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Panel reçu par Bensalah: les langues se délient

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  • Panel reçu par Bensalah: les langues se délient

    Les langues se délient autour du panel de 6 personnalités, présidé par Karim Younes pour mener la médiation pour le dialogue et reçu, jeudi, par le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. Après le sociologue Nacer Djabi, c’est au tour du vice-président de la LADDH, Said Salhi et Islam Benatia, de révéler les raisons de leurs retraits de cette initiative et les dessous de la sélection des membres de ce panel.

    Jeudi, la présidence a annoncé avoir reçu six membres de la commission chargée de mener le dialogue et la médiation. Sur les 13 personnalités proposées mercredi 17 juillet 2019 par le Forum civil pour le changement, seuls Karim Younes, Smail Lalmas et Fatiha Benabbou font partie de ce panel, que complètent le professeur d’université Azzedine Benaissa, le président du Comité des droits politiques et civiques au Conseil des droits de l’Homme, Lazhri Bouzid, le syndicaliste Abdelwahab Bendjeloul.

    Le président du Forum civil pour le changement, Abderrahmane Arar, avait bien souligné que la dite-liste n’était qu’une proposition. Il avait aussi déclaré que le Forum doit attendre réaction des décideurs, “qui ne se laisseront pas en acceptant les 13 noms”.

    Pourtant, l’annonce de la composante de cette commission, jeudi matin, a suscité la surprise, notamment chez les personnalités ayant été proposées par le Forum et acceptées par la Présidence.

    “Des noms ont été ajoutés à la liste”

    Dans un post Facebook, le sociologue Nacer Djabi a expliqué avoir été contacté par des “institutions officielles” qui l’ont invité à faire partie de cette instance. Il a expliqué avoir donné son “accord de principe”.

    Après s’être entretenu avec Saïd Salhi, Lyes Merabet et Islam Benattia, ils ont décidé de laisser Karim Younès rencontrer les représentants de la présidence. Les quatre personnalités étaient d’accord pour ne lancer cette mission qu’une fois les préalables posés seront satisfaits. “Nous avons aussi décidé de refuser toute rémunération ou avantage matériel afin d’éviter les expériences du passé, où le pouvoir nous a habitués à corrompre les élites”, a-t-il écrit.

    Le sociologue, découvre ainsi avec les trois autres personnalités que des noms ont été ajoutés à la liste et sont allés à la rencontre du chef de l’Etat par intérim.

    Nacer Djabi estime que cette “manoeuvre” traduit “le manque d’ouverture des décideurs” sur “la situation que vit l’Algérie depuis le 22 février”.

    L’avocat Said Salhi, vice-président de la LADDH, lui a vite emboité le pas. Dans un post Facebook, il confirme les déclarations du sociologue. Après avoir déclaré qu’il a été contacté par Karim Younes, il a dit avoir accepté “une première discussion informelle” autour “d’une initiative de médiation indépendante qui explorerait les voies et moyens pour préparer les conditions et le climat en vue d’amorcer un dialogue sérieux”.

    L’avocat a évoqué avec Karim Younes les deux tendances du mouvement, à savoir une élection présidentielle ou un processus constituant. Il a accepté en apprenant la composante du panel, notamment Nacer Djabi, Lyes Merabet, Islam Ben Attia, Smail Lalmas et Fatiha Benabou, “des personnes intègres”.

    Le même avocat a confirmé les dires du sociologue. “Nous avons tenu une discussion mercredi soir entre nous, Mr. Nacer Djabi, Lyes Merabet et moi-même et avons décidé de rappeler nos préalables en tant que groupe à Mr Younes. Il nous a informés qu’il a un rendez-vous à la présidence le lendemain jeudi à 10H”, écrit-il sur Facebook.

    Said Salhi a affirmé avoir refusé lui et les deux autres personnalités de se rendre à cette cérémonie pour être installé par Abdelakder Bensalah. Il était plutôt question d’une réunion avec Karim Younes et les 7 membres du panel à sa sortie de la présidence pour compléter les prérogatives de cette commission. “Une fois chargé officiellement, M. Karim Younes formera lui-même le panel et l’annoncera publiquement une fois l’ensemble des détenus libérés, y compris le moudjahid Bouregaa, et tous les préalables réalisés”.

    “Le lendemain, à 11 heures, on découvre à la télé un autre panel qui est reçu à la Présidence”, affirme-t-il, s’interrogeant “qu’est-ce qui s’est passé ?”.

    L’activiste Islem Benattia a également expliqué les raisons de son retrait, dans un entretien au quotidien El Hiwar. Rappelant avoir déjà été surpris de voir son nom figurer dans la liste des 13 personnalités proposées par le Forum civil, il a expliqué qu’il l’était encore plus en apprenant l’accueil favorable réservé par la la Présidence à cette initiative.

    Il a expliqué avoir reçu des appels “du pouvoir réel”, de la part d’individus qui “n’ont pas décliné leurs identités et qui n’étaient que des intermédiaires”. Islem Benattia a présenté ses préalables à ces “officiels” qui les ont acceptés, a-t-il affirmé. Il a également refusé de donner son accord jusqu’à ce que la composante de ce panel soit rendue publique.

    Islem Benattia s’est également entretenu avec Karim Younes sur la nécessaire autonomie de cette commission et sur les préalables à toute entame de dialogue. “Mardi, nous nous sommes rencontrés, Karim Younes, Smail Lalmas, Nacer Djabi et Fatiha Benabbou. Nous avons demandé s’il s’agissait de la composante finale mais ce n’était pas le cas. Karim Younes a fait savoir que le nombre de membres de ce panel pourrait être 8 ou 9. Nous avons demandé qui sont les autres membres et nous avons fait part de notre volonté de les choisir par nous-mêmes”, raconte-t-il.

    Tout comme les deux premières personnalités ayant expliqué les raisons de leur retrait, M. Benattia suggérait plutôt que Karim Younes rencontre, seul, le chef de l’Etat par intérim, jeudi matin, pour avoir ses garanties avant de se réunir à nouveau pour finaliser la composante du panel.

    Sur son compte Facebook, Karim Younes a réagi à tout ce déballage. Il s’est juste contenté de rappeler les conditions posées à M. Bensalah avant toute entame de médiation, avant de promettre que “si les engagements pris par la Présidence ne connaissent pas un début d’exécution, le panel, Tajma3th n’el khir se réunira et examinera l’éventualité de la suspension de ses travaux et pourra même aller jusqu’à son auto-dissolution”.

    Contacté par le HuffPost Algérie, l’ex-P/APN est resté injoignable.

    Rédaction du HuffPost Algérie
    27/07/2019
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien
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