Engager le plus tôt possible un dialogue national global et inclusif, auquel l’État et ses composantes, y compris l’institution militaire, ne seront pas partie prenante et dont la conduite en toute liberté et en toute transparence revient à des personnalités consensuelles sans affiliation partisane et sans ambition électorale, avec comme objectif stratégique la tenue de l’élection présidentielle dans des délais raisonnables, non sans avoir mis sur pied une Autorité indépendante chargée de l’organisation des élections ou la révision de la loi électorale, est la quintessence de l’offre que vient de faire le chef de l’État, à la veille de la célébration de la fête de l’Indépendance et de la Jeunesse. Une offre on ne peut plus sérieuse et saine qui répond parfaitement aux aspirations profondes du mouvement populaire et aux desiderata de la classe politique et lève l’ambiguïté entretenue délibérément par des individus quant à la prétendue ambition politique du chef d’état-major.
Le message contenu dans cette offre a été bien entendu par une bonne partie de la classe politique et les acteurs de la société civile qui se sont rassemblés sous la bannière des «Forces du changement». Leur forum, tenu récemment, a évité l’écueil des palabres et des surenchères politiques, idéologiques ou identitaires, pour ne cerner que le point central qui mérite de l’être, à savoir réunir les meilleures conditions de liberté, de pluralité et de régularité, pour assurer l’élection du président de la République qui aura la légitimité et les moyens de conduire les réformes dont le pays a besoin.
Mieux, les initiateurs de cette rencontre se veulent pragmatiques en relevant que le dialogue souverain est la seule voie pour résoudre la crise dans le cadre de la Constitution et en appelant «à la constitution d’une instance de gestion de ce dialogue, composée de personnalités nationales consensuelles connues pour leur honnêteté, crédibilité et compétence scientifique, dont les membres sont choisis dans un cadre consensuel entre les parties du dialogue, avec l’exclusion des symboles de l’ancien régime politique corrompu». Une réponse réaliste qui rompt avec la logique hostile suivie par le «camp dit démocratique», qui semble paniquer rien qu’en entendant parler d’élection, même si toutes les garanties possibles et imaginables sont réunies pour la tenir. Une telle attitude, qui peut paraître incohérente, voire inquiétante, ne peut s’expliquer que par la déshérence de ce «camp», suite à la neutralisation de ses sponsors par la justice dans le cadre de la lutte contre la corruption, le pillage et l’enrichissement illicite. Disposant encore de quelques relais médiatiques qui entretiennent le doute et la division entre compatriotes, en se livrant à une opération de désinformation et d’intoxication, aveuglé par son obstination à vouloir sauver par tous les moyens ses parrains aujourd’hui en détention provisoire, il s’accroche à une «transition» de plus en plus problématique et ne trouve comme cible-prétexte que le chef d’état-major, parce que celui-ci a pris une double responsabilité de soutenir à la fois l’action de la justice dans le processus en cours, celui d’une moralisation publique qui vise tous les prédateurs quel que soit leur fonction ou leur rang social, ainsi que l’accompagnement du mouvement citoyen jusqu’à l’avènement d’une nouvelle république.
À l’évidence, une décantation aussi importante qui s’opère sur la scène politique et au niveau de l’opinion publique ne peut qu’aider à la refondation de la république de façon pacifique et sur des bases résolument démocratiques. Il est clair que les aspirations portées par le mouvement citoyen se concrétisent une à une, de manière graduelle, et plus tôt on règle la question de la légitimité politique par des actes et non par des palabres, mieux on sera armé pour relever les grands défis qui nous attendent, améliorer le quotidien du plus grand nombre, dans tous les domaines, et construire une Algérie moderne et prospère.
EL MOUDJAHID
08 Juillet 2019
Le message contenu dans cette offre a été bien entendu par une bonne partie de la classe politique et les acteurs de la société civile qui se sont rassemblés sous la bannière des «Forces du changement». Leur forum, tenu récemment, a évité l’écueil des palabres et des surenchères politiques, idéologiques ou identitaires, pour ne cerner que le point central qui mérite de l’être, à savoir réunir les meilleures conditions de liberté, de pluralité et de régularité, pour assurer l’élection du président de la République qui aura la légitimité et les moyens de conduire les réformes dont le pays a besoin.
Mieux, les initiateurs de cette rencontre se veulent pragmatiques en relevant que le dialogue souverain est la seule voie pour résoudre la crise dans le cadre de la Constitution et en appelant «à la constitution d’une instance de gestion de ce dialogue, composée de personnalités nationales consensuelles connues pour leur honnêteté, crédibilité et compétence scientifique, dont les membres sont choisis dans un cadre consensuel entre les parties du dialogue, avec l’exclusion des symboles de l’ancien régime politique corrompu». Une réponse réaliste qui rompt avec la logique hostile suivie par le «camp dit démocratique», qui semble paniquer rien qu’en entendant parler d’élection, même si toutes les garanties possibles et imaginables sont réunies pour la tenir. Une telle attitude, qui peut paraître incohérente, voire inquiétante, ne peut s’expliquer que par la déshérence de ce «camp», suite à la neutralisation de ses sponsors par la justice dans le cadre de la lutte contre la corruption, le pillage et l’enrichissement illicite. Disposant encore de quelques relais médiatiques qui entretiennent le doute et la division entre compatriotes, en se livrant à une opération de désinformation et d’intoxication, aveuglé par son obstination à vouloir sauver par tous les moyens ses parrains aujourd’hui en détention provisoire, il s’accroche à une «transition» de plus en plus problématique et ne trouve comme cible-prétexte que le chef d’état-major, parce que celui-ci a pris une double responsabilité de soutenir à la fois l’action de la justice dans le processus en cours, celui d’une moralisation publique qui vise tous les prédateurs quel que soit leur fonction ou leur rang social, ainsi que l’accompagnement du mouvement citoyen jusqu’à l’avènement d’une nouvelle république.
À l’évidence, une décantation aussi importante qui s’opère sur la scène politique et au niveau de l’opinion publique ne peut qu’aider à la refondation de la république de façon pacifique et sur des bases résolument démocratiques. Il est clair que les aspirations portées par le mouvement citoyen se concrétisent une à une, de manière graduelle, et plus tôt on règle la question de la légitimité politique par des actes et non par des palabres, mieux on sera armé pour relever les grands défis qui nous attendent, améliorer le quotidien du plus grand nombre, dans tous les domaines, et construire une Algérie moderne et prospère.
EL MOUDJAHID
08 Juillet 2019
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