Le Maroc veut lutter contre la pénurie d'eau en construisant 15 barrages hydrauliques
Les barrages vont se multiplier au Maroc pour jouer contre la saisonnalité de la pluviométrie
MAROC. Le chef du gouvernement marocain Saâd Dine El Otmani a officialisé, jeudi 25 juillet 2019 à la Chambre des Représentants, sa volonté de construire quinze barrages sur la période 2017-2021, soit trois par an. Cette décision entre dans le cadre de la politique hydrique du Maroc visant à réaliser des projets d'infrastructures permettant le stockage de l'eau en période d'abondance, et ainsi éviter toute pénurie d'eau dans un pays où ses ressources sont parmi les plus faibles du monde. Qui plus est, comme l'indique le Département de l'eau du ministère marocain de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau, "la pluviométrie au Maroc est caractérisée par une grande variabilité dans le temps avec la succession des périodes pluvieuses et des périodes de sécheresse" ainsi qu'"une forte variabilité spatiale entre les différentes régions". Les précipitations moyennes annuelles sont supérieures à 800 mm au Nord, alors qu'elles se situent à moins de 50 mm dans les bassins de Sakia El Hamra et Oued Eddahab. Les valeurs intermédiaires font état d'entre 400 et 600 mm dans la région du Centre, entre 200 et 400 mm dans la région de l'Oriental et du Souss et entre 50 et 200 mm dans les zones sud-atlastiques.*
Les annonces de construction de barrages se multiplient dans ce pays. En novembre 2018, le Maroc prévoyait un "programme prioritaire" de*construction d'un millier de petits barrages entre 2019 et 2026*pour un montant de 116 milliards de dirhams (10,8 mrds€).
22 milliards de mètres cubes de ressources en eau
Parallèlement, le 17 juillet 2019 à Rabat, l'Office national de l'électricité et de l'eau (ONEE) a signé avec l'Agence française de développement (AFD) une convention comprenant un prêt de 50 M€ et une subvention d'1 M€ (études et actions de renforcement de capacité) pour généraliser et sécuriser l'accès à l'eau potable dans les provinces d'Al Hoceima, Driouch, Nador et Taounate en milieu rural comme urbain. Ce paraphe s'ajoute à un crédit global de 101 M€ accordé par la coopération française en décembre 2018.*
Selon le gouvernement marocain, les ressources renouvelables en eau sont évaluées à 22 milliards de mètres cubes par an répartis en 18 milliards de mètres cubes d'eaux de surface et 4 milliards de mètres cubes d'eaux souterraines.
Frédéric Dubessy
Jeudi 25 Juillet 2019
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