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Apparition de requins sur la côte algéroise : Pas de panique !

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  • Apparition de requins sur la côte algéroise : Pas de panique !

    La directrice de la Pêche de la wilaya d'Alger a affirmé, lundi, que l'apparition de requins sur la côte algéroise était "ordinaire" et pas "inquiétante", soulignant l'impératif d'éviter tout contact avec cette espèce qui devient dangereuse, lorsqu'elle se sent en danger.

    PUBLIE LE : 30-07-2019
    La directrice de la Pêche de la wilaya d'Alger a affirmé, lundi, que l'apparition de requins sur la côte algéroise était "ordinaire" et pas "inquiétante", soulignant l'impératif d'éviter tout contact avec cette espèce qui devient dangereuse, lorsqu'elle se sent en danger. Dans une déclaration à l'APS, Mme Rabiaa Zerouki a qualifié d' "ordinaire" l'apparition récente de requins sur la côte algéroise notamment à Ain Benian, Bologhine et Raïs Hamidou, relayée largement sur les réseaux sociaux, estimant qu'elle ne doit pas susciter d'inquiétudes chez les estivants. "Il n'y a aucune singularité dans cette apparition, d'autant que ces requins se trouvent dans leur environnement naturel au niveau de la côte algéroise qui fait partie de la Méditerranée", a-t-elle précisé. La Baie d'Alger regorge de plusieurs espèces de requin qui peuvent être pêchées, commercialisées et même consommées, a fait savoir la responsable ajoutant qu'il s'agit d'espèces vulnérables, menacées, voire en voie de disparition, qui doivent être protégées. Pour ce faire, "il sera procédé, à l'avenir, à la mise en place de mécanismes pour l'organisation de la pêche de ces poissons dans le but de les protéger, d'autant qu'ils constituent un élément essentiel dans le cycle de vie marine, précise Mme Zerouki.
    Le requin fait partie des espèces vivipares, la femelle s'approche généralement de la côte à la fin de l'hiver pour pondre ses œufs en eaux chaudes et moins profondes, a-t-elle expliqué. Le nombre de requins qui vivaient en Méditerranée, près de 40 espèces, a reculé d'une manière inquiétante, avait averti l'océanographe François Sarano lors de sa visite en Algérie, insistant sur l'impératif de protéger ce poisson en voie de disparition. L'intervenante a rappelé l'expérience pionnière sur le requin en Algérie, le film documentaire Les maisons de la mer, du réalisateur Hamza Mendil, élève de François Sarano et le militant écolo, Amir Berkane. Le duo prépare ensemble un troisième projet cinématographique. Après Les maisons de la mer, premier documentaire scientifique algérien réalisé en 2017, palme de bronze au Festival mondial de l'image sous-marine de Marseille la même année, le duo se lance dans la réalisation d'un film animalier sous-marin sur les requins, intitulé Le requin sur les côtes algériennes. Dans un rapport intitulé "Les requins en crise: un appel à l'action pour la Méditerranée", publié à l'occasion de la journée mondiale des requins (14 juillet), le Fonds mondial pour la nature (WWF) a averti que "les requins pourraient disparaître de la Méditerranée, en raison de la surpêche et de la pollution environnementale".
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Des chiens de mer surement
    inoffensifs

    mais mettre en titre requins on dirait qu on a faire aux dents de la mer
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

    Commentaire


    • #3
      Alerte aux requins en Algérie : Un épiphénomène exacerbé par le Web

      Par Farid HEMIDA - 19 août 2019

      reporters.dz

      Le projet Élasmobranches, dont je fais partie, enquête sur les requins et les raies depuis plusieurs décennies maintenant et représente le réseau de surveillance national de cette catégorie de poissons : il inventorie les espèces, relève leur disparition ou apparition, établit des bases de données pour gérer ce qui constitue une part importante du produit de la pêche en Algérie. Cette note apporte des défrichages en vue d’atténuer l’inquiétude de la population au sujet d’une supposée invasion de nos plages par les très mythiques requins, à l’affût du pauvre nageur !















