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Belkacem Zeghamati est-il le bon Ministre de la Justice ?

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  • Belkacem Zeghamati est-il le bon Ministre de la Justice ?

    Belkacem Zeghmati est né le 02 janvier 1957 à Gouraya dans la wilaya de Tipaza. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1977, il rejoint l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) pour en sortir diplômé en 1981. Suite à cela, il passe toute sa carrière professionnelle dans le secteur de la Justice qu’il a rejoint en qualité de juge près le tribunal de Cherchell à sa sortie de l’ENA, avant de devenir Procureur de la République puis Procureur Général près plusieurs tribunaux et cours dans différentes wilayas, notamment Batna en 1996, Sétif en 2000, Oran en 2003 et Alger en 2007.

    En 2007, Belkacem Zeghmati, qui était Procureur Général près la cour d’Oran, est nommé procureur général de la cour d’Alger par le Ministre de la Justice Tayeb Belaiz, un proche et fidèle ami d’Abdelaziz Bouteflika. Un poste qu’occupera Zeghmati jusqu’en 2013.

    Alors que beaucoup lui reconnaissent une parfaite connaissance du droit et une méthodologie quasi parfaite, son parcours, qui reste très lié à l’ancien régime et au clan de l’ex Président Abdelaziz Bouteflika, est quelques peu chaotique et controversé.

    Il faut savoir que Belkacem Zeghmati avait joué un rôle très discutable dans plusieurs affaires judiciaires bâclées et montées de toutes pièces, comme l’affaire dite « du Port d’Alger » où des entrepreneurs algériens avaient été condamnés à la prison sans avoir pu bénéficier d’un procès juste et équitable.

    Cette affaire, qui avait défrayé la chronique il y a un peu plus de 7 années, avait mis à nu les insuffisances de ce procès au cours duquel, le gérant d’une entreprise de manutention avait malheureusement perdu la vie en prison…

    Pour rappel, Le colonel Farouk, ex-attaché du DRS au ministère de la Culture, le colonel Sofiane, attaché à la surveillance du port d’Alger, et enfin le colonel Omar, haut responsable de la Police judiciaire du DRS, avaient largement abusé de leurs pouvoirs en interférant dans l’économie du pays à partir du port d’Alger.

    Ils auront réussi à établir de fausses accusations et des rapports compromettants contre des opérateurs économiques qui refusaient de se plier à leurs ordres. Allant même jusqu’à manipuler l’appareil judiciaire, à leur tête Belkacem Zeghmati, dans le but d’éliminer ces opérateurs portuaires choisis légalement afin de rediriger ces contrats juteux au profit d’autres entreprises ou ils étaient associés…

    Dans cette affaire, ayant vu la condamnation de plusieurs personnes à de la prison ferme pour des faits de dilapidation des deniers de l’Etat, association de malfaiteurs et passation de contrats non-conformes à la réglementations personnes, il n’y avait eu aucune plainte déposée et donc aucune victime, encore moins un préjudice avéré !

    Un scandale unique, échafaudé par trois colonels du DRS avec la complicité, peut-être un peu trop passive, de la justice afin de s’approprier un marché de 12 millions d’euros !

    Au niveau de la Cour d’Alger, le procès a été géré avec une rare célérité ayant abouti à des condamnations à de la prison ferme, à des contrôles judiciaires et à deux acquittements. Un des condamnés est décédé en prison suite à un AVC des suites de cette injustice…

    En Septembre 2016, la cour Suprême avait établi un rapport accablant contre le premier procès tenu à la Cour d’Alger. Les juges de la Cour Suprême ont réussi à mettre à jour plusieurs irrégularités et le manque de solidité des preuves avancées contre les prisonniers de « l’affaire du Port d’Alger ».

    Zeghmati lui, a réussi à échapper à une première révocation… Et ce n’était pas la dernière.

    En effet, l’actuel Ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, avait encore une fois défrayé la chronique durant l’été 2013 quand il a lancé ces fameux mandats d’arrêt internationaux contre Chakib Khelil, l’ex-ministre de l’Énergie ainsi que son épouse et leurs deux enfants dans le cadre des contrats accordés par Sonatrach à la firme italienne Saipem.

    « Étant donné le dossier que j’avais, expliquait le procureur à l’époque, je me devais d’émettre un mandat d’arrêt contre Khelil. ».

