Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Au Maroc, le service militaire séduit une jeunesse durement touchée par la précarité

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Au Maroc, le service militaire séduit une jeunesse durement touchée par la précarité

    Dès septembre, 15 000 conscrits seront enrôlés sous les drapeaux pour une durée d’un an. Les autorités ont enregistré 25 000 candidatures, dont de nombreuses femmes.

    Le Monde avec AFP Publié le 23 août 2019
    Victimes de décrochage scolaire ou touchés par le chômage au Maroc, des centaines de jeunes se ruent sur la base militaire de Kenitra (ouest) pour la sélection finale au service militaire. Supprimé en 2006, le service militaire obligatoire a été rétabli en vertu d’une loi adoptée en 2018. En juin, le ministère de l’intérieur a fait état en juin d’une « forte adhésion à l’opération de recensement », en particulier chez les femmes, pour qui le service militaire est pourtant facultatif, comme pour les binationaux. La base aérienne de Kenitra est l’un des 17 centres militaires qui accueillent, depuis le lundi 19 août et jusqu’à la fin du mois, 25 000 candidats âgés de 19 à 25 ans.


    Parmi les jeunes, certains y voient une « opportunité », comme Rajae, qui a quitté l’école pour devenir infirmière, sans parvenir à trouver un emploi. Cette jeune femme de 23 ans souhaite faire partie des 15 000 premiers conscrits qui seront enrôlés sous les drapeaux dès septembre, pour une durée d’un an. Aux côtés d’autres candidates, elle patiente sous une tente avant de passer l’examen médical. Rajae espère bénéficier durant le service militaire d’une formation en soins infirmiers, pour « développer ses compétences » et pouvoir intégrer l’armée.

    Une indemnité de 96 à 185 euros par mois
    Yassine a le même âge que Rajae. Il veut lui aussi effectuer le service militaire en vue de rejoindre l’armée, où « l’avenir est assuré et les prestations médicales gratuites », confie-t-il avec enthousiasme. Mais il ne cache pas sa crainte de ne pas être pris en raison d’un « léger trouble de la vue ». Après avoir quitté tôt l’école, cet habitant de Kenitra a travaillé comme menuisier, pour une cinquantaine d’euros la semaine. Le service militaire serait pour lui l’occasion « d’améliorer sa situation et d’aider sa famille », dit-il.

    Venue de la ville de Khemissate, à environ 90 km de Kenitra, Fatima Zahra raconte avoir quitté l’école avant le bac pour « travailler à l’usine », mais son emploi ne lui « donne pas satisfaction ». Elle confie avoir « peur à cause de ce qui se dit sur les difficultés de la formation militaire pour les filles » et dit craindre que sa candidature soit rejetée. « Mais nous ne sommes pas moins capables que les garçons », affirme-t-elle, suscitant rires et applaudissements parmi les candidats, dans la tente dressée sous des arbres qui font de l’ombre et protègent de la chaleur. Ils attendent leur tour pour se soumettre à des examens médicaux et avoir un entretien avec un comité de militaires.


    A coups de spots publicitaires, les autorités avaient encouragé les jeunes à effectuer le service militaire, une « expérience utile » selon elles. Des exemptions sont prévues en cas d’inaptitude physique et de poursuites d’études universitaires. Les conscrits toucheront une indemnité mensuelle de 96 à 185 euros. « La priorité dans le recrutement dans l’armée sera à l’avenir donnée à ceux ayant effectué le service militaire », assure à l’AFP le colonel Abdennasser Mezouri, commandant délégué à la place d’armes de Kenitra.

    Décrochage scolaire, emplois peu qualifiés…
    De nombreux jeunes ambitionnent d’intégrer la fonction publique, gage de sécurité de l’emploi. C’est le cas de Mohamed, 23 ans, qui a quitté l’école au collège pour un emploi précaire dans le secteur privé, « sans couverture médicale ni retraite, contrairement à l’armée ».

    L’an passé, le Conseil économique, social et environnemental du Maroc (CESE), un organisme officiel, s’était alarmé du fossé « vertigineux » qui sépare les 11 millions de jeunes Marocains du reste de la population et du « défi majeur » que pose leur insertion sociale, qui doit passer par l’emploi. Décrochage scolaire, chômage, emplois peu qualifiés, bas salaires, absence de couverture sociale… Les jeunes de 15-34 ans, qui représentent un tiers de la population, sont les grands oubliés de la croissance, soulignait ce rapport, alors que le chômage frappe un jeune urbain sur quatre.


    Le rétablissement du service militaire obligatoire avait suscité des réactions mitigées dans le royaume, certains y voyant une mesure pour « dompter » les jeunes et contrecarrer les mouvements de protestation qui agitent des régions marginalisées, d’autres une façon d’encadrer une jeunesse oubliée du développement. Selon le Palais, le but est d’améliorer « l’intégration dans la vie professionnelle et sociale » des jeunes et de « renforcer » leur « sens de la citoyenneté ».
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    15000 conscrit ?
    c'est pas un vrai service militaire, car en temps normal c'est
    tout une génération qui y passe.

    (me rappel les collègues qui ont simulé la folie pour esquiver le service militaire (P4) )
    J'aime surfer sur la vague du chaos.

    Commentaire


    • #3
      Article bourré de contradictions !!!

      On ne sait plus si c'est pour mater cette jeunesse où si c'est pour lui procurer du travail.

      Commentaire

      Chargement...
      X