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SOS femmes en détresse

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    SOS femmes en détresse est un centre qui accueille toutes les détresses au féminin plurielles, et c'est bien que de tels lieux existent afin que tant de détresse puissent un temps souffler.

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    Violentées par leur époux. Chassées par la belle-famille en l’absence du mari retenu par le travail loin de sa ville ou du pays. Portant le fruit d’une relation «illégitime». Elles sont nombreuses les femmes qui empruntent le chemin du centre SOS femmes en détresse.

    Beaucoup viennent, en effet, y cacher leur grossesse aux yeux de leur famille quand celle-ci ignore leur état –certaines s’y réfugient avec l’accord de leurs parents en attendant l’accouchement et le retour au bercail après l’abandon de l’enfant–, et au regard de leur voisinage qui ne manquerait pas de les étiqueter pour toujours. Elles y trouvent une écoute et une prise en charge sur différents plans, notamment médical, psychologique, juridique et administratif, comme le mentionne Mlle Sabrina Ouared, directrice du centre d’écoute juridique et psychologique de SOS femmes en détresse (021 92 60 76). Bien que ce refuge pour les femmes en difficulté ne soit plus à présenter tant il est connu, il est important de souligner que son rôle ne s’arrête pas à la sortie de ses pensionnaires, puisqu’il se poursuit au-delà de leur délivrance pour leur assurer une situation plus ou moins acceptable.

    Si certaines d’entre elles peuvent rejoindre leur famille avant de reprendre leurs études ou leur travail une fois l’enfant abandonné, d’autres sont vulnérables et sans aucun repère, après leur rejet par les leurs. La médiation s’impose à ce stade de la vie de ces filles qui ont tout perdu. Aussi bien auprès des parents que du partenaire qui ne se considère pas concerné par une situation qu’il a pourtant contribué à créer. «Nous faisons de la médiation avec la famille quand il s’agit de réintégrer la fille dans son environnement, quand l’enfant est abandonné. Nous intervenons également auprès du père biologique, après l’admission de la fille au centre et avec son accord, lorsque ce n’est pas elle qui le contacte. Nous essayons de le convaincre de venir pour discuter et trouver une solution, ou alors nous nous déplaçons vers son lieu de travail.»

    Le test d’ADN pour mettre le père devant ses responsabilités


    Notre interlocutrice fait remarquer que ces interventions portent quelquefois leurs fruits, lorsque les intéressés se retrouvent face à la future mère ou face à leur enfant. «Quelque chose se déclenche lorsqu’ils voient leur partenaire enceinte, d’autres craquent à la vue de leur enfant.» Elle se souvient avec émotion d’une médiation qui a abouti au mariage des deux partenaires, avant que le bébé placé chez une nourrice rejoigne ses deux parents enfin réunis. «Il nous a demandé de le confier à une nourrice, le temps de préparer sa famille à la venue de cet enfant, après la célébration du mariage. Puis, il est venu une fois et nous avons fait venir le bébé afin qu’il le voie. Il a éclaté en sanglots, il nous a tous fait pleurer. Je suis émue à l’évocation de ce moment. Nous lui avons parlé et l’avons convaincu que l’enfant risquait de garder des séquelles s’il restait longtemps chez la nourrice. Je ne vous cache pas que nous avions peur qu’il y ait abandon.

    Il l’a récupéré un mois plus tard.» Mais il reste que cette chance est rare, et que le principal concerné s’en lave les mains dès le constat de la grossesse. Seul le test d’ADN est en mesure de le mettre devant ses responsabilités, relève Mlle Ouared, qui affirme ne pas comprendre comment à ce jour il n’est pas exigé dans notre pays. «Les juges ne demandent pas le test, alors que c’est la seule façon de donner à l’enfant issu d’une relation illégitime une protection sociale et juridique et d’amener le père à assumer ses responsabilités. Qu’il y ait au moins une reconnaissance de paternité, même si on ne peut pas obliger cet homme à épouser la mère de son enfant. C’est le point focal pour nous.» Il s’agit, selon ses propos, d’un problème central parce que c’est seulement avec cette méthode qu’on peut mettre le père biologique devant ses responsabilités. «Il devrait y avoir une injonction de la part du tribunal, sachant que beaucoup d’aspects positifs pourraient découler de cette procédure, elle pourrait aboutir à un mariage récognitif. D’autant plus qu’il n’y a plus ce problème de faisabilité du test d’ADN. On peut le faire dans un laboratoire ou chez la police. On peut, sur ordre du juge, faire ce test. Ce n’est pas dans un but répressif, mais cela réglerait un nombre important de problèmes pour l’enfant, comme la scolarité, les soins, la sortie du territoire, etc.»

    L’aide devait être accordée pour décourager l’abandon


    Une reconnaissance de paternité favoriserait l’enfant aussi bien sur le plan juridique, puisqu’il aurait un statut, que social, le père devant assurer sa prise en charge, tel que l’explique Mlle Ouared, qui relève l’insignifiance de l’aide accordée par les Directions de l’action sociale (DAS) aux mères célibataires. Alors qu’il était question d’une indemnité de 10 000 DA que le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, M. Djamel Ould Abbes, avait l’intention d’accorder à celles-ci, une circulaire de ce département est venue donner aux DAS la prérogative d’estimer à leur niveau cette indemnité, revue du coup à la baisse pour être plafonnée à 3 000 DA. «Ce n’est pas suffisant, cette aide ne peut pas régler tous les problèmes auxquels elles font face. Elles doivent travailler pour élever leur enfant.Elle reste vraiment en deçà des frais occasionnés par la réalité de la situation, alors qu’à l’origine, c’était pour encourager la mère à garder son enfant.»

    La directrice du centre d’écoute estime que «si on veut aider les mères célibataires, il faut que la mère et l’enfant aient un statut et qu’il y ait des lois qui les protègent, qu’elles puissent bénéficier des mêmes avantages qu’une famille sur le plan social, et qu’elles doivent être considérées de la même manière que les familles vulnérables et bénéficier des mêmes avantages sociaux». Elle appuie ses dires par le fait que beaucoup de filles abandonnent leur enfant sous la pression et face aux difficultés qu’elles doivent affronter.

    Par La Tribune
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