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Plainte à la brigade de recherches de Bab Jedid contre la BNA et l’oligarque Mohamed Laid Benamor

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  • Plainte à la brigade de recherches de Bab Jedid contre la BNA et l’oligarque Mohamed Laid Benamor

    Par Abdou Semmar -21/07/2019
    En 2010, dans la région de Skikda, à l’est du pays, le bradage surprenant de la conserverie Ben Azzouz de Boumaïza qui défraye la chronique dans le nord-est du pays, terroir de la tomate industrielle. La conserverie produisait, avec ses 18 unités de transformation, 90 000 tonnes de concentré, soit 150% des besoins nationaux. Aujourd’hui, grâce au Hirak et la mobilisation des Algériens qui a permis de briser les tabous de la corruption et des malversations financières, ce dossier atterrit à la brigade de recherches de la gendarmerie nationale de Bab Jedid, l’unité d’élite chargée d’enquêter sur les plus gros dossiers de corruption dans le pays.

    En effet, Algérie Part a obtenu au cours de ses investigations la copie de la plainte qui a été déposée par Benamara Mohamed, l’ex-gérant de la conserverie Ben Azzouz. Dans cette plainte, ce gérant infortuné qui dit se battre tout seul contre l’arbitraire pendant de nombreuses années, a dévoilé des pratiques scabreuses qui impliquent directement une agence bancaire de la BNA, l’une des plus grosses banques étatiques en Algérie, à Annaba, et l’oligarque Mohamed Laid Benamor, le patron du groupe Benamor, l’une des plus grosses fortunes du pays et l’un des soutiens les plus actifs au régime de Bouteflika lors de ces dernières années.

    Benamara Mohamed a révélé dans sa plainte toutes les manoeuvres cachées entourant l’histoire de la vente directe des installations industrielles de cette conserverie décidée le 23 septembre 2010 par le tribunal de Azzaba (Skikda) qui avait procédé à la vente directe. Cette vente a été décidée par ce tribunal dès la première séance, de cette grande conserverie au prix de 180 millions de dinars alors qu’en vérité, cette conserverie valait au moins « au bas mot aujourd’hui 270 millions de Da ». Mohamed Benamara affirme également disposer d’une expertise de 2003 où la valeur de l’unité a été estimée à 800 millions de dinars. Une usine qui s’étend sur 4 ha, avec le tiers, 12 000 m², couvert. Une capacité de production de 7000 tonnes/an, soit 600 tonnes/24h. Elle employait 85 personnes en permanence et faisait vivre 1200 petits producteurs de tomate en absorbant la production de toute la région de Ben Azouz.

    Mais à qui profitait cette vente ? Au groupe Benamor dirigé par l’oligarque Mohamed Laid Benamor qui dispose de nombreux relais d’influence au sein des appareils de l’Etat au niveau de l’est du pays. Dans sa plainte, Mohamed Benamara soupçonne clairement Mohamed Laid Benamor d’avoir exercé des pressions sur la BNA et des hauts commis de la Justice pour accélérer la mise en vente de la conserverie Ben Azzouz en septembre 2010 dans l’optique de l’utiliser comme une « hypothèque » afin d’obtenir un conséquent crédit bancaire auprès de la BEA en présentant une expertise financière qui évalue la valeur de cette conserverie privée à un montant nettement plus élevé que les 18 milliards de centimes déboursés initialement lors de son rachat par le groupe Benamor.

    Les informations révélées dans sa plainte par Mohamed Benamara jettent un véritable pavé dans la mare. Elles indiquent des manoeuvres douteuses déployées par un milliardaire en complicité avec une banque publique et les responsables du tribunal d’Azzaba afin de subtiliser une usine industrielle à son véritable propriétaire pour la transformer en fonds de commerce et développer d’autres business juteux. Nous avons tenté de joindre la direction générale du groupe Benamor pour obtenir des explications et des réponses aux questions soulevées par cette plainte déposée au niveau de la brigade de recherches de Bab Jedid à Alger.



    Malheureusement, nos demandes n’ont pas abouti et le groupe Benamor ainsi que son patron Mohamed Laid Benamor n’ont pas daigné nous répondre.





    Il est à souligner enfin que le gérant de la conserverie Ben Azzouz appelle à l’ouverture d’une véritable enquête de la gendarmerie nationale parce que cette usine aurait pu être conservée et sauvée sans la brader directement au profit de l’oligarque Mohamed Laid Benamor.

    En effet, nous avons obtenu au cours de nos investigations d’autres documents qui démontrent tous les efforts accomplis par les propriétaires de la conserverie Ben Azzouz pour sauver leur business et les emplois. Force est de reconnaître que la conserverie Ben Azzouz n’a pas pu bénéficier de crédits de campagne durant une période 8 ans et elle n’avait pu ainsi payer les agriculteurs, ses fournisseurs en tomate fraîche. Comme les autres conserveries, elle a eu à faire face à la mévente de ses produits concurrencés par ceux de l’importation. La BNA, sa banque, a réagi à l’époque sous la pression d’un très fort lobbying et l’usine a été mise sous scellés, alors qu’elle était en pleine production.

