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Constitution du panel de dialogue : le grand déballage

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  • Constitution du panel de dialogue : le grand déballage

    Au lendemain de l’annonce de la mise en place du panel de personnalités chargées de mener le dialogue et la médiation, les langues commencent à se délier.


    Le sociologue Nacer Djabi et l’avocat Saïd Salhi sont les premiers à s’exprimer sur les tractations qui ont précédé l’annonce de la liste définitive et les raisons qui les ont amenés à décliner la proposition.


    Le coordinateur de la commission, Karim Younès, s’est lui aussi exprimé vendredi soir, menaçant notamment de jeter l’éponge et de prononcer l’auto-dissolution de l’instance.


    Nacer Djabi : « Des noms ont été ajoutés à la liste sans qu’on soit informés »

    Nacer Djabi révèle qu’il a donné son « accord de principe » à « des institutions nationales officielles » qui l’ont contacté pour faire partie de l’instance de dialogue.
    « Avec Saïd Salhi, Lyes Merabet et Islam Benattia, nous avons convenu de laisser M. Karim Younès rencontrer les représentants de la présidence, pour ensuite entamer notre mission après l’annonce officielle de notre installation en tant que commission de dialogue souveraine, une fois satisfaits les préalables posés. (…) Nous avons aussi convenu de n’accepter aucune rémunération ni aucun avantage matériel dans le souci d’éviter les expériences du passé où le pouvoir nous a habitués à corrompre les élites », raconte le sociologue dans un post sur sa page Facebook.
    « Ce qui s’est passé par la suite, poursuit-il, n’était pas conforme à notre conception. Des noms ont été ajoutés à la liste sans qu’on soit informés et tout le panel était parti à la rencontre du chef de l’État ».
    « À mon avis, ce qui s’est passé traduit le manque d’ouverture des tenants de la décision sur la situation que vit l’Algérie depuis le 22 février », juge Nacer Djabi qui exprime toutefois ses « vœux de succès » aux membres de la commission tout en soulignant que cela est tributaire de la volonté du régime à répondre aux aspirations des Algériens.


    Saïd Salhi : « Le lendemain on découvre à la télé un autre panel »

    De son côté, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme, révèle qu’il a été contacté par M. Karim Younès. « Après une concertation avec des militant-e-s proches, j’ai répondu favorablement à une première discussion informelle. Il était question d’une initiative de médiation indépendante qui explorerait les voies et moyens pour préparer les conditions et le climat en vue d’amorcer un dialogue sérieux et ouvert pour une solution politique pacifique et négociée entre le pouvoir et la rue (société) », dit-il dans une déclaration rendue publique ce samedi.


    « Nous avons eu une discussion autour de l’ordre du jour du dialogue ; j’ai précisé que le dialogue ne doit pas être exclusif : la présidentielle, seule, ne fait pas consensus dans la société. J’ai expliqué qu’à présent il y a deux tendances lourdes qui traversent le mouvement : celle qui privilégie l’élection présidentielle, et celle qui exige un processus constituant impliquant le changement de la Constitution comme garantie avant l’élection présidentielle – c’est aussi mon opinion et ma position en tant que militant. M. Younes m’a expliqué qu’il s’agit d’une initiative ouverte et indépendante », révèle M. Salhi qui a dans un premier temps décidé de se retirer à cause de divergences sur la question des préalables avant de changer d’avis « après avoir pris connaissance de la composante du panel, dont MM. Nacer Djabi, Lyes Merabet, Islam Ben Attia, Smail Lalmas et Mme Fatiha Benabou qui sont des personnalités intègres et proches du Hirak ».
    « Nous avons tenu une discussion le mercredi soir, entre nous : Mr. Nacer Djabi, Lyes Merabet et moi-même et avons décidé de rappeler nos préalables en tant que groupe à Mr Younes. Il nous a informés qu’il a un rendez-vous à la présidence le lendemain jeudi à 10 heures ; nous avons alors convenu qu’il soit chargé par la présidence pour la coordination du pannel mais, pour ce qui nous concerne, il n’est pas question qu’on parte à cette cérémonie et qu’on soit installés par Bensalah chef de l’État. On s’est entendu qu’on fasse une réunion avec lui et l’ensemble des 7 membres juste à sa sortie de la présidence pour fixer le mandat, la dénomination, les prérogatives du panel. Une fois chargé officiellement, M. Karim Younes formera lui-même le panel et l’annoncera publiquement une fois l’ensemble des détenus libérés, y compris le moudjahid Bouregaa, et tous les préalables réalisés.