    Mais l’opinion publique retiendra surtout que c’est bien Belkacem Zeghmati qui avait, de manière bien étrange au vu de ses compétences reconnues et avérées, bâclé la procédure de lancement du mandat d’arrêt international contre l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil.

    Des »erreurs fatales » qui ont fait dire à certains que l’actuel Garde des Sceaux a tout simplement réussi à ridiculiser la justice algérienne face à Interpol et à l’opinion internationale.

    Des »erreurs », que d’autres ont plutôt pris comme de grossières manœuvres entreprises dans le seul but d’empêcher la tenue d’un procès sérieux et ainsi faire la lumière sur le scandale Sonatrach et de ses véritables auteurs.

    En septembre 2015, au cours d’un mouvement de magistrats décidé par le président Abdelaziz Bouteflika, Zeghmati est limogé et démis de ses fonctions de procureur général de la cour d’Alger. Une semaine tout juste après la mise à l’écart du patron du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) Mohamed Mediène dit Toufik.

    Khelil, qui était à l’étranger a ainsi pu regagner l’Algérie en 2016, après l’annulation pour « vice de forme » du mandat d’arrêt lancé contre lui et le limogeage du Procureur Général d’Alger.

    Zeghmati était pourtant en poste lorsque les Ministres algérien et américain de la Justice avaient signé le traité bilatéral d’assistance judiciaire. En effet, le texte qui avait été signé à Alger en 2010 par Eric Holder et Tayeb Belaïz, (voir photo ci-après) devait en principe rendre plus aisée la coopération dans la lutte contre le terrorisme et contre la criminalité, notamment financière…

    Là encore, alors que tout le monde s’attendait à voir Belkacem Zeghmati radié pour cette bourde stratosphérique, il est nommé avocat général près la Cour suprême en 2016, grâce encore au clan de Tlemcen… Une récompense ou une mise au placard ?

    C’est finalement Bensalah, l’autre natif de cette même région de l’Ouest, qui »réhabilite » Zeghmati, pour le désigner à nouveau Procureur Général près la cour d’Alger le 16 mai 2019. Une récompense alors ?

    Enfin, le 31 juillet 2019, Zeghmati est, contre toute attente, nommé Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, par Abdelkader Bensalah, un des piliers du clan Bouteflika et actuel chef de l’État algérien par intérim. Une récompense très certainement !

    Il remplace alors Slimane Brahmi qui aurait été évincé de son poste à la suite d’un rapport accablant établi…par Belkacem Zeghmati.

    Ce dernier aurait transmis, aux services du Ministère de la Défense Nationale et à Abdelkader Bensalah, des détails sur les pressions qu’il subissait de la part de Slimane Brahimi, son supérieur hiérarchique, pour ralentir les enquêtes et mesures judiciaires dans certains dossiers ciblant d’anciens hauts responsables du régime Bouteflika… Etrange !

    Slimane Brahmi n’a pas répondu à nos sollicitations pour avoir son point de vue sur les raisons de sa rapide disgrâce.

    Mais le plus étrange dans la nomination de Zeghmati au poste de Ministre de la Justice est son inconstitutionnalité de par l’article 104 de la Constitution, qui interdit clairement à Bensalah de remanier le gouvernement.

    En effet, en sa qualité de chef de l’Etat par intérim, Bensalah, dont le mandat de 90 jours que lui confère l’article 102 de la Constitution a expiré depuis le 9 juillet dernier, ne peut agir ainsi.

    L’article 104 de la Constitution stipule que “le Gouvernement en fonction au moment de l’empêchement, du décès ou de la démission du Président de la République, ne peut être démis ou remanié jusqu’à l’entrée en fonction du nouveau Président de la République”.

    Ainsi et de facto, la nomination du Ministre de la Justice Belkacem Zeghmati serait définitivement jugée caduque par la loi fondamentale de l’État algérien, et ce dernier ne peut ignorer que la constitution a une valeur supérieure à la loi, et protège les droits et les libertés des citoyens contre les abus de pouvoir potentiels des titulaires des pouvoirs !

    L’évidente illégalité des pouvoirs conférés à Zeghmati ne vont pas l’empêcher pour autant de limoger le Procureur de la République du Tribunal de Tlemcen, ni d’ordonner la suspension de deux autres magistrats pour abus de fonction, violation volontaire des procédures réglementaires, non-respect du devoir de réserve et usurpation d’identité et de comportements inappropriés qui touchent à la réputation de la justice… Abus de pouvoir?

