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POLITIQUELahouari Addi : « La position de l’état-major est intenable

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  • POLITIQUELahouari Addi : « La position de l’état-major est intenable

    POLITIQUELahouari Addi : « La position de l’état-major est intenable »

    Publié depuis 2 jours le 5 septembre 2019 Par La Rédaction

    Le sociologue Lahouari Addi a donné un entretien au journal libanais arabophone Al Akhbar.
    Lahouari Addi estime que la répression ne fait pas l’unanimité parmi les généraux. « Le pays est en révolution », estime-t-il dans cet entretien.

    Question : Comment analysez-vous la confrontation entre le Hirak et l’armée et comment pourrait-elle évoluer ?

    Réponse : La confrontation entre l’Etat-Major et le hirak continue parce que l’Etat-Major est en train de jauger jusqu’où les Algériens iront dans la mobilisation populaire. Il a tablé sur l’essoufflement du mouvement durant le ramadan. Il a ensuite espéré que l’été et les vacances des étudiants viendront à bout de la détermination des manifestants. Il faudra s’attendre à des décisions importantes d’ici un mois ou deux car la position de l’Etat-Major est intenable.

    Il s’érige en obstacle à la construction d’une nouvelle légalité après la démission de Bouteflika. Le régime n’a pas de bases sociales et la répression ne fait pas l’unanimité parmi les généraux. Ils finiront par proposer un compromis avec les manifestants qui sont décidés à obtenir un changement de régime. La confrontation cessera lorsque la hiérarchie militaire reconnaîtra la légitimité des revendications du mouvement populaire. Le pays est en révolution et je ne vois pas comment l’Etat-Major va restaurer un régime corrompu dont il a été le pilier central.

    Question ? Quelle est la revendication principale du mouvement populaire ?

    Réponse : Les Algériens ne veulent plus que les généraux choisissent le président et les députés à travers le trucage des élections législatives qui donnent la majorité parlementaire à des partis qui n’ont aucun ancrage dans la société.

    Question : Le refus par le hirak de la tenue d’élections présidentielles voulue aujourd’hui par l’armée compromet-elle les chances d’une transition pacifique ?

    Réponse : Il y a deux options sur la table de négociations. L’Etat-Major veut une élection présidentielle pour opérer un changement de personnel en gardant le même régime. Le mouvement populaire veut une transition dirigée par des hommes nouveaux crédibles dont la mission sera d’organiser les élections honnêtes. Dans le discours, les généraux sont pour la transition, mais ils veulent qu’elle soit menée par un président élu. Le problème vient de ce que la population n’a pas confiance dans la hiérarchie militaire qui a ordonné le trucage des élections précédentes.

    Question : Vous avez décrit dans votre ouvrage l’Algérie et la démocratie le processus électoral comme produit de la liberté d’expression qui renvoie à l’autonomie de l’individu et à la sécularisation du champ politique. Or si à travers le hirak s’exprime aujourd’hui cette aspiration à choisir librement les dirigeants en dehors « du système », on ne peut pas nier que les valeurs idéologiques notamment nationalistes restent prégnantes chez un courant important des Algériens qui continuent à considérer l’armée comme l’incarnation de la nation, dépositaire de la souveraineté politique et à ce titre disposant d’une légitimité politique. Peut-on décréter de force un changement de système sans tenir compte de cette réalité sociale ?

    Réponse : La population qui manifeste en Algérie accuse les généraux et le régime d’avoir affaibli la nation par la corruption. Si vous dites à un jeune que le général algérien est un nationaliste, il vous rira au nez. Bien sûr, tous les généraux ne sont pas corrompus, mais dans le vocabulaire algérien le mot général est synonyme de corruption. Pourquoi ? Parce que du fait que les généraux désignent le président et les députés, ils se mettent au-dessus des lois. Aucun juge n’osera arrêter un général corrompu ou impliqué dans des activités illégales. Dans ces conditions, l’image du général comme étant un nationaliste est brisée.