    On s’est entendu sur ça le mercredi soir. Le lendemain, à 11 heures, on découvre à la télé un autre panel qui est reçu à la Présidence », témoigne-t-il, avant de s’interroger : « Qu’est-ce qui s’est passé ? Je n’en sais pas trop, mais je vous laisse la liberté d’en déduire vous-mêmes de la volonté réelle du pouvoir ».


    TSA
    Dernière modification par sako, 27 juillet 2019, 11h31.

  • #2
    Méthodes habituelles du pouvoir qui se fout du dialogue et de notre gueule. Sissi l'impératrice qui se croit investit d'une mission divine peut continuer à menacer les Algeriens pendant un bon bout de temps, avant d'avoir un président élu à domestiquer, s'il ne sort par de ses propres laboratoires...
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      Du coup, on comprend mieux la prudence de Taleb Ibrahimi et de Hamrouche, ils connaissent très bien le jeu de coulisses et les capacités de nuisance du pouvoir.

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      • #4
        Du coup selon ces deux témoignages, ceux qui ont merdé sont Lalmas et Benabou, ils n'auraient pas dû entrer à la présidence. Ils ont fait un coup foireux à leur groupe.
        Ils ont joué le jeu du pouvoir et se sont retrouvé avec d'autres personnes désignées par ce même pouvoir, dont probablement au moins un infiltré l'ex (?) sénateur sûrement ami de Bensalah.
        J'ai vu hier sur elbilad les explications du syndicaliste du sud, rajouté juste pour mettre quelqu'un du sud, m'avait l'air trop naïf et même pas le courage de dire une banalité concernant la libération de Bouragaa qu'il ne voulait pas ou avait peur de nommer.
        خيرالكلام ما قل و دل

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        • #5
          J'ai vu hier sur elbilad les explications du syndicaliste du sud, rajouté juste pour mettre quelqu'un du sud,

          J'ai vu son intervention, hallucinant!


          Un autre membre de Tlemcen aussi, un inconnu rajouté à la dernière minute pour représente l'Ouest ze3ma.

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          • #6
            Apparemment, c’est Karim Younes qui a fauté. Il était question que Karim Younes rencontre seul le SG de la présidence pour avoir des garanties avant de se réunir à nouveau pour finaliser la composante du panel.

            Le pouvoir a précipité les choses pour écarter 4 noms proposés par le forum civil pour le changement : Said Salhi, Lyes Merabet, Nacer Djabi , Islam Benatia et imposer á la dernière minute 3 nouveaux noms : Azzedine Benaissa professeur á l’université de Tlemcen, le syndicaliste de Touggourt Abdelwahab Bendjeloul et Lazhari Bouzidi, professeur de droit constitutionnel à l’université de Constantine et ancien sénateur. Il faut savoir que ce dernier a participé á la violation de la constitution pendant les différents mandats de Bouteflika.

            L’activiste Islam Benatia nous explique les dessous de la composition de ce panel et les raisons de son retrait.

            Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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            • #7
              Des gamins qui se font piéger comme des bleux et à qui on voudrait confier le destin du hirak, mieux du pays tout entier et de son peuple...

              Il est temps que des gens sérieux qui connaissent les coups tordus de ce régime permettent de se débarrasser de ses derniers débris...

              PS : certains gamins nous affirmaient la bonne volonté de nos casquettes à répondre aux demandes des algériens...
              Dernière modification par ott, 27 juillet 2019, 16h02.
              Othmane BENZAGHOU

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              • #8
                Le pouvoir a précipité les choses pour écarter 4 noms proposés par le forum civil pour le changement : Said Salhi, Lyes Merabet, Nacer Djabi , Islam Benatia et imposer á la dernière minute 3 nouveaux noms : Azzedine Benaissa professeur á l’université de Tlemcen, le syndicaliste de Touggourt Abdelwahab Bendjeloul et Lazhari Bouzidi, professeur de droit constitutionnel à l’université de Constantine et ancien sénateur. Il faut savoir que ce dernier a participé á la violation de la constitution pendant les différents mandats de Bouteflika.
                Merci pour le partage shadok..