    Le coulis de tomate est jeté aux égouts et des pertes ont été évaluées à 30 millions de dinars en double concentré de tomates (DCT). En 2004, il y a une procédure de vente aux enchères qui est engagée. Elle ne trouve pas preneur au prix fixé mais des équipements de l’usine sont vendus sans autre forme de procès. L’affaire emprunte alors un dédale de procédures judiciaires assez déroutantes. En 2007, la saisie est prononcée, mais la procédure de vente est rejetée par le tribunal. Un expert a été désigné pour fixer la mise à prix à 290 millions de dinars. Mais le 23 septembre 2010, l’usine est vendue à 180 millions de dinars par le tribunal de Azzaba en une séance unique et avec un seul acheteur dans la salle, à savoir monsieur Mohamed Laid Benamor. Avant ce bradage étonnant et douteux, Mohamed Benamara a tapé à toutes les portes. Il a obtenu le soutien de plusieurs organisations professionnelles et directions du ministère de l’Agriculture. En vain. Le diktat de la justice et de la BNA a penché en faveur de Mohamed Laid Benamor.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Ferhat Ait Ali

    Je confirme sur d'autres dossiers aussi, cette banque BNA, a souvent opéré comme une bande organisée, impliquant des employés du plus petit chef d'agence au PDG et responsables du contentieux, à tous les niveaux, et de la comptabilité interne qui défie les lois les plus élémentaires du calcul financier.

    Tout y passe chez ces bandits, le gonflement des agios à des seuils crapuleux, la soustraction pure et simple d’opérations des historiques des comptes, la production de faux documents à l'appui de leurs combines en justice, la retention d'information, et la fausse déclaration de documents juridiques et contractuels, tout y est.

    Tablant en général sur la méconnaissance des juges en matière bancaire, et peut être sur des terrains bien préparés pour ce faire, ils arrivent souvent à soustraire des biens à leurs propriétaires légaux avec des créances et procédures ou le faux transpire de loin, et à les confier à des relations et amis, avec lesquels la suite des événements sera une suite d'autres larcins combines et intérêts communs.

    Et cela ne date pas d'hier, ni même de Bouteflika, mais des années 90, avec le premier ministre Ouyahia à son début de carrière dans le passe droit et la malfaisance à grande échelle.

    Je parle de cette banque, parce que j'ai eu à analyser des dossiers, ou non seulement ils ont refusé de remettre les documents utiles pour confronter leurs chiffres avec la réalité, mais ou tous les calculs étaient faux, au point de sortir une créance dont 60% du montant total était composé d'agios, soit des intérêts dont la somme avoisinait 267% du prêt de départ, sur 10 ans.

    Pour pouvoir saisir et vendre au rabais des biens bien plus chers que la créance surestimée, et encore plus chers que la créance effective, mais à des parties qui ne viennent jamais par hasard aux enchères,

    Cette histoire soulevée par Abdou semmar, je n'en connais pas le détail mais elle reflète fidèlement les méthodes et agissements de cette banque depuis au moins 23 ans.

    Et si on arrive à repérer quelques gros montants très voyants dans les crédits bidon consentis aux copains et aux coquins dont des prêts surestimés à plusieurs milliards de dinars entre 1999 et 2003, sans aucune possibilité de récupérer quoi que ce soit, comme le prétendent les vendeurs de chimères.

    La casse méthodique de tous les tissus de PME, dont les initiateurs propriétaires ont été chassés de leurs projets pour les confier à des gouffres à crédits promus opérateurs par la grâce de la machine à fabriquer du faux, elle ne sera pas mise sur le tapis.

    Et pourtant cette banque a détruit des milliers d'emplois effectifs et opérationnels, pour en générer des fictifs et temporaires, le temps de soustraire le crédit de la caisse, et le bien de sa vocation.

    Les seuls cas ou on a pu voir ce genre de méthodes et ces techniques de séquestre au profit de clans et de personnages influents, fut sous l’époque coloniale, et encore à ses débuts au 19 ème siècle.

    Et si le pays est devenu une friche industrielle et un champ de mine pour les investisseurs non impliqués dans des accointances scabreuses, ce n'est pas par hasard.

    Et tant que les mêmes banques opèrent, avec le même personnel et les mêmes méthodes, et que leurs succès judiciaires dans ce plan, sont inexplicables dans un pays normal, et inexpliqués autrement que par le fait accompli,

    Parler d'économie, sous le prétexte d'une opération main propres spectaculaire, qui mène à tout, sauf au changement de visions tordues, est une hérésie qui coûtera plus cher que ce qui a été fait jusqu'ici.

    Et je dis bien, que des dossiers ficelés existent, et que les agissements sont aussi flagrants, que scabreux et documentés, et j'évite de rebondir sur les déclarations, aveux et discussions directes qui m'ont convaincu, que ce machin était tout sauf un instrument économique ou même une banque au sens universel du terme.

    D'ailleurs cette banque a même réussi l'exploit de faire 144 Milliards de dinars de profits annuels sur TCR, sans avoir assez de reserves pour émettre des crédits, alors que son capital social qui fait juste le quart de ce montant, a été érodé au point d’être recapitalisée plusieurs fois en 20 ans, malgré ses "Gains" non matérialisés.

    Je soupçonne les autres banques d’être du même acabit, mais n'ayant pas traité de dossiers de ce genre les concernant, je m'en tiens à ce que j'ai en main.

    En tous les cas, si les gens pensent qu'avec ce genre de banques ils construiront une économie, ils se trompent lourdement, un audit de leurs comptes les enverra chez le liquidateur au premier rapport sérieux.

    Et tant que le pouvoir, maintient ces trappes à investissements, et ces ersatz de banques en l’état et en possession du gros du portefeuille clients locaux, nous aurons exactement la même chose qu'à ce jour, et ce au dernier dollar, et même dinar pouvant être émis sans contrepartie, et surtout la certitude que passée la lutte des clans, la continuité dans le même cheminement de mise à terre du pays, est la règle générale.

    Abdou Semmar n'est pas très précis, ce domaine n'etant pas son métier de base, mais il n'a pas tort sur cette banque
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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