Un enseignant confronte un imam à Constantine: "Vous n'avez pas le droit de faire de la politique dans une mosquée
Après un “douaa” (prière) en faveur de l’armée, l’imam de la mosquée Saad Ibn Abi Waqqas dans le quartier Sissaoui à Constantine ne s’attendait sûrement pas à être confronté. C’est pourtant ce qui s’est passé dimanche 11 août à Constantine, jour de l’Aïd El Adha, quand un enseignant universitaire a décidé d’intervenir.
“Vous n’avez pas le droit de faire de la politique dans une mosquée”, a lancé d’emblée Moncef Felahi, un enseignant à l’université de Constantine, face à l’imam en question, alors que d’autres fidèles essayaient de le calmer.
“Nous sommes venus ici pour accomplir la prière de l’Aïd, pas pour faire de la politique sur le Minbar. La mosquée n’appartient pas à l’imam mais à tous les musulmans”, a-t-il ajouté.
M. Felahi a ensuite illustré son propos avec un verset coranique:”وَأَنَّ الْمَسَاجِدَ لِلَّهِ فَلَا تَدْعُوا مَعَ اللَّهِ أَحَدًا” (Les mosquées sont consacrées à Allah: n’invoquez donc personne avec Allah).
L'intervention de cet universitaire rappelle les appels à ne pas manifester avant le 22 février. Instruits par le gouvernement, des imams ont intégré ces appels, notamment dans les prêches des prières du vendredi. Sur les réseaux sociaux, plusieurs cas de fidèles mécontents quittant les mosquées ou organisant leurs propres prières dans les rues ont fait le buzz.
“25 vendredis après le début de cette révolution populaire et pacifique, (les imams) ne disent pas un mot (sur ce qui est juste). Et aujourd’hui, jour de fête des musulmans, ils viennent exploiter la mosquée à des fins personnelles”, a-t-il martelé.
“Durant les 20 ans de régime de Bouteflika, c’est cette façon de faire les choses qui nous a mené à la perdition. Et vous voulez nous imposer un nouveau régime avec les mêmes méthodes. Nous ne vous laisserons pas faire!”, s’est indigné M. Felahi.
“Cette révolution va libérer tout le monde. Et la première chose qu’elle va libérer, c’est la mosquée!”, a-t-il ajouté.
Moncef Felahi enseignait en tant que vacataire à la faculté des sciences de l’information et de la communication (Université Constantine 3). Il a été actif depuis le début de la révolution, notamment dans le mouvement des étudiants. Selon certains de ces étudiants, il a été limogé de son poste pour avoir refusé de reprendre les cours quand les étudiants étaient en grève il y a deux mois.
HuffPost Algérie
Après un “douaa” (prière) en faveur de l’armée, l’imam de la mosquée Saad Ibn Abi Waqqas dans le quartier Sissaoui à Constantine ne s’attendait sûrement pas à être confronté. C’est pourtant ce qui s’est passé dimanche 11 août à Constantine, jour de l’Aïd El Adha, quand un enseignant universitaire a décidé d’intervenir.
“Vous n’avez pas le droit de faire de la politique dans une mosquée”, a lancé d’emblée Moncef Felahi, un enseignant à l’université de Constantine, face à l’imam en question, alors que d’autres fidèles essayaient de le calmer.
“Nous sommes venus ici pour accomplir la prière de l’Aïd, pas pour faire de la politique sur le Minbar. La mosquée n’appartient pas à l’imam mais à tous les musulmans”, a-t-il ajouté.
M. Felahi a ensuite illustré son propos avec un verset coranique:”وَأَنَّ الْمَسَاجِدَ لِلَّهِ فَلَا تَدْعُوا مَعَ اللَّهِ أَحَدًا” (Les mosquées sont consacrées à Allah: n’invoquez donc personne avec Allah).
L'intervention de cet universitaire rappelle les appels à ne pas manifester avant le 22 février. Instruits par le gouvernement, des imams ont intégré ces appels, notamment dans les prêches des prières du vendredi. Sur les réseaux sociaux, plusieurs cas de fidèles mécontents quittant les mosquées ou organisant leurs propres prières dans les rues ont fait le buzz.
“25 vendredis après le début de cette révolution populaire et pacifique, (les imams) ne disent pas un mot (sur ce qui est juste). Et aujourd’hui, jour de fête des musulmans, ils viennent exploiter la mosquée à des fins personnelles”, a-t-il martelé.
“Durant les 20 ans de régime de Bouteflika, c’est cette façon de faire les choses qui nous a mené à la perdition. Et vous voulez nous imposer un nouveau régime avec les mêmes méthodes. Nous ne vous laisserons pas faire!”, s’est indigné M. Felahi.
“Cette révolution va libérer tout le monde. Et la première chose qu’elle va libérer, c’est la mosquée!”, a-t-il ajouté.
Moncef Felahi enseignait en tant que vacataire à la faculté des sciences de l’information et de la communication (Université Constantine 3). Il a été actif depuis le début de la révolution, notamment dans le mouvement des étudiants. Selon certains de ces étudiants, il a été limogé de son poste pour avoir refusé de reprendre les cours quand les étudiants étaient en grève il y a deux mois.
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