delà de l'âge, du sexe, de la race, de la religion, ils ou elles doivent faire preuve de respect envers leur prochain. Si vous êtes de ceux qui adhèrent à ces principes et bien considérez vous déjà comme un excellent radioamateur et on ne vous reprochera jamais le contraire.

    " Il n'y a pas d'étranger parmi les radioamateurs, il y a seulement des amis que nous n'avons pas encore rencontré ! "

  • #2
    Le monde des radioamateurs

    Par Michel GUILLOU avec la participation de Monsieur LUDWIG et le service historique du REF-UNION

    Qui sont-ils?

    Dès les débuts, il y a eu des amateurs (par la suite appelé radioamateur), passionnés, toujours à l’écoute, expérimentateurs aux solutions inventives pour de petits moyens. De quelques centaines au début 1900, ils sont aujourd'hui près de 3 000 000 (dont 18 000 pour la France). Radioamateur, c’est avant tout une communauté, le respect d’un esprit, acquis au contact des aînés et après une formation. Il respecte la législation, pour que tous puissent se faire entendre. Brevet nécessaire : n’émet pas qui veut, n'émet pas où il veut, n'émet pas quand il veut. Il doit respecter des contraintes techniques, administratives et d'environnement.

    Le radioamateur a la satisfaction de fabriquer lui-même sa station radio, ses antennes et d'établir la liaison. Architecte de liaisons radios en adaptant les moyens : puissance, antenne, mode en fonction des distances. Opérateur expérimenté et bien adapté à l'environnement difficile et aléatoire des Ondes Courtes. Disséminés, ils fonctionnent naturellement en réseaux qui couvrent pratiquement tous les pays.

    Grâce à leurs connaissances, pas moins de 98 revues radioamateurs publiant de nombreux articles techniques de très haut niveau, à leurs découvertes, les organisations de radioamateurs, qui existent depuis 1910 pour certaines (1925 pour la France avec le Réseau des Emetteurs Français, REF), sont reconnues par les pouvoirs public et par l’UIT, ils obtiendront d'ailleurs en 1927 la reconnaissance comme service officiel de l'UIT.

    Les radioamateurs découvrent les propriétés des ondes courtes (1921-1923)

    Confinés à l’utilisation des ondes courtes (inférieures à 200m) jugées peu intéressantes lors de la conférence de Londres en 1912, ils domestiquent et découvrent que les ondes courtes se propagent plus loin que les ondes longues. Peu après, en novembre 1923, la première liaison bilatérale transatlantique, sur 3 Mhz, est réalisée entre deux amateurs, le français Deloy (8AB) et l'américain Schnell (1MO). Une découverte fondamentale qui a bouleversé l’utilisation de la radio:. En reconnaissance de cette découverte, on leur attribua de nouvelles ondes en relation harmonique (160m, 80m, 40m, 20m, 10m et 5m). Les radioamateurs venaient d'acquérir leurs lettres de noblesse.

    Grâce à leurs essais incessants, les radioamateurs obtiennent une très bonne expérience des phénomènes de propagation. Ils contribuent à une meilleure compréhension de ces phénomènes complexes et furent les premiers a utiliser la propagation dans les couches hautes de l’atmosphère. En 1934, les radioamateurs réusissent à bien expliquer la propagation troposphérique (Hull USA). Ils montrent ainsi aux autres services les possibilités multiples de trafic sur les bandes VHF et de modulations performantes : c'est le cas de la BLU essayée par les amateurs depuis 1955 (par le service mobile maritime plus tard) et commençant à être utilisée maintenant par la radio diffusion en Ondes Courtes.

    La contribution des radioamateurs dans les expéditions et les situations extrêmes

    Dans les années 20, les radioamateurs ont assurés, depuis la France, le renforcement des liaisons avec les colonies en particulier avec Saigon dont l’émetteur était en panne (1926). Ainsi, depuis 1925, les amateurs français, à la demande des gouvernements français et étrangers, ont participé à 22 expériences techniques avec des expéditions ou autres : TSF dans les trains, liaisons avec le professeur Picard dans son ballon en 1932, raids militaires dans le Sahara, écoutes techniques de stations radio, etc.

    Les liaisons de secours par les radioamateurs ont commencé en 1913 aux USA avec la catastrophe d'Ann-Arbor. Le film "Si tous les gars du monde" immortalisa, en 1954, l'apport de la communauté radioamateur dans le traitement des appels d'urgence. En France, ces liaisons, organisées par la FNRASEC, sont incluses dans les plans ORSEC depuis 1972.

    Dans des situations critiques, comme durant la seconde guerre mondiale, les radioamateurs, par leur bonne connaissance du Morse, ont fourni beaucoup d’opérateurs clandestins à la Résistance. A Londres, des amateurs des services secrets mirent au point les postes spéciaux pour les agents en territoires occupés.