    Le mouvement populaire est la résurgence du nationalisme exprimé par les centaines de milliers de manifestants qui portent fièrement l’emblème national.

    Le régime a porté atteinte aux symboles de la nation et a trahi la mémoire des martyrs lorsque Bouteflika est parti se soigner en France dans un hôpital de l’armée française, cette même armée qui a bombardé au napalm des villages algériens durant la guerre de libération. Les jeunes ne considèrent pas les dirigeants comme des nationalistes. Quant à l’armée, les manifestants scandent djeich-chaab khawa-khawa parce qu’ils font la différence entre la hiérarchie militaire, qui est un acteur politique a-constitutionnel ou anticonstitutionnel, et l’armée comme institution de l’Etat. Il y a un rejet de l’implication politique de la hiérarchie militaire dans la politique mais pas de l’armée.


    Question : Si la nature du régime empêche l’évolution vers une république séculaire et une société démocratique et qu’il apparaît pour le hirak nécessaire de promouvoir des acteurs issus de la « société civile » en rupture avec le système qui seraient donc seuls légitimes pour assurer la transition démocratique, cela ne revient-il pas à imposer une homogénéisation des valeurs idéologiques dans lesquelles certains groupes sociaux ne se retrouvent pas ?

    Réponse : Comme toute société, la société algérienne est divisée idéologiquement et politiquement. Il n’existe pas de société politiquement homogène. Ceci est le rêve utopique du populisme qui a connu notamment dans le monde arabe un échec. Ce que veut le mouvement populaire, à travers la lecture des slogans des manifestants, c’est un Etat de droit avec l’alternance électorale et la liberté d’expression. Qu’il y ait des laïcs ou des islamistes, des courants de droite ou de gauche qui gagnent les élections, ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est qu’ils quittent le pouvoir s’ils perdent les élections. C’est ce que veulent les Algériens. Ils veulent que les dirigeants soient sanctionnés électoralement et soient jugés par des tribunaux s’ils volent l’argent de l’Etat. Ce schéma politique est refusé par les généraux mais ils n’ont pas d’autre choix que de l’accepter.


    Question : Vous écriviez en 2012 que les conditions sociales, économiques, culturelles qui donnent au populisme sa pertinence sont dépassées. Que pensez-vous de cette conclusion aujourd’hui et comment voyez-vous l’avenir politique de l’Algérie ?

    Réponse : Le populisme a appartenu à une étape historique du nationalisme sous la domination coloniale. Il a permis d’assurer l’unité du peuple contre la domination coloniale. Après l’indépendance, il a été une ressource idéologique de privatisation du pouvoir par un régime qui a bloqué le développement du pays. Le populisme n’est efficace et pertinent que dans le combat contre la domination étrangère. Après, il devient une démagogie verbale. En Algérie, il a coupé l’Etat de la population et a empêché l’économie de se développer sur une base créative. Il a favorisé des richesses sur la logique rentière et sur la base du clientélisme. Le populisme n’est pas révolutionnaire en temps de paix ; on le voit avec les droites extrêmes en Europe qui sont fascisantes, et même aux USA avec Trump qui est un populiste raciste.
    Dernière modification par sako, 07 septembre 2019, 11h20.

  • #2
    La confrontation entre l’Etat-Major et le hirak continue parce que l’Etat-Major est en train de jauger jusqu’où les Algériens iront dans la mobilisation populaire. Il a tablé sur l’essoufflement du mouvement durant le ramadan. Il a ensuite espéré que l’été et les vacances des étudiants viendront à bout de la détermination des manifestants. Il faudra s’attendre à des décisions importantes d’ici un mois ou deux car la position de l’Etat-Major est intenable.
    On le savait, El Gaid navigue à vue, sans aucune stratégie à part espérer l’essoufflement du Hirak ..

    Mais le roi est désormais nu, pieds et poings liés, il doit se découvrir et nous exposer sa "stratégie bien étudiée"!!

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    • #3
      Élément de langage d'une "stratégie bien étudiée": le mensonge !

