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Longtemps attendu, le panel, dont la mission est de conduire le dialogue en vue d’une sortie de crise rapide par l’organisation d’un scrutin présidentiel libre et transparent, est enfin constitué et sa composante connue. Au moins trois personnalités sur les six qui l’animent, dont son président, Karim Younès, sont issues du mouvement citoyen ou lui sont très proches. Avec l’humilité qui les caractérisent, ils ne se présentent pas comme les porte-paroles ou les représentants du mouvement citoyen et encore moins la volonté de le réorienter, mais plutôt comme des patriotes sans aucune autre contrepartie ou prétention que de faciliter un dialogue devenu un impératif entre Algériennes et Algériens. Sans attache partisane ni ambition électorale, dans le contexte qui est le nôtre où la confiance manque et les surenchères continuent, la mission de ce panel, dont la liste ne serait pas définitive et appelée donc à être renforcée, est d’abord patriotique ensuite démocratique. Patriotique parce qu’il veut être fédérateur et rassembler les Algériens autour de ce qui les préoccupent au plus haut point : réaliser les aspirations légitimes du mouvement citoyen de manière pacifique et graduelle en surmontant la crise actuelle en allant le plus vite possible à une élection présidentielle, seule issue pour se débarrasser rapidement et définitivement de ce qui reste des figures emblématiques de l’ancien régime et de jeter les bases d’une nouvelle République. Cette première tâche requiert que les acteurs aient le sens des responsabilités, de taire leurs divergences partisanes et idéologiques et de s’unir autour d’un objectif stratégique, celui de renouer avec la légalité constitutionnelle et l’élection d’un président de la République légitime. La seconde tâche, qui est consubstantielle à la première, constitue une garantie pour le processus d’autant plus que l’une des revendications les plus fortes de l’opposition, durant de longues années, vient d’être acceptée grâce évidemment à la dynamique du mouvement populaire. Elle réside dans la création d’une Autorité indépendante d’organisation (et non pas seulement de surveillance) de tout le processus électoral. Ce qui signifie que le rôle de l’administration, auparavant central, sera réduit à la simple logistique. A cela il faudrait ajouter la révision de la loi électorale et de tout ce qui est de nature à entraver la tenue d’un scrutin pluraliste, libre et transparent au cours duquel la volonté populaire s’exprime de manière totale et souveraine. Cette tâche démocratique peut être enrichie par des mesures d’apaisement de façon à ce que le libre débat contradictoire soit réel et que la diversité des opinions, des programmes, des convictions s’exprime publiquement dans la liberté totale.
La mission du panel pour difficile et délicate qu’elle soit en raison du climat de méfiance qui règne, des contradictions voire des antagonismes qui existent, n’en est pas pourtant impossible. On sait que ce ne sont pas les tireurs au flanc qui manquent, les affidés de la «bande» qui ne désespèrent pas de libérer leurs parrains et leurs mentors et, pourquoi pas, faire échouer l’opération Mains Propres, menée par la justice contre la prédation. On sait qu’il est toujours difficile d’être positif et de trouver le juste équilibre dans les moments de tension et que des meutes médiatiques peuvent accentuer la confusion. On sait qu’il existe des résistances dans tous les domaines, d’intérêts et de mentalité, surtout lorsqu’il s’agit d’aller vers un ordre nouveau. Mais on sait aussi toute la détermination du plus grand nombre, de la majorité de ce qui constitue le mouvement populaire ainsi que les formations politiques, le mouvement associatif et la société civile, de ne pas laisser le pays s’enliser dans une impasse dont on payera chèrement les conséquences. Oui la mission du panel n’est pas facile du tout mais grâce à l’aide de chacun et de tous, elle devient possible et ouvrira de larges perspectives à notre société, à notre Nation. De la même manière qu’on a surpris la planète par une révolution du sourire, nous la surprendrons encore plus en surmontant nos divergences et en nous unissant pour tout ce qui fait le bonheur de la collectivité nationale.
EL MOUDJAHID
La mission du panel pour difficile et délicate qu’elle soit en raison du climat de méfiance qui règne, des contradictions voire des antagonismes qui existent, n’en est pas pourtant impossible. On sait que ce ne sont pas les tireurs au flanc qui manquent, les affidés de la «bande» qui ne désespèrent pas de libérer leurs parrains et leurs mentors et, pourquoi pas, faire échouer l’opération Mains Propres, menée par la justice contre la prédation. On sait qu’il est toujours difficile d’être positif et de trouver le juste équilibre dans les moments de tension et que des meutes médiatiques peuvent accentuer la confusion. On sait qu’il existe des résistances dans tous les domaines, d’intérêts et de mentalité, surtout lorsqu’il s’agit d’aller vers un ordre nouveau. Mais on sait aussi toute la détermination du plus grand nombre, de la majorité de ce qui constitue le mouvement populaire ainsi que les formations politiques, le mouvement associatif et la société civile, de ne pas laisser le pays s’enliser dans une impasse dont on payera chèrement les conséquences. Oui la mission du panel n’est pas facile du tout mais grâce à l’aide de chacun et de tous, elle devient possible et ouvrira de larges perspectives à notre société, à notre Nation. De la même manière qu’on a surpris la planète par une révolution du sourire, nous la surprendrons encore plus en surmontant nos divergences et en nous unissant pour tout ce qui fait le bonheur de la collectivité nationale.
EL MOUDJAHID