    Depuis 1923,les amateurs américains, français, anglais, italiens ont fourni des liaisons radio avec au moins 200 expéditions scientifiques : expédition polaire de Mc Millan (1923), expéditions météo de 1926 et 1926-1931, mission Citroën en Asie centrale (1931), expéditions de Paul Emile Victor au Groenland en 1948-49 (mise en place d’un réseau d’écoute de sécurité par le REF), puis les premières expéditions de J.L. Etienne et plus récemment des liaisons avec D’Aboville dans le Pacifique. Ainsi toute expédition en solitaire, avec un matériel réduit, peut s’appuyer sur les radioamateurs qui constituent le lien extrême en dehors de toute grande infrastructure. 4. Les radioamateurs et les radiocommunications dans l'espace

    Dès 1961, les radioamateurs lancèrent leur premier satellite baptisé OSCAR 1 (poids 4,5 kg). Ils créèrent, en 1969, une structure mondiale l'AMSAT pour organiser, concevoir, construire et financer le lancement des satellites amateurs avec des délais de fabrication court et à moindre coût (47 satellites en 37 lancements). La réalisation d'un satellite pour les amateurs répond aux mêmes critères qu'un satellite professionnel (il évolue dans le même environnement, seule l'utilisation sera amateur), il n'est donc pas étonnant d'y retrouver des amateurs dont l'activité professionnelle est proche des activitées spatiales.

    Les radiocommunications par réflexion sur la lune ne laissèrent pas indifférents les radioamateurs qui s'y lancèrent dès le milieu des années 60. En pionniers, les radioamateurs expérimentèrent et utilisent encore aujourd'hui des radiocommunications sporadiques en utilisant la réflexion des ondes sur les couches ionisées par les trainées de météorites. Les techniques de radiocommunication par ballons sondes relais furent également expérimentées.

    L'union Internationale des Télécommunications reconnaissait le service d'amateur par satellite dès 1971. Ils ont montré depuis la faisabilité des liaisons via de petits satellites en orbites basses. Les professionnels ont ainsi montré beaucoup d'intérêt pour la technique des boîtes aux lettres à "forwarding" automatique sur de tels satellites (déchargement sur une zone géographique d'un message préenregistré dans une autre zone).

    .../...

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    • #3
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      Lancements de satellites amateurs

      1961, lancement, le 12 décembre, du premier satellite radioamateur "OSCAR 1" (fonctionna pendant 18 jours).

      1962, juin, lancement du satellite radioamateur OSCAR 2 (durée de vie environ 18 jours).

      1965, mars, lancement du satellite radioamateur OSCAR 3, il ouvre la voie aux liaisons par satellites aux amateurs (176 contacts réalisés par 98 participants, plus de 1000 rapport de réception).

      1965, 22 décembre, lancement du satellite radioamateur OSCAR 4 (durée de vie de quelques heures), premier transpondeur 145/432 Mhz, 1ère liaison USA-URSS (1 ère mondiale par satellite) par K2GUN et UP2ON.

      1970, 23 janvier, lancement du satellite radioamateur OSCAR 5. Mission scientifique : études des effets des tâches solaires sur l'ionosphère.

      1971, l'Union Internationale des télécommunications reconnait le service amateur par satellite.

      1972, octobre, lancement du satellite radioamateur OSCAR 6, premier satellite amateur à longue durée de vie. (s'éteignit en juin 1977).

      1974, novembre, lancement du satellite radioamateur OSCAR 7.

      1978, 5 mars, lancement du satellite radioamateur OSCAR 8.

      1978, 26 octobre, lancement des satellites radioamateurs russes RS1 et RS2.

      1981, 6 octobre, lancement du satellite radioamateur anglais UOSAT (OSCAR 9).

      1981, 17 décembre, lancement des satellites radioamateurs russes RS3, RS4, RS5, RS6, RS7 et RS8.

      1982, 17 mai, lancement du satellite radioamateur ISKRA 2 1982, 6 juillet, lancement du satellite radioamateur PHASE III B (OSCAR 10), satellite à orbite très elliptique de nouvelle génération (échec).

      1982, 18 novembre lancement du satellite radioamateur ISKRA 3

      1983, 16 juin, lancement du satellite radioamateur PHASE IIIB.

      1984, 1er mars, lancement du satellite radioamateur UOSAT 2 (OSCAR 11).

      1986, 12 août, lancement du satellite radioamateur OSCAR 12.

      1987, 23 juin, lancement des satellites radioamateurs RS 10/11.

      1988, 15 juin, lancement du satellite radioamateur PHASE IIIC (OSCAR 13).