      Par le professeur Farid HEMIDA*
      La Méditerranée est une mer semi fermée qui, contrairement à ce que l’on peut penser, recèle une grande biodiversité notamment pour les poissons et les mammifères. Une grande majorité du public accepte la présence du dauphin, du globicéphale appelé communément marsouin mais ignore celle du phoque-moine, de l’orque, du cachalot et de 2 espèces de baleines (le rorqual commun et le petit rorqual).

      Mare Nostrum, berceau de la biodiversité

      Les poissons cartilagineux ou Chondrichtyens sont essentiellement les requins et les raies, les anges de mer et les chimères ; on les retrouve dans toutes les mers du globe.
      Ils ont une grande importance économique étant pêchés régulièrement, en grandes quantités et facilement commercialisés. En Algérie, du fait du manque d’informations, on fait preuve d’incrédulité quand on les signale en Méditerranée et a fortiori dans les eaux algériennes et on réfute catégoriquement la présence effective des requins dans cette région. Et pourtant, on les consomme régulièrement dans les restaurants sous l’appellation de chien de mer (il n’y a qu’à considérer la disposition des branchies sur les côtés du corps pour s’en convaincre). En visitant les points de vente de poisson du pays, on peut se rendre compte de la diversité de ce groupe ; beaucoup de pêcheurs portent des dents de requin blanc en collier et beaucoup gardent des nageoires caudales comme trophées dans leurs baraquements.

      Les requins, occupants ancestraux de la mer algérienne

      Les requins, animaux spectacles qui hantent l’imaginaire collectif sont appréciés pour la qualité de leur chair et utilisés pour la recherche fondamentale et appliquée (chimie, pharmacologie, médecine). Dans le bassin algérien, les grandes espèces pélagiques et solitaires ont été de tous temps observées et capturées occasionnellement ou régulièrement : le grand requin blanc, le requin bleu, le requin pèlerin, le requin féroce, le requin renard, le requin marteau, le requin mako, les requins de récif ou requins requiem. La Méditerranée nouvelle, annexe faunistique de l’Atlantique, les abrite depuis près de 5 millions d’années.

      Ces animaux sont classés dans le groupe des Sélaciens ou Élasmobranches, sous-catégorie des Chondrichthyens qui comptent près de 1 200 espèces dans le monde et 85 dans le bassin méditerranéen : 51 sont des requins, 34 des raies et anges de mer et 1 seule chimère. Les origines géographiques de ces espèces sont différentes et variées mais révèlent une importante influence atlantique (52 espèces) et peu d’endémisme. Leur répartition qualitative et quantitative est plus importante dans le bassin occidental que dans le bassin oriental.
      Le Dr Dieuzeide du centre de recherche de Castiglione (Bou Ismail) a établi en 1953 la liste de tous les poissons marins d’Algérie. Il a signalé à l’époque, la capture d’un requin blanc, dans la région de Jijel et l’exemplaire se trouve dans la collection du Musée d’Histoire Naturelle de Paris. Bien avant cela, de nombreux chercheurs ont publié leurs travaux relatifs au groupe des poissons cartilagineux.
      Depuis 1996, dans le cadre de recherches sur les Sélaciens de la côte algérienne, diverses enquêtes sont menées dans les principaux marchés au poisson et sites de pêche (abris et ports) du littoral. À partir des observations réalisées sur toute la côte algérienne, nous avons pu comptabiliser plus de 30 variétés de requins. Toutes ces espèces sont traditionnellement retrouvées sur les étals de nos marchés et sont très appréciées du consommateur.
      Zone de passage obligée entre les secteurs nord et sud de l’Atlantique et le reste de la Méditerranée, la côte algérienne est amenée à s’enrichir de nouvelles espèces de requins qui ont un rôle régulateur au sein des écosystèmes marins. Elle accueille également les immigrants qui viennent de la Mer Rouge. Une exploitation soutenue du milieu par l’homme avec des méthodes de pêche de plus en plus performantes entraine une plus grande abondance d’espèces pélagiques autrefois inconnues ou peu fréquentes. Le dérèglement climatique perceptible provoque des changements de répartition et de comportements.

