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Détenus, libertés et départ du gouvernement Bedoui : Le pouvoir contraint d’agir sous une semaine

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  • Détenus, libertés et départ du gouvernement Bedoui : Le pouvoir contraint d’agir sous une semaine

    REPORTERS.DZ
    Par Hakim Ould Mohamed - 28 juillet 2019
    Pour les six panélistes chargés de mener la médiation en vue d’un dialogue national inclusif, la démarche constitue une énorme opportunité pour libérer les détenus d’opinion. Ils en font une revendication première. Un cheval de bataille.

    Les six, qui dévoilaient, jeudi, leurs priorités, inscrites d’ailleurs en préalables, ont promis de claquer la porte si le pouvoir n’acquiesçait pas à leur vœu, libération inconditionnelle des détenus d’opinion, le respect des libertés individuelles et collectives et le départ du gouvernement Bedoui. C’est en ces termes que le panel des six personnalités, conduit par l’ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Karim Younès, a résumé ses demandes, posées en préalable à l’entame de son travail de médiation. A sa sortie de la présidence, le panel est venu promettre monts et merveilles, rassuré par l’engagement d’Abdelkader Bensalah à satisfaire, dans la semaine, six revendications des sept formulées par les six personnalités. Il s’agit de «l’impérieuse nécessité de la libération de tous les détenus du Hirak», du «respect du caractère pacifique des manifestations par les forces de l’ordre», de la «cessation des actes de violence et d’agression à l’encontre des manifestants pacifiques du Hirak et des étudiants», de «l’allègement du dispositif policier notamment dans la capitale lors des marches hebdomadaires», de «l’ouverture de tous les accès à la capitale les jours des marches, et de la «libération du champ médiatique telle que revendiquée par les professionnels de la presse».
    Quant à la septième revendication pour laquelle le chef de l’Etat a demandé un temps de réflexion, elle porte sur le«départ du gouvernement en place et son remplacement par un gouvernement de consensus, formé de technocrates non partisans». La semaine sera assurément décisive aussi bien pour Abdelkader Bensalah que pour les panélistes. Le premier risque de gripper le dialogue, si les mesures d’apaisement réclamées par le panel ne sont pas mises en œuvre, tandis que les seconds jouent carrément la menace de se retirer sur l’Aventin, si les sept préalables ne sont pas satisfaits dans la semaine. Le temps presse pour le pouvoir.
    Interrogées sur les discussions autour de la libération des détenus, des sources proches du panel ont assuré que le chef de l’Etat était prêt à s’engager dès cette semaine sur la voie du dénouement. C’est un sujet sur lequel le pouvoir est accusé d’être allé trop vite et trop loin.
    Pour sortir de ce casse-tête, le régime envisage de recourir à des artifices pour tenter de sauver l’image d’une justice libre et indépendante. Selon nos sources, «il serait demandé aux avocats d’introduire des demandes de libération provisoire des manifestants, lesquelles seront aussitôt satisfaites, ou au pire, aux juges de programmer et d’expédier les procès, quitte à les condamner à des peines symboliques, à savoir des sursis, de sorte à ce qu’ils soient relâchés immédiatement». «Nous pensons qu’il y a une volonté de régler ce problème. Les artifices ne manquent pas», soulignent nos sources.
    Le chef de l’Etat, faut-il le rappeler, a invité la justice à étudier les mécanismes pouvant aider à satisfaire cette revendication et promis, jeudi, à l’issue de sa rencontre avec les six panélistes, d’accélérer l’allégement du dispositif de sécurité à même de permettre aux citoyens de manifester librement. Cependant, les délais qu’accorde le panel pour la libération des détenus ne sont-ils pas courts par rapport à la procédure que doit suivre la justice pour mettre en place les artifices nécessaires ? «Nous pensons que les délais sont raisonnables et qu’il y a une volonté pour bien faire», répondent nos sources.
    Autant le régime donne l’impression de vouloir sortir de l’impasse, autant il a toujours manœuvré pour casser le mouvement. Cette fois-ci, il accepte d’être mis sous pression pour tenir ses promesses, alors que le risque que cette nouvelle opportunité de dialogue échoue reste suspendu comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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