La pauvreté ne serait pas la seule cause du terrorisme, ni le désespoir. Des habitants de Skouila, interrogés par le reporter, estiment que c’est surtout l’ignorance qui suscite le terrorisme.
Le basculement dans le terrorisme n’est pas que d’ordre idéologique ou de dressage. C’est également le fruit de la misère, si l’on en croit les informations distillées par le Maroc à propos de Abdelfettah Raydi, le kamikaze qui s’est fait exploser dans un cybercafé à Casablanca le 11 mars dernier. “C’est le produit de notre misère”, ne cesse de se lamenter sa mère en montrant aux médias sa baraque en parpaings et tôles ondulées de 6 m2 où elle vit depuis 27 ans et dans laquelle elle élève ses 7 enfants.
Elle habite au douar Skouila, l'un des 370 bidonvilles que compte Casablanca. Un reporter d’une agence de presse décrit l'unique pièce : “plus misérable qu'une cellule de prison.” Elle sert à la fois de chambre à coucher, de salle à manger, de cuisine et même de toilettes, éclairée par une seule ampoule, branchée directement à partir de poteaux électriques. L'eau potable y est assurée par de rares fontaines publiques.
2 300 familles vivent à Skouila et autant dans chacun des autres bidonvilles de la métropole économique du Maroc. À l'extérieur du bidonville, des montagnes de détritus et d’innombrables ruisseaux d’eaux usées.
Le tout dans des odeurs intenables. Vaches et moutons paissent dans ces champs d’ordures, mâchonnant les sacs en plastique ainsi que les excréments et s’abreuvant dans les égouts à ciel ouvert. Plus de 300 000 personnes vivent entassées dans la misère à Casablanca, la carte de visite du Maroc moderne, soit environ 10% de la population de cette communauté urbaine de 4 millions d'habitants. Mais la pauvreté ne serait pas la seule cause du terrorisme, ni le désespoir.
Des habitants de Skouila interrogés par le reporter, estiment que c’est surtout l’ignorance qui suscite le terrorisme. En fait, c’est la combinaison de tous ces facteurs. Analphabétisme et lavage de cerveau sont les clefs de l’activisme islamiste dont le principe est d’entretenir la flamme soit disante religieuse en jouant sur la pauvreté, le désespoir et l’impiété des gouvernants. À Skouila tout rappelle la violence, comme ce café “Groznyï”, en solidarité avec les islamistes tchétchènes. Deux semaines après l'attentat de Casablanca, l'annonce du lancement d'un projet de relogement n'a pas excité les résidents de Skouila. Même si ce projet pouvait voir le jour, ils n'auraient pas les 30 000 dirhams (280 000 DA) qu'il faudrait débourser pour rentrer dans les nouveaux appartements. En définitive, c’est un cercle vicieux qui laisse encore du temps à l’islamisme radical.
D. Bouatta (journal liberte : 26/3/2007)
Le basculement dans le terrorisme n’est pas que d’ordre idéologique ou de dressage. C’est également le fruit de la misère, si l’on en croit les informations distillées par le Maroc à propos de Abdelfettah Raydi, le kamikaze qui s’est fait exploser dans un cybercafé à Casablanca le 11 mars dernier. “C’est le produit de notre misère”, ne cesse de se lamenter sa mère en montrant aux médias sa baraque en parpaings et tôles ondulées de 6 m2 où elle vit depuis 27 ans et dans laquelle elle élève ses 7 enfants.
Elle habite au douar Skouila, l'un des 370 bidonvilles que compte Casablanca. Un reporter d’une agence de presse décrit l'unique pièce : “plus misérable qu'une cellule de prison.” Elle sert à la fois de chambre à coucher, de salle à manger, de cuisine et même de toilettes, éclairée par une seule ampoule, branchée directement à partir de poteaux électriques. L'eau potable y est assurée par de rares fontaines publiques.
2 300 familles vivent à Skouila et autant dans chacun des autres bidonvilles de la métropole économique du Maroc. À l'extérieur du bidonville, des montagnes de détritus et d’innombrables ruisseaux d’eaux usées.
Le tout dans des odeurs intenables. Vaches et moutons paissent dans ces champs d’ordures, mâchonnant les sacs en plastique ainsi que les excréments et s’abreuvant dans les égouts à ciel ouvert. Plus de 300 000 personnes vivent entassées dans la misère à Casablanca, la carte de visite du Maroc moderne, soit environ 10% de la population de cette communauté urbaine de 4 millions d'habitants. Mais la pauvreté ne serait pas la seule cause du terrorisme, ni le désespoir.
Des habitants de Skouila interrogés par le reporter, estiment que c’est surtout l’ignorance qui suscite le terrorisme. En fait, c’est la combinaison de tous ces facteurs. Analphabétisme et lavage de cerveau sont les clefs de l’activisme islamiste dont le principe est d’entretenir la flamme soit disante religieuse en jouant sur la pauvreté, le désespoir et l’impiété des gouvernants. À Skouila tout rappelle la violence, comme ce café “Groznyï”, en solidarité avec les islamistes tchétchènes. Deux semaines après l'attentat de Casablanca, l'annonce du lancement d'un projet de relogement n'a pas excité les résidents de Skouila. Même si ce projet pouvait voir le jour, ils n'auraient pas les 30 000 dirhams (280 000 DA) qu'il faudrait débourser pour rentrer dans les nouveaux appartements. En définitive, c’est un cercle vicieux qui laisse encore du temps à l’islamisme radical.
D. Bouatta (journal liberte : 26/3/2007)
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