2019 11h:26 CET
Maroc-Algérie: Des citoyens algériens appellent à un rassemblement pour la réouverture de la frontière
Poste frontalier Colonel Lotfi, mardi 13 août à 10h.
Par Anaïs Lefébure
Maroc-Algérie: Des citoyens algériens appellent à un rassemblement pour la réouverture de la
YOUSSEF BOUDLAL / REUTERS
FRONTIÈRE - Les appels à rouvrir la frontière entre le Maroc et l’Algérie, fermée depuis 1994, se multiplient ces derniers jours. Un appel à un rassemblement “symbolique et pacifique” au poste frontalier Colonel Lotfi, côté algérien, le mardi 13 août à 10 heures, a été lancé par le Comité algérien pour l’ouverture de la frontière terrestre algéro-marocaine.
Ce comité souhaite, de cette manière, interpeller les gouvernements algérien et marocain sur l’urgence “d’ouvrir les frontières terrestres afin que les deux peuples puissent exercer leur droit de libre circulation de part et d’autre de la frontière et relient leurs liens familiaux”, peut-on lire dans le texte de l’appel.
“Il y a des familles qui ne se sont pas vues depuis 25 ans. C’est incroyable qu’un habitant de Figuig au Maroc ou un habitant de Béni Oùnif en Algérie doive faire près de 4.000 km pour rendre visite à un proche qui ne vit qu’à 5 kilomètres de lui”, explique au HuffPost Maroc l’initiateur de cet appel et membre du comité, Bachir Hakem. Citoyen algérien lui-même concerné par cette séparation, il regrette le fait que “deux peuples frères” soit “bloqués par des barrières”.
“Le billet d’avion coûte aujourd’hui 75.000 dinars algériens, l’équivalent de 550 euros, pour un vol de 1h10. Imaginez une famille de cinq personnes qui veut rendre visite à sa famille: cela coûtera 2.750 euros!”, déplore-t-il. “Aujourd’hui, il faut surmonter les différends et laisser le temps et le dialogue les résoudre. L’ouverture des frontières est une urgence pour le développement et les intérêts des peuples”, estime encore cet ancien enseignant qui précise que le comité algérien a le soutien de nombreux Marocains “car ils vivent le même calvaire”.
“Toutes les associations humanitaires du monde devraient mettre une pression comme nous le faisons actuellement pour l’ouverture des frontières. Il est, en effet, plus simple d’ouvrir la frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie qu’entre les deux Corée!” assure-t-il, précisant qu’ils espèrent coordonner leurs actions avec les Marocains “jusqu’à l’ouverture de la frontière”.
Dimanche 4 août, plus de 70 intellectuels algériens ont également lancé sur Facebook un appel “pour que les responsables de notre pays aient l’honneur d’asseoir une relation bilatérale entre l’Algérie et le Maroc, ouverte sur la coopération créatrice (...) malgré toutes les vicissitudes nourries par les semeurs de haine”.
En juillet 2018, un rassemblement avait déjà eu lieu à la frontière maroco-algérienne pour demander sa réouverture. Plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées de part et d’autre de la frontière.
Ces dernières semaines, la frontière a été le théâtre d’autres rassemblements spontanés et manifestations de fraternité entre les deux peuples à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019). Supporters marocains et algériens se sont retrouvés à plusieurs reprises de chaque côté de la barrière pour manifester leur joie, notamment suite à la victoire de l’Algérie.
Lors de son discours prononcé pour la fête du Trône, le roi Mohammed VI a d’ailleurs fait allusion à cet élan de solidarité et réaffirmé l’engagement du Maroc ”à garder la main tendue en direction de nos frères en Algérie”. “Cette foi profonde dans la communauté de destin, sous-tendue par une histoire et une civilisation communes, nous incite à œuvrer, avec espoir et optimisme, à la réalisation des aspirations à l’unité, à la complémentarité et à l’intégration, portée par nos peuples maghrébins frères”, a souligné le souverain.
La frontière maroco-algérienne est fermée depuis l’attentat terroriste survenu à l’hôtel Atlas Asni à Marrakech le 24 août 1994, suite auquel Rabat avait accusé les services de renseignement algériens d’être à l’origine de l’attaque. L’Algérie avait alors décidé de la fermeture de la frontière terrestre, jamais rouverte depuis.