      Un poisson victime de sa mauvaise réputation

      Sur les 400 espèces de requins, seules trois sont jugées dangereuses. On attribue la première place au requin bouledogue, Carcharhinus leucas, qui peut quitter le milieu marin pour pénétrer dans les rivières ; puis vient le requin tigre et ensuite le requin blanc. Les deux premiers ne sont toujours pas présents en Méditerranée.
      Ces prédateurs sont attirés par les zones à forte concentration de phoques ou d’oiseaux, leurs proies préférées. Ce phénomène de concentration n’a pas lieu au niveau de la côte algérienne. Et même si c’était le cas, la prudence recommanderait de ne pas envahir un terrain qui ne nous appartient pas.
      Les requins sont des prédateurs relativement fragiles : la longueur particulière de leur cycle de reproduction aux modalités différentes (vivipare pour une bonne partie des espèces, ce qui les rapproche des mammifères, ovipare pour le reste), une maturité sexuelle atteinte tardivement et une faible fécondité en font des espèces sensibles à la pression de pêche.
      Comme tout prédateur, ils sont dangereux et imprévisibles. Ils ne recherchent pas particulièrement l’homme ; il s’avère que les attaques recensées sont souvent le résultat de méprises : quoi de plus ressemblant à un phoque qu’un surfeur sur sa planche ou un plongeur avec sa tenue noire et ses palmes. Beaucoup d’êtres humains victimes d’attaques de requins blancs ont survécu, avec certes de graves séquelles. Pourtant un lion de mer de près d’une demi tonne est foudroyé par la première attaque de ce prédateur. Cette efficacité est due à ses mâchoires pourvues de dents tranchantes de 8 cm de hauteur, qui exercent une pression de 3 tonnes au centimètre carré. Il est évident que l’homme est gouté puis rejeté par le requin blanc qui n’apprécie pas du tout ce type de nourriture, peu fournie en graisse.
      Les statistiques annuelles indiquent que les animaux les plus dangereux pour l’homme, à part l’homme sont dans l’ordre, bien après les petits invertébrés (moustiques, mouches, vers, escargots), le serpent, le crocodile, l’hippopotame, l’éléphant, le loup puis le requin, responsable de 10 décès par an. Au regard de la fréquentation des plages pendant la bonne saison et à travers le monde, on se rend compte que ce dernier a bon dos et qu’il ne mérite pas sa réputation de serial killer, ennemi de l’humanité. Sinon il ne se nourrirait qu’une fois par an, pendant la saison estivale et très peu, ce qui prouve qu’il n’est pas un dévoreur d’hommes. Bien au contraire, le prédateur sans foi ni loi, sans scrupules est bien l’être humain : il est responsable de la disparition d’environ 800 000 tonnes de requins par an dans le monde, soit près de 25 millions d’individus, selon les chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Dans notre pays j’estime que la production de ce poisson tourne autour de 10 000 tonnes/an, estimation qui pourrait être revue à la hausse.

      Nouvelles observations

      Le plus grand poisson du monde, le requin baleine, qui se nourrit de plancton est totalement inoffensif malgré la taille énorme qu’il peut atteindre (20 mètres de longueur pour un poids de 34 tonnes). Si on le trouve dans les régions tropicales de l’Atlantique, du Pacifique et de l’océan Indien, la Méditerranée semble trop petite pour l’accueillir, alors qu’elle abrite le requin pèlerin, deuxième poisson par la taille (12 m, pour plus de 6 tonnes). Ce dernier, planctonophage, se rapproche des côtes au printemps et en été. Il est régulièrement pêché en Algérie par divers engins de pêche et on peut voir souvent les individus exposés, découpés en plusieurs tronçons pour faciliter leur manipulation. D’autres squales sont également capturés en abondance et de manière régulière par les espadonniers, les chalutiers ou la pêche sportive.
      En 1998, les espèces les mieux représentées en biomasse et régulièrement présentes dans les captures se classaient dans cet ordre :
      1- Le requin renard : Alopias vulpinus
      2 – Le requin griset : Hexanchus griseus.
      3 – Le requin milandre : Galeorhinus galeus.
      4 – Le requin bleu : Prionace glauca

