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Lutte anti-corruption Traitement particulier pour Louh

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  • Lutte anti-corruption Traitement particulier pour Louh

    Le cas Tayeb Louh fait visiblement l’objet d’un traitement singulier. A l’inverse de tous les autres anciens ministres et hauts responsables ayant comparu jusqu’à l’heure dans des affaires liées à la corruption, l’enquête qui cible l’ex-ministre de la Justice a été confiée à l’Office central de répression contre la corruption.
    Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Un fait qui ne s’est donc produit dans aucun des dossiers traités depuis le lancement de l’opération en cours et qui cible majoritairement les anciens dirigeants ayant eu à servir sous le régime Bouteflika.
    Les deux ex-Premiers ministres, Ouyahia et Sellal, tout comme les six autres ministres placés en détention ont été inculpés car étant tous soupçonnés d’abus de pouvoir et de corruption dans des affaires bien précises ayant d’abord à faire l’objet d’enquêtes préliminaires de la part des enquêteurs de la police judiciaire ou de la gendarmerie. Or, la démarche entreprise est totalement différente en ce qui concerne Tayeb Louh. L’ancien garde des Sceaux est ciblé directement et personnellement par une enquête qui relève, désormais, de l’ORC, un organisme spécialisé dans la lutte contre la corruption «et les différentes formes d’atteinte à l’économie nationale et aux deniers publics», est-il indiqué dans ses statuts.
    Il faut savoir aussi que l’ORC est composé «d’officiers et d’agents de la police judiciaire, détachés par les services du ministère de la Défense nationale, du ministère de l’Intérieur ainsi que d’agents publics aux compétences avérées en matière de lutte contre la corruption (…) chargés de la conduite des enquêtes et la recherche des preuves sur des faits de grandes affaires de corruption et la présentation de leurs auteurs devant le parquet», peut-on lire également dans les textes de présentation de l’organisme.
    Créé en 2006, et administrativement rattaché au ministère des Finances, ce dernier (l’ORC) se trouve doté d’un nouveau directeur depuis le début du mois dernier, installé par l’actuel ministre de la Justice. Le choix du parquet de Sidi-M’hamed pourrait s’expliquer par différentes raisons. Le tribunal pourrait avoir été destinataire d’une plainte émanant des services de l’IGF (Inspection générale des finances), des commissions nationales des marchés, ou, nous dit-on, des cellules de traitement du renseignement financier. Mais tels que sont présentés les faits, indiquent les spécialistes en matière juridique, il est tout à fait probable que le tribunal se soit tout simplement autosaisi pour enquêter sur l’un des personnages les plus remarqués de l’équipe Bouteflika. Le plus proche aussi de l’équipe présidentielle qui lui a octroyé sa confiance totale durant les dernières périodes marquées par une aggravation de la maladie de l’ancien Président. Et Louh s’en est retrouvé ainsi lisant les lettres et messages présidentiels, désigné par la présidence pour remettre des missives de Bouteflika à l’étranger (au roi d’Arabie Saoudite), lire les discours du 8 Mars en lieu et place de Ouyahia, pourtant présent… au point où la rumeur insistante le présentait comme successeur du Premier ministre le plus impopulaire d’Algérie avant qu’elle ne le transforme en potentiel candidat sur la liste des hommes pouvant succéder à Bouteflika. Ses ambitions démesurées n’étaient d’ailleurs un secret pour personne. La chute de Bouteflika l’a poussé à adopter une position discrète, mais il a toutefois tenu à répondre à sa manière aux rumeurs, laissant entendre que son nom avait été ajouté à la liste des personnalités frappées d’ISTN (interdiction de sortie du territoire national) à la fin du mois de mai dernier. Tayeb Louh avait tenu à se faire voir en public circulant à bord de son véhicule. Son apparition, qui a fait l’objet de plusieurs vidéos, se voulait également un démenti aux informations faisant état de sa fuite par les frontières marocaines.
    Quatre mois après le départ de Bouteflika, l’ancien garde des Sceaux est rattrapé par la justice qui officialise l’ISTN dont il fait l’objet.
    A. C.
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)
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