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L'impossible retour à l'avant 22 février

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  • L'impossible retour à l'avant 22 février

    Les prérogatives accordées par les différentes constitutions au "Président" ont toujours été purement formelles car le pouvoir n'a jamais été institutionnalisé.

    Les marges de manoeuvres d'un chef d'État en Algérie, et son sort politique et parfois physique, ont toujours été déterminé par le niveau de consensus entre les différents groupes militaires, sécuritaires, bureaucratiques, civiles et économiques informelles.

    Il est faux d'affirmer, comme bon nombre d'experts autoproclamés, que nous avions eu affaire à un régime de type présidentiel et que l'origine de la crise était due exclusivement à une dérive personnelle du chef de l'Etat.

    Ce que l'on désigne en Algérie par pouvoir est en réalité une nébuleuse politique clandestine échappant à tout contrôle et à toute juridiction qui selon les situations, en particulier dans les moments de crise, fait appel à l'Armée pour trancher les différends.

    Cela, en plus de rendre illisible les processus décisionnels, fait de l'Armée non pas le centre détenteur du pouvoir mais l'instrument par lequel il se conserve.

    La crise que traverse ce système insondable et insaisissable par les outils de la science politique depuis 2015 et qui a atteint son paroxysme avec la tentative avortée d'imposer un cinquième mandat et l'émergence spectaculaire du peuple comme acteur politique historique a anéantit les vérités du système.

    Le consensus interne étant irrémédiablement rompu, l'affrontement, devenant public, se déplace au sein même de l'institution militaire.

    Une situation inédite et dangereuse qui place le pays sur une dangereuse ligne de crête.

    Et qui met plus que jamais les chefs militaire devant des choix cruciaux, quasi existentiels pour la Nation.

    L'impossibilité de renouer avec la logique politique qui a prévalu depuis l'indépendance en tentant de ressusciter les mêmes modes de fonctionnement devraient convaincre les plus lucides par les responsables militaires à accepter la solution politique globale réclamée par les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont le sens de l'intérêt national et qui ont toujours eu le souci de concilier éthique de conviction et éthique de responsabilité.

    Une présidentielle qui n'a pas pour finalité l'institutionnalisation et la constitutionnalisation du pouvoir, acte constitutif de tout Etat moderne, briserait la cohésion de l'Armée et condamnerait le pays au désastre.


    Samir bouakouir
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