Maroc-Algérie: Des citoyens algériens appellent à un rassemblement pour la réouverture de la frontière
Poste frontalier Colonel Lotfi, mardi 13 août à 10h.
Par Anaïs Lefébure
Maroc-Algérie: Des citoyens algériens appellent à un rassemblement pour la réouverture de la
YOUSSEF BOUDLAL / REUTERS
FRONTIÈRE - Les appels à rouvrir la frontière entre le Maroc et l’Algérie, fermée depuis 1994, se multiplient ces derniers jours. Un appel à un rassemblement “symbolique et pacifique” au poste frontalier Colonel Lotfi, côté algérien, le mardi 13 août à 10 heures, a été lancé par le Comité algérien pour l’ouverture de la frontière terrestre algéro-marocaine.
Ce comité souhaite, de cette manière, interpeller les gouvernements algérien et marocain sur l’urgence “d’ouvrir les frontières terrestres afin que les deux peuples puissent exercer leur droit de libre circulation de part et d’autre de la frontière et relient leurs liens familiaux”, peut-on lire dans le texte de l’appel.
“Il y a des familles qui ne se sont pas vues depuis 25 ans. C’est incroyable qu’un habitant de Figuig au Maroc ou un habitant de Béni Oùnif en Algérie doive faire près de 4.000 km pour rendre visite à un proche qui ne vit qu’à 5 kilomètres de lui”, explique au HuffPost Maroc l’initiateur de cet appel et membre du comité, Bachir Hakem. Citoyen algérien lui-même concerné par cette séparation, il regrette le fait que “deux peuples frères” soit “bloqués par des barrières”.
“Le billet d’avion coûte aujourd’hui 75.000 dinars algériens, l’équivalent de 550 euros, pour un vol de 1h10. Imaginez une famille de cinq personnes qui veut rendre visite à sa famille: cela coûtera 2.750 euros!”, déplore-t-il. “Aujourd’hui, il faut surmonter les différends et laisser le temps et le dialogue les résoudre. L’ouverture des frontières est une urgence pour le développement et les intérêts des peuples”, estime encore cet ancien enseignant qui précise que le comité algérien a le soutien de nombreux Marocains “car ils vivent le même calvaire”.
“Toutes les associations humanitaires du monde devraient mettre une pression comme nous le faisons actuellement pour l’ouverture des frontières. Il est, en effet, plus simple d’ouvrir la frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie qu’entre les deux Corée!” assure-t-il, précisant qu’ils espèrent coordonner leurs actions avec les Marocains “jusqu’à l’ouverture de la frontière”.
Dimanche 4 août, plus de 70 intellectuels algériens ont également lancé sur Facebook un appel “pour que les responsables de notre pays aient l’honneur d’asseoir une relation bilatérale entre l’Algérie et le Maroc, ouverte sur la coopération créatrice (...) malgré toutes les vicissitudes nourries par les semeurs de haine”.
En juillet 2018, un rassemblement avait déjà eu lieu à la frontière maroco-algérienne pour demander sa réouverture. Plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées de part et d’autre de la frontière.
Ces dernières semaines, la frontière a été le théâtre d’autres rassemblements spontanés et manifestations de fraternité entre les deux peuples à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019). Supporters marocains et algériens se sont retrouvés à plusieurs reprises de chaque côté de la barrière pour manifester leur joie, notamment suite à la victoire de l’Algérie.
Lors de son discours prononcé pour la fête du Trône, le roi Mohammed VI a d’ailleurs fait allusion à cet élan de solidarité et réaffirmé l’engagement du Maroc ”à garder la main tendue en direction de nos frères en Algérie”. “Cette foi profonde dans la communauté de destin, sous-tendue par une histoire et une civilisation communes, nous incite à œuvrer, avec espoir et optimisme, à la réalisation des aspirations à l’unité, à la complémentarité et à l’intégration, portée par nos peuples maghrébins frères”, a souligné le souverain.
La frontière maroco-algérienne est fermée depuis l’attentat terroriste survenu à l’hôtel Atlas Asni à Marrakech le 24 août 1994, suite auquel Rabat avait accusé les services de renseignement algériens d’être à l’origine de l’attaque. L’Algérie avait alors décidé de la fermeture de la frontière terrestre, jamais rouverte depuis.
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