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      • #4
        sauf que ce qu'on ne dit pas, ou pas assez, c'est que Gaid Salah n'est pas le seul dans son délire, il a sans aucun doute une armada de chefs militaires qui l'entourent et sont extremistes ( aprentis dictateurs ) de la même façon que lui, et jeunes de surcroit !

        ils vont "tuer" peut être le père et le remplacer pour faire durer le plaisir, le koursi par la force est trop tentant quand on a un logiciel arabo musulman dans l'ADN, ça ne veut pas dire pour autant que nos autres logiciels ( si on en avait de différents ) ne seraient pas contaminés, la preuve, presque tous nos ex présidents étaient des berberes ! le contraire ça aurait été prouvé depuis !


        la solution pour moi relève du miracle, il faut qu'en plus des manifestations ( à la gilets jaunes... ) :

        le Hirak doit être à la hauteur et aller jusqu'au bout et tenter d' en faire du pays, un pays "normal" ( la démocratie c'est pas pour avant 30 ans au minimum ) au lieu d'un "cirque" permanent comme avait dit un marocain anonyme quelque part, la meilleure définition d'une personne ou d'un pays, c'est djarek qui te la donne, ce n'est pas juste de la rancune ( il y en a un peu ), mais c'est juste un miroir LOL
        Dernière modification par tizi oualou, 07 septembre 2019, 13h03.

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        • #5
          doit se découvrir et nous exposer sa "stratégie bien étudiée"!!
          son mensonge bien annoncé plutôt ...

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          • #6
            pourquoi tu corriges Lahouari Addi qui n'utilise pas de mots à tords et à travers ( comme moi, toi et d'autres ici )

            si tu remplace le mot " bien étudiée" par "bien prononcée", ça veut dire que ceux qui sont entrain de diviser le pays au risque de son éclatement ont juste "annoncé" leur agenda et ne l'ont pas "étudié", pour moi c'est gentil de dire ça, perso, je dirais que le pouvoir VEUT PARTAGER LE PAYS au point d'arriver COMME LE SUD SOUDAN s'il le faut.

            j'aime pas prendre 'mes ennemis" pour des ignorants ou des débiles profonds, l' "ignorance" risque de me peter en pleine gueule si vous voyez que je veux dire !

            sous estimer son opposant dans un bras de fer ( en politique ou ailleurs ) c'est d'être ignorant des vrais enjeux parce que enjeux, sont trop importants et dépassent nos imaginations, et donc risquer de perdre bêtement le 'match'

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            • #7
              Tracy chapman,

              Tout argument admet une inversion selon Hegel

              Ainsi, le fait que gaid "annonce" des choses graves sans réfléchir peut vouloir dire qu'il se fiche pas mal des conséquence. Il n'y en a que pour son nombril, le moment de son annonce. Qu'il se fout de mettre les gens dans la panade.

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              • #8
                oui mon écureuil !

                c'est ce je crois, pour moi, les dernières sorties de Gaid Salah ressemblent aux déclarations des Generaux de la colonisation française, ni plus ni moins

                il est parfaitement conscient qu'à terme, c'est la division non seulement du territoire ( ça c'est déjà dans tous les esprits ) mais carrément de nos populations de toutes les wilayas du pays,

                puisque, ce n'est que supercherie que de dire que seuls les "kabyles" seraient "spécifiques"

                chaque douar algérien comme dirait notre ami Pack2000 qui commence par Ouled ceci, ou Bencela sont des tribus, il suffit d'un rien ( je sais c'est pas compréhensible pour la plus part ici ) qu'un reveil nous revient après 500 ans d'oubli,

                l'algérie finalement, revient à ce qu'on nous a raconté et eu la crainte dans nos pires cauchemars,.
                .... n'a jamais existé,

                et les generaux de boumedienne jusqu'a gaid salah n'ont fait que le confirmer pour ne pas dire nous enfoncer pour y revenir à l''etat naturel, un assemblage de tribus et rien d'autres !!

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