    La réponse viendra du Syndicat National des Magistrats (SNM) qui a qualifié cette opération d’illégale et ouvertement accusé le Ministère de la Justice d’avoir enfreint la réglementation en faisant de la publicité autour de suspensions de magistrats qui travaillaient aux tribunaux d’El Harrach et de Tiaret !

    En effet, le deuxième paragraphe de l’article 65 de la loi organique des magistrats interdit clairement que la suspension fasse l’objet d’une publicité, conformément au principe de la présomption d’innocence consacré mondialement.

    D’autre part ce même syndicat des magistrats, mené par Issaad Mabrouk, a tenu à préciser qu’il était certes pour la lutte contre la corruption mais dans un cadre légal, bien loin des excès et des irrégularités ayant caractérisé le limogeage du procureur de Tlemcen.

    Le SNM va même jusqu’à accuser le Ministère de la Justice d’avoir tout simplement enfreint la loi. Une injustice qui aurait pris les armes !

    Car il faut savoir que le limogeage des magistrats est de la seule compétence du Conseil supérieur de la magistrature et ce conformément aux articles 68, 84 et 86 de la loi organique des magistrats. Alors le Ministre de la Justice a-t-il finalement enfreint la loi ?

    Est-on en train de revivre tout le mal que les Louh et Belaiz ont fait à la Justice de notre pays à l’époque de Bouteflika ?

    Belkacem Zeghmati se serait-il finalement assez émancipé de son ancien chef, pour enfin oser se saisir de l’improbable dossier de candidature de l’ex Président Bouteflika pour un 5éme mandat, qu’avait rendu valide Tayeb Belaiz, celui-là même qui lui avait ouvert les portes de la Cour d’Alger en 2007 ?

    Est-il aujourd’hui assez indépendant pour se saisir des dossiers des détenus d’opinions dont la libération serait un signe fort lancé à destination du Hirak ?

    Contredira-t-il ceux qui disent que »C’est à la demande de Zeghmati que l’ex Directeur des Affaires Judiciaires au Ministère de la Justice, Amara Mohamed, de la même promotion N° 14 de l’ENA et qui ont également enseigné à l’école de la magistrature, serait intervenu pour cacher le dossier de crédit de Tayeb Belaiz au niveau d’El Khalifa avec la complicité de l’ex Président de la Cour de Blida Mr Touati » ?

    En Aout 2007, Saâdallah Bahri est nommé procureur Général à la Cour d’Oran par l’ex Ministre de la Justice Tayeb Belaiz en remplacement de Zeghmati. Avant cela il avait été Procureur à …Tlemcen

    Saâdallah Bahri aurait, selon nos sources, favorablement géré l’affaire de drogue qui avait défrayé la chronique en 2010 à Oran, et dans laquelle avait été impliqué le fils de Tayeb Belaiz, et ce sur insistance de…Belkacem Zeghmati.

    Même s’il est bien difficile de confirmer une telle information, il n’en demeure pas moins que ces enchevêtrements relationnels dans le secteur de la justice, dignes d’organisation occultes, restent déroutants !

    Ce que les citoyens algériens voient se jouer aujourd’hui sous leurs yeux ne leur est pas étranger, ils assistent encore à une théâtralisation de la vie politique, avec les mêmes méthodes de transgressions légales et par les mêmes personnes qui ont, depuis 20 années, assisté et contribué à faire perdurer la hogra et l’exclusion. Il est impossible à ces derniers d’ignorer que l’Histoire et une véritable Justice indépendante les jugera. Tôt ou tard !

    C’est cette même impunité qui a alimenté les manifestations pacifiques entamées en février 2019 et qui promettent d’être encore plus importantes dans les prochains jours, face à un régime aux abois et un système qui est inexorablement condamné à tomber. Tôt ou tard !

    19/08/2019
    Algérie Part
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    il est de mon patelin alors
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

    Commentaire


    • #3
      L'affaire du Port d'Alger pour ceux qui ne la connaissent pas.