      1990, 22 janvier, lancement des satellites radioamateurs OSCAR 14, OSCAR 15, OSCAR 16, OSCAR 17, OSCAR 18, OSCAR 19.

      1990, 7 février, lancement du satellite radioamateur OSCAR 20.

      1991, 29 janvier, , lancement du satellite radioamateur RS14 (OSCAR 21).

      1991, 5 février, , lancement des satellites radioamateurs RS 12/13.

      1991, 17 juillet, , lancement du satellite radioamateur OSCAR 22.

      1992, 10 août, , lancement du satellite radioamateur OSCAR 23.

      1993 (12 mai), lancement du premier satellite radioamateur français "ARSENE".

      1993, 13 mai, , lancement du satellite radioamateur OSCAR 24.

      1993, 26 septembre, lancement des satellites radioamateurs OSCAR 25, OSCAR 26, OSCAR 27.

      1994, 16 décembre, , lancement du satellite radioamateur RS15.

      1995, 28 mars, lancement des deux satellites amateurs UNAMSAT et TechSat 1996,

      1995,17 août, lancement du satellite radioamateur OSCAR 29.

      1996, 5 septembre , lancement du satellite radioamateur OSCAR 30.

      1997, lancement prévu du satellite Phase IIID.

      Autres contributions des radioamateurs

      L'URSI (Union des Radiocommunications Scientifiques Internationales) a demandé aux radioamateurs de participer à l'étude des parasites et des évanouissements des signaux radio entre 1922 et 1927. En 1948 à Stockholm, les radioamateurs présentèrent un rapport d’observations faites sur le comportement de la " couche ionosphérique sporadique E ". L’Union fut fortement impressionnée et souhaita que les amateurs s’organisent pour tirer un meilleur parti de ces travaux.

      Lors des expéditions météo de 1926 et 1926-1931, les radioamateurs collaborèrent avec l'Office National de Météorologique pour l'étude d'éclipses du soleil , écoute de navires du service météo, etc.

      Lors de l'année géophysique (1957-1959 maximum de l'activité solaire), les amateurs participèrent, en collaboration avec le monde scientifique, à l'activité radioamateur IGY en installant de nombreuses balises radio (dont une à Lannion) pour l'étude de la propagation des signaux radioélectriques. Un trégorrois Serge Canivenc (F8SH) spécialiste mondial de cette question dirigea ce programme pour la France.

      Lors des premiers raids aériens. Les amateurs ont effectué la conception et la mise au point des premiers émetteurs/récepteurs pour avions civils : amateurs Lagrue 8KF et Minguet 8KG. Raids Le Brix et Rossi, raid Rossi et Codos, etc.

      Que font les RA aujourd’hui?

      Les radioamateurs ont su évoluer avec leur temps. Ils expérimentent ou s’équipent avec les moyens les plus récents que constitue l'arrivée massive des logiciels et techniques numériques. La palette des moyens de radiocommunications est très variée : paquet radio, émission TV à balayage lent, radiocommunication par réflexion des ondes sur les traînées météoritiques ou sur la Lune, liaisons avec la station MIR et la navette spatiale. Ils ont mis au point un réseau de transmission par paquet sur canaux radioélectriques utilisant même des satellites amateurs (très similaire au réseau Internet). Le trafic avec les moyens traditionnels reste toujours d'actualité : liaisons ondes courtes en phonie, télégraphie morse, Télex (baudot).

      Les radioamateurs regroupent aujourd’hui toutes catégories de gens et ne sont plus cantonnés aux professionnels de la radio (paradoxalement les tous premiers amateurs n'étaient pas des professionnels). Ils ont des rôles d’animateurs scientifiques et techniques, et représentent également un bel exemple d'autoformation qui peut inspirer de nouvelles vocations professionnelles. Ils restent pionniers et défrichent, aujourd'hui, l'utilisation les liaisons à plusieurs dizaines de Ghz. Malgré une importante implication des radiocommunications dans la vie de tous les jours, mais nécessitant une très lourde infrastructure, les liaisons de secours des radioamateurs restent une alternative efficace et très simple à mettre en oeuvre lors des catastrophes naturelles.

      Les amateurs ne font pas de bénéfices de leurs activités expérimentales, ils sont donc dans une situation à part. Dans un contexte de dérèglementation des télécommunications, les radioamateurs perdront peut être quelques fréquences en SHF (à cause des mobiles) mais en gagneront surement dans d'autres bandes, car le service amateur n'est pas près de s'éteindre, le nombre des radioamateurs ne cessent de croître, tout au plus il devra évoluer, mais cela il en a fait ses preuves depuis les débuts de la radio.


      http://passion.histoire.pagesperso-orange.fr/05b.jpg
      Poste Péricaud 1922 (ce poste à 2 lampes est un des premiers récepteurs pour amateurs).

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