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Tunisie: poursuivi par la justice, un candidat à la présidentielle s’affiche en hologramme

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  • Tunisie: poursuivi par la justice, un candidat à la présidentielle s’affiche en hologramme

    Slim Riahi, candidat à la présidentielle tunisienne, est apparu à travers un hologramme depuis son «exil» en France, annonçant le lancement d’un nouveau mouvement politique. Poursuivi par la justice pour malversation, il surfe sur l’élan provoqué par l’affaire Nabil Karoui, favori à la présidentielle, arrêté le 23 août.

    Une apparition inespérée, pour ne pas dire miraculeuse. Le même témoignage revenait, au détail près, dans la bouche des quelques centaines de personnes présentes, toutes touchées par la grâce. À l’intérieur du Palais des Congrès, situé en plein cœur du centre-ville de Tunis, les tribuns se succédaient mercredi 28 août, micro à la main, annonçant la Bonne Nouvelle: la naissance du parti Al Watan Al-Jadid (la Patrie nouvelle).

    Le dernier prêche ayant été donné, les projecteurs s’éteignirent et sous un tonnerre d’applaudissements, des ténèbres surgit la lumière: l’hologramme aux reflets bleuâtres d’un petit personnage auréolé. Quoique son costume gris fût dépourvu de cravate, son aspect était suffisamment contemporain pour écarter d’emblée la piste Saint-Pierre, et même toute vision mariale. L’hypothèse d’une angélophanie se trouvait exclue, à plus forte raison.

    De fait, l’apparition empruntait moins au registre «lourdais», qu’à celui des aventures policières à la «Catch me if you can». C’est que Slim Riahi est un candidat à la présidentielle pas comme les autres. S’il a choisi de recourir à la technique de l’hologramme pour aller à la rencontre de ses militants, c’est plus parce qu’il est en cavale en France, depuis l’émission en Tunisie d’un mandat d’arrêt contre lui, que pour rendre hommage à Jean-Luc Mélenchon, précurseur en la matière. Son avocat, qui est aussi le représentant légal de son parti, conteste toutefois cette qualification dans une déclaration à Sputnik:
    «Slim Riahi n’est pas en état de fuite, puisqu’il n’a jamais refusé de se présenter devant le juge d’instruction après une convocation. Il se trouve que, par un concours de circonstances, il était à l’étranger [depuis novembre 2018, ndlr] au moment où le mandat d’arrêt a été émis à son encontre », explique l’avocat Taïeb Bessadok.

    La décision prise le 17 avril 2019 est liée aux «suspicions de malversations» visant l’homme politique et d’affaires tunisien. «Un dossier inconsistant», clame son conseil, qui est «certain» que l’appel qu’il avait interjeté serait accepté, et que son client pourrait regagner la Tunisie avant le 2 septembre, date d’ouverture de la campagne électorale.

    Mouillera-t-il sa chemise (et son costume gris) sur le terrain? Ou restera-t-il en France pour mener une télé-campagne électorale? Dans tous les cas, Slim Riahi, qui n’a jamais figuré parmi les grands favoris du scrutin du 15 septembre, ne réalisera probablement pas d’exploit.

    Spoutnik
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