      L’Affaire du Port d’Alger : Des Algériens condamnés à la prison sans aucune preuve de culpabilité

      C’est une affaire qui devrait être adaptée au cinéma. Il s’agit tout simplement de l’un des scandales judiciaires les plus effrayants de l’Algérie contemporaine. « Les prisonniers de l’affaire du Port d’Alger », voici un dossier qui a fait couler beaucoup d’encre en Algérie. Il s’agit d’une ténébreuse affaire où pas moins de dix personnes ont été condamnées à de la prison ferme pour des faits de dilapidation des deniers de l’Etat, association de malfaiteurs et passation de contrats non-conformes à la réglementations. Or le jour du procès, il n’y avait ni plainte déposée par une quelconque victime, ni préjudice établi et chiffré, ni plaignant ! Le scandale avait été monté de toutes pièces pour passer sous silence le détournement d’un important marché de 12 millions d’euros au Port d’Alger. Enquête.

      Algeriepart a obtenu des documents exclusifs qui retracent une grande partie de ce scandale unique dans les annales de la justice algérienne.

      Tout commence à la fin de l’année 2008. La société Emiratie Dubai Port World (DPW) qui avait obtenu la concession du Terminal au Port d’Alger a sélectionné neuf sociétés manutentionnaires parmi une trentaine d’entreprises privées et publiques. Dubai Port World avait besoin de leurs services dans le levage et la manutention. Le contrat liant l’opérateur émirati à ces 9 entreprises était fixé à une année non-renouvelable. Il s’agit d’un marché très «juteux» évalué à pas moins de 12 millions d’euros. Rien que la location d’un seul engin était calculé à presque 2000 euros par jour. Parmi les entreprises qui ont obtenu ce marché, on retrouve des opérateurs réputés comme la Sarl Transimex Logistique ou la Sarl Mitidja Logistique ainsi que l’Eurl Miloudi. Des manutentionnaires connus sur la place d’Alger.

      Mais la sélection de Dubai Port n’avait pas fait que des heureux. Deux autres opérateurs, COAM et MTS, avaient manifesté leur exaspération parce qu’ils étaient écartés de ce marché. Au Port d’Alger, tout le monde voulait décrocher à l’époque le précieux pactole.

      Et lorsque ces opérateurs ont refusé de se retirer de ce marché au profit de parties occultes, un scandale de corruption éclate subitement sans aucun précédent judiciaire. Un scandale qui jaillira, bizarrement, des entrailles du fameux et célèbre DRS, les services de renseignement.

      Un des condamnés est même décédé en prison

      En effet, le 21 mars 2010, le colonel Sofiane, le chargé au niveau du DRS de la surveillance des ports et des aéroports, un haut gradé très influent qui occupait en 2008 et 2009 une fonction très stratégique, les convoque à la caserne Antar, une célèbre caserne du DRS à Ben Aknoun dans la banlieue d’Alger. Officiellement, les convoqués ont été priés de s’habiller en «costumes» parce qu’un haut responsable du DRS va «les accueillir et les auditionner». Mensonge ! Le colonel Sofiane procède à leur arrestation. Ils se retrouvent placés sous mandat de dépôt en compagnie de sept cadres de l’Entreprise Portuaire d’Alger. Lesquels ont été piégés également par le colonel du DRS pour monter comme il se doit une affaire de «dilapidation des deniers de l’Etat et association de malfaiteurs».

      C’est à ce moment-là qu’éclate définitivement le scandale dit « des prisonniers de l’affaire du Port d’Alger ». Le scandale a dévoilé l’influence possible du DRS sur les tribunaux en Algérie. En effet, toutes les demandes de mise en liberté provisoire des familles des accusés ont été rejetées et ce en dépit de la mobilisation d’avocats très connus à Alger à l’instar de Miloud Brahimi ou de Mokrane Ait Larbi. Au niveau de la Cour d’Alger, le procès a été géré de manière très expéditive. En l’absence d’un plaignant, d’une victime et de préjudices, les accusés ont été condamnés à six ans de prison ferme. 4 ont été placés sous contrôle judiciaire et deux uniquement ont été acquittés en 2013. Un des condamnés est même décédé en prison en 2013 suite à un AVC. Il n’avait pas supporté le poids de l’injustice.