      En 2019, les espèces les mieux représentées en biomasse et régulièrement présentes dans les captures se retrouvent dans cet ordre:
      1- Le requin griset : Hexanchus griseus
      2- Le requin bleu : Prionace glauca
      3- Le requin renard : Alopias vulpinus
      4- Le requin milandre : Galeorhinus galeus
      Dernière modification par nacer-eddine06, 21 août 2019, 05h23.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Les résultats de nos enquêtes concernant les squales, reflètent clairement une inversion dans l’importance de ces ressources. Le requin griset, qui atteint facilement les 5 mètres de longueur et un poids de 500 kg, est un poisson de grand fond. Il ne semble pas affecté par les perturbations anthropiques et environnementales et reste en 2019, le plus ciblé par la pêche.
        Le requin marteau, très abondant dans les années 1980, a disparu. Les requins de récifs, très présents entre 1990 et 2005, sont passés de 6 espèces à 2 espèces dont les représentants sont rarement capturés.
        Des signalements sont publiés sur le web, grâce à la banalisation du téléphone et des moyens de communication. On a ainsi l’impression que les échouements sont nouveaux ; que les observations de requins, de tortues, de baleines, de cachalots correspondent à une invasion d’aliens, des formes de vie qui ont quitté leur milieu naturel pour occuper celui des baigneurs algériens ! En vérité cela se passe tout le temps, depuis longtemps et dans toutes les régions du globe. Les médias algériens ont depuis toujours annoncé des échouements de dauphins, de baleines, de cachalots, de requins et de tortues sur différents points de la côte algérienne. L’information passait inaperçue, du fait que ces médias n’étaient pas très lus. Les réseaux sociaux ont permis au citoyen lambda de recueillir l’information, de la diffuser et de la consulter en temps réel ; l’Algérie est devenue un petit village où tout se dit, où tout se sait. Ce qui était un fait divers, banal, ésotérique est devenu un événement extraordinaire, nouveau, un scoop. Par exemple, en 2008, un requin blanc a été capturé par un chalutier de Ghazaouet, à environ 200m de la côte. La vidéo est toujours disponible sur le Net. Très récemment, en 2018, un autre individu nageant a été filmé par des pêcheurs près de la côte de Sidi Ouchaa, dans la région ouest. Dans les autres régions, Alger, Aïn Benian, Boumerdes, de nombreux documents concernent le requin bleu.

        Le cas du requin bleu

        Le changement climatique, la pression anthropique, la pollution, la multiplication des barrages sur tout le pourtour méditerranéen tendent à créer un système dont les ressources énergétiques sont excédentaires par rapport aux besoins ; ce qui favorise le développement d’espèces cosmopolites opportunistes, considérées comme peu abondantes et qui trouvent des conditions qui leur conviennent et les incite à s’installer, quand leurs compétiteurs disparaîssent. C’est le cas du requin bleu (Prionace glauca) qui était dernier de la liste en 1998 et qui occupe aujourd’hui les niches écologiques voisines, désertées par les autres espèces. Il n’y a pas d’invasion subite des requins en Algérie ; les pêcheurs les ont toujours observés, capturés et commercialisés. Il y a une augmentation de l’effectif du peau bleue. Les individus de cette espèce se comportent différemment ; ils nagent habituellement au large, dans la colonne d’eau avec une préférence pour la couche épipélagique. Les observations de spécimens à proximité des plages peuvent traduire une tendance au changement de biotope, à la poursuite de la nourriture habituelle constituée de crustacés et de calamars qui s’est déplacée.