                C'est grave ce que dit benatia dans la vidéo, il dit qu'il ont été contacté vendredi dernier par un représentant de l'armée (soulta al Fi3liya) et non par la présidence..quand c'est flou y' a un loup !!
                C'est ce Lazhari donc qui a charcuté la constitution au profit de Boutef...et se retrouve propulsé membre à la dernière minute!
                Du coup je trouve ce Karim Younes trop naïf, peut-etre de bonne foi mais pas de carrure pour négocier une transition..
                Dernière modification par sako, 27 juillet 2019, 21h46.

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                • #9
                  Comment le panel de Karim Younes a t’il raté sa sortie vers la médiation

                  Le panel de médiateurs pour le dialogue présenté le jeudi 25 juillet aux Algériens, lors de sa rencontre avec le président de l’Etat Abdelkader Bensalah, n’a pas réussi son examen de passage auprès des manifestants de ce vendredi dans les rues d’Alger.

                  Smail Lalmas, expert financier, un des cinq panélistes qui ont accompagné Karim Younes, ancien président de l’assemblée nationale, au palais d’El Mouradia, a choisit de descendre dans la rue comme à son accoutumé les vendredis. Mal lui en a prit. Il a tenté d’expliquer, en vain, son choix à un public hostile, et a du même faire face à quelques débordements verbaux, à la place premier mai de la part de personnes excitées moins disposées à la discussion. Des slogans ont été également scandés contre Karim Younes, à la Grande Poste. Pour de nombreux observateurs, une incompréhension couvre la mission de ce panel ; « les Algériens pensent qu’ils sont des représentants du hirak et leur dénient le droit de parler en leur nom. Alors qu’il s’agit de médiateurs pour organiser le dialogue entre le hirak, la classe politique, la société civile d’un coté et le pouvoir de l’autre coté » explique Amine syndicaliste à la retraite. Outre l’incompréhension sur la fonction de ce panel, sa composante a également été largement critiqué dans les rues d’Alger durant ce 23e vendredi de protestation. En dehors de Karim Younes, directement en charge de la coordination du panel, de la constitutionaliste Fatiha Benabou, et de Smail Lalmas , les trois autres membres du panel sont inconnus du grand public et ne sont pas assimilés particulièrement proches du mouvement populaire. Il s’agit de Lazhari Bouzidi professeur de droit constitutionnel à l’université de Constantine et ancien sénateur, Abdelwahab Bendjelloul: syndicaliste à Touggourt, membre de la direction du Cnapeste et Azzedine Benaissa: professeur à l’université de Tlemcen

                  Le panel remanié nuitamment

                  Le « coming out » du panel de la médiation aurait sans doute pu mieux se dérouler vis à vis de l’opinion nationale. Karim Younes a, selon des informations recoupées par Maghreb Emergent, renoncé en dernière minute à un scénario de présentation et à une composition de son panel différents de ce qui s’est déroulé jeudi dans une grande précipitation. Il était question qu’il se présente seul à El Mouradia pour la cérémonie d’installation en tant que coordinateur du panel de médiation en charge du dialogue, préconisé par le président de l’Etat Abdelkader Bensalah, puis qu’il entame son travail pour former son équipe et la présenter aux Algériens. Mais surtout, l’ancien président de la chambre basse du parlement, avait pressenti une liste autrement plus combative de panélistes que celle présentée jeudi. Quatre noms, en particulier, ont été écartés manifestement dans la nuit du mercredi au jeudi. Il s’agit de Said Salhi vice président de la ligue des de défense des droits de l’homme (Laddh, Zahouane), Nacer Djabi sociologue, Lyes Merabet président du Syndicat des praticiens de la santé publique et de Islam Benatia, youtuber et acteur du mouvement. Ces personnalités actives dans la société civile et dans le hirak avaient été approché il y’a plusieurs jours par Karim Younes pour faire partie de son panel. Elles ont posé des conditions à leur participation après consultation avec leurs attaches militantes respectives, pour ceux qui sont représentent syndicat ou association. L’option de leur participation à cette médiation coordonnée par Karim Younes était toujours en lice mercredi soir. Il était encore question de laisser celui ci se rendre seul à la présidence pour s’emparer de sa mission, mais aussi de s’assurer que les préalables liés à la mise en place du panel soient garantis.