      Les familles des accusés maintiennent leur mobilisation. Rassemblements devant le ministère de la Justice, lettres ouvertes à Abdelaziz Bouteflika, le scandale des prisonniers de l’affaire du Port d’Alger défraie la chronique. A la fin de 2011, de nombreux officiers du DRS en charge de ce dossier ont été mis à la retraite. Les familles des accusés reprennent espoir. Mais un long combat judiciaire commence.

      Preuve en est, Algeriepart a obtenu en exclusivité l’arrêt de renvoi de la Cour Suprême établi le 06-09-2012. Ce document est tout simplement accablant ! Il décortique une affaire montée de toutes pièces par la Cour de Tizi-Ouzou.

      La Cour suprême a même rejeté les charges retenues à l’encontre des mis en cause dans “le fonds et la forme”. En clair, les victimes ont été condamnées à la prison alors que leur culpabilité n’a nullement été prouvée.

      L’aveu amer de la Cour Suprême

      Dans ses conclusions, la plus haute instance judiciaire en Algérie a estimé que les cinq cadres de l’entreprise portuaire d’Alger (EPAL) et les trois opérateurs manutentionnaires condamnés à la prison en 2010, ont été victimes d’un procès bâclé mené suite à des accusations « injustifiées » et « infondées ».

      Pis encore, ce document en notre possession explique clairement que l’emprisonnement arbitraire des détenus de l’affaire dite du « Port d’Alger » ne s’appuie sur aucune base légale. La Cour Suprême reconnaît clairement qu’aucune preuve palpable et crédible n’a été fournie dans le premier procès pour justifier la condamnation de ces citoyens, note l’arrêt de la plus haute cour de justice. Celle-ci a même relevé que ces personnes ont été condamnées à des peines de prison dans un procès où il n’y avait ni plaignant ni préjudice à déplorer ! Une première dans les annales de la justice algérienne.

      De plus, les cadres de l’EPAL ont été condamnés à la prison alors que le marché considéré comme « douteux » a été conclu entre les trois opérateurs manutentionnaires et Dubaï Port World (DPW), un autre opérateur complètement indépendant de l’EPAL qui gère un autre terminal du port d’Alger sans aucune interférence avec l’EPAL, une entreprise publique. Et DPW n’a lancé aucune poursuite judiciaire. Les bizarreries de cette affaire ont fini par réveiller les juges de la Cour Suprême qui ont demandé à revoir l’affaire.

      Et pourtant, dans cette affaire, l’ex-P-DG du port d’Alger, B. Abdelhak avait écopé de cinq ans de prison ferme. Ses co-accusés, B. Abbas, un opérateur privé, et Z. Abdelmadjid, ancien DG adjoint chargé de l’exploitation et l’organisation, ont été également condamnés à cinq ans. Deux autres accusés, T. Redouane a été, quant à lui, condamné à deux ans de prison et M. Mohammed, un opérateur privé, a été condamné à une année avec sursis. Deux accusés ont bénéficié seulement de l’acquittement.

      Un autre rebondissement majeur interviendra le Jeudi 22 septembre 2016. Ce jour restera dans les annales de l’histoire judiciaire en Algérie. Ce jour-là, au tribunal de Tizi-Ouzou, les juges ont reconnu officiellement que le procès de la tristement célèbre affaire du Port d’Alger a été bidonné depuis des années. Rejugée en présence des inculpés, 4 anciens cadres de l’entreprise portuaire d’Alger (EPAL) et un manutentionnaire privé, cette affaire a commencé depuis ce jour-là à livrer ses secrets.

      Les personnes inculpées ont été condamnées en 2010 pour “association de malfaiteurs et conclusion d’un contrat en violation des dispositions de la loi et de la réglementation pour l’octroi d’avantages injustifiés à autrui”. Ils ont d’ores et déjà purgé une peine de 3 à 5 ans de prison ferme. Un condamnation qui s’avère, quelques années plus tard, entièrement injuste puisque la juge Fadila Bouamrane avait reconnu au cours de ce procès que le dossier de cette affaire a été vidé de sa substance. Madame la juge a fait comprendre à l’assistance, venue nombreuse pour assister à ce procès, qu’il n’y avait presque plus rien à juger dans ce scandale « monté de toutes pièces » comme l’avait si bien expliqué l’avocat des victimes, maître Mokrane Aït Larbi.

