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Algérie: la fin d'un émirat?

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  • Algérie: la fin d'un émirat?

    Le réquisitoire est très sévère envers Boutef et lorsqu'il sera décédé, il sera rappeler qu'il fut un brillant ministre des affaires étrangères mais un médiocre président.

    - La démission, le 2 avril 2019, de Abdelaziz Bouteflika de ses fonctions de président de la République, constitue la première victoire de la Révolution du 22 février qui met fin à l’Emirat qu’il avait voulu substituer à l’Etat national républicain contre le cours de l’Histoire et des choix institutionnels du peuple.

    On pourrait, tout aussi bien, parler, non sans raison, de l’abolition d’un sultanat, l’autre terme que les Algériens n’avaient pas hésité à utiliser, dès le premier mandat de l’ex-Président, pour désigner les dérives monarchiques vers lesquelles sa gouvernance commençait à tendre.

    Avant le 22 février

    Abdelaziz Bouteflika n’avait pas succombé à la tentation absolutiste uniquement du fait de la folle passion nourrie pour le pouvoir qui, souvent, altère les facultés de la raison chez certains gouvernants, en les conduisant aux extrêmes. Aux sources de cette inclination insensée, on retrouve, dans l’itinéraire initiatique et la psychologie du personnage, toute une série de faits qui l’expliqueraient.

    1- Né à Oujda, il grandit et étudie dans un pays féodal dirigé, d’une main de fer, par le Makhzen, l’épiphénomène d’une monarchie fondée sur la tradition religieuse qui invoque la filiation de ses sultans avec la lignée du Prophète, pour légitimer son caractère sacré et la prémunir contre toute contestation, blasphématoire, par définition.
    (…).
    Il serait fastidieux d’énumérer, dans un espace aussi limité que celui imparti à cet article, toutes les conduites et tous les actes qui eurent pour effet de rétrécir le champ d’intervention de l’Etat républicain du fait d’un « Président » qui, même grimé par une cosmétique, faussement moderniste, rêvait d’être et de rester Emir, jusqu’à cette dernière image qu’il donna à voir de lui, lors de la présentation de sa démission, vêtu d’une riche abaya marocaine, symbole d’un pouvoir monarchique, une image d’apparat sur laquelle les historiens se pencheront, certainement, pour en décrypter le sens subliminal.
    (…).
    Après le 2 avril

    L’Algérie nouvelle en train d’éclore a besoin de détruire tout ce qui pourrait rappeler cette gouvernance et de rompre, définitivement, avec ces pratiques et ces symboles d’un autre âge. Le peuple le veut et le clame : son Etat à venir sera un Etat moderne, ou ne sera pas, sera le continuateur de l’Etat national authentique de Novembre, ou ne sera pas. Il explique, clairement, à l’adresse, en particulier des détenteurs d’intérêts, qu’il a créé une situation révolutionnaire dont il attend qu’elle accouche des prémices d’un nouvel ordre qu’il dotera d’une doctrine , d’une légitimité et d’une légalité propre, en dépassement de toutes les doctrines, légitimités et légalités anciennes.
    (…).
    La cause portée à bout de bras par la Révolution tranquille sera, alors, sauvée et immunisée pour longtemps … Après une première victoire, les révolutionnaires ne rentrent jamais à la maison, ils continuent jusqu’au triomphe final…-.

    par Badr’Eddine Mili in Soir d'Algérie (extraits)
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