Donc, les 76 000 prisonniers au Maroc (statistique en 2015), seraient des incarcérés de droit commun?
- Y a-t-il des détenus politiques au Maroc ? Face aux assurances de la présidente du CNDH, certains militants associatifs et ONG la contredisent, citant notamment le cas des détenus des Hiraks et celui de Taoufik Bouachrine.
Contre toute attente, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a déclaré avec assurance cette semaine que le Maroc n’a pas de prisonniers politiques. «Il n’y a pas de prisonniers politiques au Maroc», a affirmé Amina Bouayach dans une interview accordée à l’agence espagnole EFE, soulignant qu’il n’y a que «des prisonniers qui ont été arrêtés pour leur participation à des manifestations ou à la violence produite lors de ces manifestations».
Sa déclaration a laissé perplexes plusieurs Marocains, dont des activistes et des associatifs. «Amina Bouayach donne malheureusement une mauvaise image, encore une fois, de son arrivée (à la présidence, ndlr) au CNDH», nous déclare ce mercredi Aziz Ghali, nouveau président de l’Association marocaine des droits de l’Homme.
«Si c’est pour nier l’existence de prisonniers politiques au Maroc, cela inquiète. Nous avions de l’espoir de voir ce dossier réglé suite aux contacts entre son conseil et les familles de détenus», déplore-t-il.
Amina Bouayach «dit la chose et fait son contraire»
Rappelant que dans les documents et les conventions internationaux, un détenu politique «est défini comme étant toute personne arrêtée car sortie manifester dans la rue pour revendiquer ses droits de façon pacifique», le président de l’AMDH donne l’exemple du Hirak. «Même les déclarations du gouvernement et d’Ahmed Chaouki Benyoub (délégué interministériel aux droits de l’Homme, ndlr) reconnaissent que ces Marocains sont sortis manifester de manière pacifique avant d’être arrêtés, précise-t-il. De ce fait et par définition, les détenus du Rif, de Zagora et d’autres Hirak sont tous des détenus politiques.»
«Si Amina Bouayach affirme qu’il n’y a pas de prisonniers politiques au Maroc, pourquoi reçoit-elle les familles des détenus du Hirak, si elle les considère comme les autres détenus ? Elle devrait aussi recevoir les familles des centaines de milliers de détenus au Maroc. Elle dit donc la chose et fait son contraire.»
Aziz Ghali
Le président de l’AMDH juge qu'en réalité, «le CNDH ne bénéficie pas d’autonomie et n’ose pas aborder certains points».
«Tout détenu d’opinion est un détenu politique»
De son côté, Ahmed Reda Benchemsi, directeur de la communication et du plaidoyer pour la région MENA au sein de l’ONG international Human Rights Watch (HRW), fait remarquer qu’il «n’y a pas de définition juridique sur ce que c’est qu’un prisonnier politique». «Ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a beaucoup de prisonniers au Maroc et notamment des personnes arrêtées suite aux Hiraks et qui ont été jugées d’une manière absolument injustes, nous déclare-t-il. Elles ont été accusées de vandalisme, sans preuves suffisantes, torturées et brutalisées dans des commissariats de police et forcées à signer des aveux.»
«Tout cela fait que ces gens ont été jugés de manière injuste et nous estimons que leurs condamnations ne sont pas légitimes, vu la manière dont ces procès s’étaient déroulés. Est-ce qu’on peut les appeler prisonniers politiques ou d’opinions ? Sans doute. Mais il n’y a pas de définitions juridiques à ces termes.»
Ahmed Reda Benchemsi
Ya...bi extraits
- Y a-t-il des détenus politiques au Maroc ? Face aux assurances de la présidente du CNDH, certains militants associatifs et ONG la contredisent, citant notamment le cas des détenus des Hiraks et celui de Taoufik Bouachrine.
Contre toute attente, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a déclaré avec assurance cette semaine que le Maroc n’a pas de prisonniers politiques. «Il n’y a pas de prisonniers politiques au Maroc», a affirmé Amina Bouayach dans une interview accordée à l’agence espagnole EFE, soulignant qu’il n’y a que «des prisonniers qui ont été arrêtés pour leur participation à des manifestations ou à la violence produite lors de ces manifestations».
Sa déclaration a laissé perplexes plusieurs Marocains, dont des activistes et des associatifs. «Amina Bouayach donne malheureusement une mauvaise image, encore une fois, de son arrivée (à la présidence, ndlr) au CNDH», nous déclare ce mercredi Aziz Ghali, nouveau président de l’Association marocaine des droits de l’Homme.
«Si c’est pour nier l’existence de prisonniers politiques au Maroc, cela inquiète. Nous avions de l’espoir de voir ce dossier réglé suite aux contacts entre son conseil et les familles de détenus», déplore-t-il.
Amina Bouayach «dit la chose et fait son contraire»
Rappelant que dans les documents et les conventions internationaux, un détenu politique «est défini comme étant toute personne arrêtée car sortie manifester dans la rue pour revendiquer ses droits de façon pacifique», le président de l’AMDH donne l’exemple du Hirak. «Même les déclarations du gouvernement et d’Ahmed Chaouki Benyoub (délégué interministériel aux droits de l’Homme, ndlr) reconnaissent que ces Marocains sont sortis manifester de manière pacifique avant d’être arrêtés, précise-t-il. De ce fait et par définition, les détenus du Rif, de Zagora et d’autres Hirak sont tous des détenus politiques.»
«Si Amina Bouayach affirme qu’il n’y a pas de prisonniers politiques au Maroc, pourquoi reçoit-elle les familles des détenus du Hirak, si elle les considère comme les autres détenus ? Elle devrait aussi recevoir les familles des centaines de milliers de détenus au Maroc. Elle dit donc la chose et fait son contraire.»
Aziz Ghali
Le président de l’AMDH juge qu'en réalité, «le CNDH ne bénéficie pas d’autonomie et n’ose pas aborder certains points».
«Tout détenu d’opinion est un détenu politique»
De son côté, Ahmed Reda Benchemsi, directeur de la communication et du plaidoyer pour la région MENA au sein de l’ONG international Human Rights Watch (HRW), fait remarquer qu’il «n’y a pas de définition juridique sur ce que c’est qu’un prisonnier politique». «Ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a beaucoup de prisonniers au Maroc et notamment des personnes arrêtées suite aux Hiraks et qui ont été jugées d’une manière absolument injustes, nous déclare-t-il. Elles ont été accusées de vandalisme, sans preuves suffisantes, torturées et brutalisées dans des commissariats de police et forcées à signer des aveux.»
«Tout cela fait que ces gens ont été jugés de manière injuste et nous estimons que leurs condamnations ne sont pas légitimes, vu la manière dont ces procès s’étaient déroulés. Est-ce qu’on peut les appeler prisonniers politiques ou d’opinions ? Sans doute. Mais il n’y a pas de définitions juridiques à ces termes.»
Ahmed Reda Benchemsi
Ya...bi extraits
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