                  Renoncement et mauvais départ

                  Le renoncement de Karim Younes à défendre la composante pressentie de son panel de la médiation est un premier signe inquiétant sur sa capacité à bien répercuter le point de vue du mouvement populaire dans le dialogue qu’il s’apprête à mettre en place. Ce renoncement est politiquement parlant. Les quatre noms biffés de la liste finale ont exprimés plusieurs exigences politiques dont le coordinateur du panel semble avoir, d’ores et déjà, échoué à assurer la possible satisfaction. La première est bien sur liée au contexte dans lequel doit se dérouler le dialogue politique : sans détenus politiques, sans pression sur le hirak. Il se précise de ce point de vue, que l’appel lancé par le président de l’Etat à la justice pour qu’elle libère les détenus du mouvement populaire exclu les personnalités politiques détenus en vérité pour délit d’opinion. Ali Ghediri, Hocine Benhadid et surtout Lakhdar Bouregâa « ont affaire directement avec l’armée » ce serait excusé le président de l’Etat. Le cas de Louiza Hanoune était même évoqué séparément. Les autres exigences politiques également paraissent poser problème d’emblée. Ainsi les quatre noms retirés du panel ont clairement prévenu qu’il n’était pas question d’enfermer le dialogue dans la feuille de route des élections présidentielles, tel que l’avait fait Abdelkader Bensalah dans son offre politique le 03 juillet dernier. Une option ouverte en théorie, mais problématique dans les faits. Parmi les profils retenus dans le panel aucun ne s’est clairement distingué en faveur d’un processus constituant (Référendum constitutionnel, ou assemblée constituante), préalable à l’élection présidentielle. Karim Younes s’est privé d’entrée des arguments politiques pour un dialogue ouvert et inclusif. L’accueil hostile des manifestants ce vendredi est largement justifié. La médiation, souhaitée par une grande partie de la société civile et de la classe politique, a clairement pris un mauvais départ.

                  Ihsane El Kadi
                  26 juillet, 2019
                  Maghreb Emergent
                  Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                  • #10
                    le problème c'est qu'à un moment de la vie du Hirak, il y avait une sorte d'inertie, et qu'il fallait bien commencer quelque part

                    sous la pression et en conséquence de la frustration de ne voir une solution posée sur la table, les initiatives ont été bâclées et le départ, mauvais

                    beaucoup savent ce qu'il ne faut pas faire, et très peu, ce qu'il faut faire
                    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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                    • #11
                      Cela reste une énième mise en scène pour gagner du temps.

                      N'oubliez pas que le système a réussi à se maintenir après plusieurs tentatives différentes.

                      Il a juste glissé d'une solution à l'autre.

                      Au départ on avait le défunt à roulettes avec la promesse de rester un an le temps d'organiser des élections.

                      Ici c'est kif kif bourricots.

                      C'est pour cela que l'on a des interventions décousues comme celle de la "constitutionaliste".

                      En "haut", ils s'en foutent et restent sur la "stratégie bien étudiée":

                      Profiter du cafouillage pour rester.

                      La chekchouka est en train de cuire avec pleins d'ingrédients.

                      Le système ajoute régulièrement un ingrédient insipide pour faire parler et gagner du temps.

                      Ils ont perdu la recette et improvise avec ce qu'ils ont sous la main.

                      Et les gourmands qui veulent za3ma aider, ce n'est pas ce qui manque en Algérie...
                      “Les mensonges sont nécessaires quand la vérité est très difficile à croire”
                      Pablo Escobar après avoir brûlé le tribunal qui devait le juger.

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                      • #12
                        Malheureusement Chif, cette mise en scène a pour but de faire échec à toute tentative future de dialogue, technique que le pouvoir maîtrise parfaitement. Pour faire échec à un événement qui s'annonce, il organise un pseudo événement qu'il phagocyte et maîtrise... il semble que Sissi l'impératrice se plaît à son poste de chef suprême de l'Algerie... ça lui convient tant que Bensalah fait semblant de respecter le formalisme constitutionnel de nos casquettes qu'il ont prolongé par une fatwa constitutionnelles... Si Bensalah se retirait d'une manière ou d'une autre, ce qu'il aurait demandé à maintes reprises, avec une santé chancelante, Sissi l'impératrice serait obligé de s'afficher comme non plus le pouvoir de fait, mais le pouvoir visible...
                        Othmane BENZAGHOU

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