        Il n’y a pas d’invasion subite des requins en Algérie

        Certaines vidéos ont montré des cas de femelles prégnantes, contenant un grand nombre de fœtus prêts à la naissance. Ces femelles tentaient peut-être d’accéder à un endroit approprié, moins profond, présentant des conditions environnementales plus intéressantes qu’au large, pour la mise-bas en d’autres termes pour la parturition.
        Les individus repérés à proximité des plages semblaient la plupart du temps, à l’agonie, choqués, traumatisés : nage non coordonnée, hésitante, orientation incertaine. Ils finissent par s’échouer ou sont capturés à la main par les baigneurs, ce qui relève de l’impossible dans l’état normal vues la vitalité de l’animal, sa force, sa souplesse qui lui permet de replier facilement son corps dans tous les sens. L’autopsie de ces animaux aurait pu et peut apporter des informations raisonnables. Si bien entendu la foule courageuse ne les lynche pas et retrouve les canons du respect de la nature.
        Beaucoup de signalements sont des «fake news» et le rôle du spécialiste s’avère essentiel pour faire la part des choses : des vidéos très récentes veulent faire passer pour des requins, des dauphins, des espadons, des poissons-lunes pour créer le buzz; on s’y laisserait prendre presque, le poisson lune nageant en surface, avec sa grande nageoire dorsale hors de l’eau. Les nombreux plongeurs, pêcheurs, nageurs, dans les régions à vocation marine, n’ont jusqu’à présent pas mentionné d’incidents ou de velléités d’agression de la part des chiens de mer. Au contraire, on constate que les gens en position de force donnent libre cours à leur agressivité débridée, qui en fait correspond à une expression comportementale provoquée par une peur irrationnelle compensée.
        C’est triste de constater le comportement négatif des gens sur nos plages dans le cas d’un échouement comparé aux scènes de sauvetage observées dans d’autres régions du monde. On espère que les estivants feront la part des choses en se ressaisissant et en exprimant leur humanité en essayant de prolonger la vie par le déséchouement des requins en détresse au lieu de les rudoyer et de les condamner, même si la possibilité de survie reste faible.

        Les dangers du milieu marin

        L’homme n’est pas adapté au milieu marin et de ce fait il nous est hostile : les véritables dangers sont l’hydrocution, les courants, certains animaux comme les méduses, les anémones, les oursins, les poissons venimeux et vénéneux, facteurs responsables de nombreux accidents souvent mortels.
        Le risque encouru à cause des requins est une question souvent posée. Elle nécessite plusieurs éléments de réponse. Tout prédateur est dangereux. Un chien, considéré comme ami de l’homme, représente un danger potentiel. Les attitudes de tous les prédateurs servent d’avertissements qu’il faut savoir interpréter.
        Un requin bleu seul n’est pas agressif ; il le devient quand il est en bande, comme la foule. Il serait totalement irresponsable de pénétrer dans une eau infestée de requins, si on n’a pas l’expérience voulue et les moyens de le faire. Mais ce n’est absolument pas le cas en Algérie. Il ne faut pas céder à la panique, si on rencontre un individu isolé ; les spécialistes du comportement assurent que c’est souvent le poisson qui a le plus peur.
        Jusqu’à présent aucune attaque n’a été mentionnée dans le bassin algérien. Aucun pêcheur ne m’a témoigné avoir trouvé des restes d’origine humaine dans l’estomac de requins capturés comme c’est souvent le cas dans l’île de la Réunion où il s’avère que ces consommations se font post-mortem. De plus, c’est d’actualité, les corps des immigrants clandestins décédés après un naufrage ne sont pas mutilés ce qui semble indiquer qu’ils n’intéressent aucun prédateur en Méditerranée. J’ai moi-même disséqué de nombreux estomacs de requins bleus au cours de campagnes océanographiques ; beaucoup étaient vides, les autres contenaient des petits coquillages, des becs de calamar et de petits poissons.
        En attendant une étude plus élaborée de recherche fondamentale, qui nécessite des moyens logistiques que nous ne possédons pas, il faut envisager toutes les hypothèses entrainées par la nouvelle situation environnementale. Le bleu peut rester inoffensif tant qu’il trouve sa nourriture. Une attaque accidentelle reste cependant possible avec la prolifération de ce squale en haute mer. On ne rentre pas dans la cage aux lions si on ne veut pas être agressés par eux.
        Les rares spécimens qui se rapprochent des côtes pourraient constituer une menace pour une personne vulnérable comme un nageur ; mais ces spécimens sont soit mourants soit à la recherche de proies autres que l’homme et dans ces cas ils ne représentent pas de danger. Il ne faut donc pas les approcher ni même les agresser car les bravades provoquent une réaction de défense qui punit le provocateur et lui rappelle sa fragilité.
        On a pu voir des requins attaquer des chasseurs sous-marins ; en fait ce n’étaient pas eux qui étaient visés mais leurs prises. J’ai vécu une expérience similaire mais avec un congre, au cours d’une partie de chasse sous-marine : l’animal affamé s’est élancé de son abri rocheux sur mon accroche-poissons pour se nourrir; des murènes et des mérous se sont comportés de la même façon envers certains de mes collègues chasseurs. Le prédateur qui n’était pas forcément animé de mauvaises intentions envers nous n’a pas fait de différence, dans le feu de l’action, entre les prises accrochées et la jambe du porteur.
        Avant de se mettre à l’eau, sans matériel, il faut s’assurer des règles élémentaires de prudence et les appliquer car le risque zéro n’existe pas. Les activités subaquatiques restent possibles et constituent les meilleurs baromètres de sécurité. Leurs observations quand elles sont partagées servent à apprécier à sa juste valeur le danger potentiel. Beaucoup de concitoyens avisés, peu influencés par les tentatives de semer l’inquiétude, nagent en toute quiétude au large de zones balnéaires comme Alger, Tipaza, Oran à l’occasion de sorties en mer.
        Une rencontre fortuite avec l’objet de notre peur n’est pas impossible mais sa probabilité reste très faible ; ce qui rend la probabilité d’agression encore plus faible. Les informations du net constituent une base de données intéressante mais déforment la réalité si on se passe de théorie. La cohabitation est encore possible aujourd’hui, comme elle l’a été hier mais toujours dans le respect mutuel, quelles que soient les populations considérées. L’homme moderne doit forcément prendre ses responsabilités afin de stopper la sixième extinction de masse qu’il a déclenché, il y a quelques milliers d’années et qu’il accélère de nos jours : 25% des requins sont directement menacés de disparition. Sauvons-les ! En commençant par l’éducation, la sensibilisation et l’éradication du finning (commerce des ailerons) !