      Selon ce dernier, dans cette triste affaire où des personnes ont été condamnées à la prison sans réunir les preuves de leur culpabilité, la justice « a été victime du politique ». « Arrêter ce massacre. Ce dossier a été jugé avec des non-dits », avait expliqué le même avocat en soulignant que ce procès a été fabriqué de toutes pièces pour mettre en prison des innocents.

      Sofiane, l’ex-colonel qui a trahi le DRS

      Mais qui est à l’origine de cette machination ? Au cours du procès, les langues se sont déliées et le nom de Sofiane, l’ex-colonel du DRS chargé de la sécurité du Port d’Alger, a été cité publiquement pour la première fois dans un tribunal. Cet officier qui a trahi son institution est accusé par les inculpés et leurs avocats d’avoir usé de son pouvoir pour détourner des marchés au port d’Alger « à ses fins personnels ». Avec ce comportement, le colonel a déshonoré son institution d’autant plus qu’il a été également accusé par les inculpés d’avoir touché un pot-de-vin pour libérer de la prison un autre manutentionnaire privé impliqué dans cette affaire rocambolesque. Ces graves accusations avaient laissé pantois l’assistance.

      L’autre grand moment de ce procès fut la plaidoirie de l’avocat de la partie civile, à savoir l’EPAL. Ce dernier avait révélé officiellement que son client n’a jamais subi le moindre préjudice. Pis encore, l’EPAL a été contrainte de se constituer « partie civile » suite à des pressions « venues d’en haut ». Après avoir reconnu que cette affaire constitue en réalité un dossier « bidon », l’avocat de l’EPAL avait jeté un pavé dans la marre en confiant qu’il avait été approché en 2010 par le doyen des juges d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, Rachid Allane, lequel lui avait demandé de l’aider à « qualifier ce dossier » et d’alourdir les chefs d’inculpation dans le but d’accabler définitivement les accusés de l’affaire du Port d’Alger. Une révélation fracassante qui démontre que le procès des détenus de l’affaire du Port d’Alger a été faussé dés le départ.

      Jusqu’à aujourd’hui encore, ce feuilleton judiciaire n’a pas encore connu son dénouement. La justice algérienne ira-t-elle jusqu’au bout de son travail de vérité en réhabilitant les victimes qui ont été détenues arbitrairement sans qu’une seule preuve de leur culpabilité ne soit fournie ? Cette affaire intervient au moment où la justice algérienne entame son processus de réforme qui devrait lui permettre de restituer la dignité aux personnes injustement condamnées dans des procès expéditifs. La résolution de l’affaire du Port d’Alger fournira enfin l’opportunité au pouvoir politique de tenir sa promesse. Celle de « laver l’honneur » de ces milliers de cadres condamnés à la prison dans des affaires montées de toutes pièces par des « officines secrètes » qui ont semé la terreur durant des années en Algérie.

      Algerie Part
      23/05/2018
      Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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      • #4
        Des officiers du renseignement formés avec des fortunes pour devenir des maitres espions au service de leur pays.

        Et qui se servent de ces formations pour monter des opérations de détournements d'argent à leur profit avec des magistrats à leurs bottes ou qui ont peur.

        Avec aucune méthode de contrôle interne.

        Dans n'importe quel pays digne de ce nom, un officier qui se comporterait comme cela serait logiquement éliminé discrètement.

        Il aurait perdu une des plus grande confiance qu'un pays puisse donner.

        En effet, comment un état peut prendre le moindre risque avec un type ayant des informations sensibles et qui aiment l'argent au point d'agir de la sorte.

        On ne plaisante pas dans ce genre de cas.

        Il suffit de voir le sort de certains officiers russes liquidés sur un simple soupçon (en tous cas les russes en agissant ainsi, ont leurs propres infos..) avec des empoisonnement radioactifs...
        Dernière modification par Chif, 24 août 2019, 06h13.
        “Les mensonges sont nécessaires quand la vérité est très difficile à croire”
        Pablo Escobar après avoir brûlé le tribunal qui devait le juger.

        Commentaire


        • #5
          Les militaires ne doivent pas juger les civils !
          La justice militaire est une justice aux ordres !
          « Même si vous mettiez le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche je n'abandonnerais jamais ma mission". Prophète Mohammed (sws). Algérie unie et indivisible.

          Commentaire


          • #6
            il est de mon patelin alors

            ACA t'es de Sidi BRAHAM ?
            "sauvons la liberté , la liberté sauve le reste"

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