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Les intellectuels algériens font leur révolution

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  • Les intellectuels algériens font leur révolution

    Qualifier d'intellectuels un quarteron de pamphlétaires algériens, le journal Le Monde se moque de qui? Parmi les cités, certains sont même incapables de rédiger leurs bouquins et recourent à des "nègres".

    - Ils n’attendaient plus grand-chose de leurs concitoyens et ont été surpris par le mouvement de contestation anti-Bouteflika. Depuis, Kamel Daoud, Boualem Sansal, Yasmina Khadra, Mohamed Sifaoui et d’autres tentent de dépasser leurs divisions et de nouer le dialogue.

    Kamel Daoud commence par avaler un Doliprane 1 000. Arrivé la veille de sa ville d’Oran, l’intellectuel algérien est à Paris pour la journée, avec cinq rendez-vous d’affilée et un vol pour la Norvège le soir. Deuxième interview de la matinée dans un bureau de chez Stock et ce mal de tête qui ne passe pas. La faute au cocktail de la soirée précédente. Le 22 mai, la Revue des deux mondes lui remettait un prix pour son dernier livre, Le Peintre dévorant la femme, où il déambule et disserte au musée Picasso.

    La faute sans doute aussi au temps qui s’accélère, à un agenda qui, depuis fin février et les premières manifestations en Algérie, ne lui offre guère de pauses. Le mouvement l’a bouleversé – « à la marche du 1er mars, à Oran, j’en ai pleuré » – et fatigué. « En matière d’emploi du temps, ça m’a tué, déplore-t-il. C’est physique, il faut être un peu partout, prendre des trains, des avions, répondre à des questions. J’ai refusé 80 % des demandes de conférences ou d’entretiens. Avec Boualem et d’autres, nous sommes la vitrine de l’Algérie, alors tous les médias internationaux nous sollicitent. »

    Trop différents, très indépendants

    Boualem, c’est son ami l’écrivain Boualem Sansal. Ils n’ont toujours pas échangé sur cette révolte, si ce n’est par quelques mails. Pas d’espace pour se rencontrer en Algérie, car « le régime nous disperse depuis cinquante ans », se désole Kamel Daoud, ni le temps de « partager un couscous à Paris ». « Je vais peut-être voir Boualem en Norvège ce soir, espère-t-il. Ce n’est pas commun pour deux Algériens ! »

    Kamel Daoud, Boualem Sansal, le romancier Yasmina Khadra, le journaliste Mohamed Sifaoui et quelques autres… Depuis le début de la contestation, ils occupent la scène médiatique française. Pour autant, ces intellectuels, écrivains ou « experts », qui ont déjà du mal à se rencontrer, sont loin de former une communauté unie.

    Trop différents, très indépendants, suscitant pour certains de fortes polémiques, leurs relations peuvent être amicales, mais aussi distantes ou glaciales. S’ils partagent un point commun, c’est d’avoir été bousculés par le mouvement de protestation, le hirak comme on dit en arabe.

    « Je me suis jeté à fond dans les marches avec les jeunes. J’ai fait les premiers vendredis à Alger pour observer, écouter. » Boualem Sansal, écrivain

    Le Monde.fr
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