        Enseignant-chercheur à ENSSMAL
        Bibliographie
        1- FAO, 2012. Statistiques de pêche.
        2- Hemida F. and Capapé C., 2003. Observations on blue sharks, Prionace glauca (Chondrichthyes: Carcharhinidae), from the Algerian coast (southern Mediterranean). J. Mar. Biol. Ass.U.K. 83: 873-874
        3- Hemida F., 2005. Les Sélaciens de la côte algérienne: Biosystématique des Requins et des Raies; Écologie, Reproduction et Exploitation de quelques populations capturées. Thèse de Doctorat d’État. USTHB, Alger: 271 p.
        4- www.fishbase.org
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          l'apparition de requins sur la côte algéroise était "ordinaire" et pas "inquiétante",
          Oi, c'est juste qu'ils sont venu rendre visite à certains de leurs amis, en vacances en ce moment à... la prison d'El Harrach.

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          • #6
            Il n'y a aucune singularité dans cette apparition, d'autant que ces requins se trouvent dans leur environnement naturel au niveau de la côte algéroise qui fait partie de la Méditerranée"
            il n'y a que le requin pèlerin qui vit en méditerranée , mais de ma vie , je n'ai jamais entendu parler de requins dans les eaux Algériennes
            Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
            (Paul Eluard)

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            • #7
              requins algérie = ACA en panique )

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              • #8
                en panique
                qu'est-ce qui te fait dire ça
                Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
                (Paul Eluard)

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                • #9
                  Nacer-eddine066 est ce que ca t'arrive de lire autrui?

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                  • #10
                    Lalfisiste

                    ils sont venu rendre visite à certains de leurs amis, en vacances en ce moment à... la prison d'El Harrach.
                    Bien trouvé!
                    “Si je ne brûle pas, si tu ne brûles pas, si nous ne brûlons pas,
                    comment veux-tu que les ténèbres deviennent clarté!”

                    Nazim Hikmet

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                    • #11
                      aca je rigole

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                      • #12
                        oui samark, je sais que tu rigole , tes amis les requins doivent aller ailleurs dans le pacifique
                        Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
                        (Paul Eluard)

                        Commentaire


                        • #13
                          ah le prix de la sardine va encore monter et on va nous dire : les requins ont out mangé. :-)

                          ACA si tu faits un tour au marché dis nous si c a augmenté ou non.

                          Commentaire


                          • #14
                            la marche est bonne pour ton coeur
                            Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
                            (Paul Eluard)

                            Commentaire


                            • #15
                              Avec tous les requins qu'on a, je ne pense pas qu'il s'en sortira le pauvre squale !!

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