Pour étancher la soif poètique de poésie amazigh :Adrar n Fad (la montagne de la soif).
Quand on entend ou qu’on lit cette expression, on se pose la question du pourquoi de cette dénomination. C’est pourtant si simple : c’est pour rappeler à ceux qui s’y rendent (bergers, visiteurs...) de ne pas oublier leur provision d’eau !
Les fondateurs de l’Association culturelle Adrar n Fad (ACAF) ont sûrement voulu signifier leur soif culturelle pour avertir le visiteur que là où ils iront ils ne doivent pas oublier leur viatique culturel (aâwin adelsan).
La commune d’Aït Smaïl est située entre plusieurs montagnes, dans la daïra de Darguinah, wilaya de Béjaïa. L’une de ses montagnes qui la sépare d’Aokas la marine s’appelle “Adrar n Fad”.
En ce 21 mars 2007, en m’y rendant, la neige était au rendez-vous. “Bon signe ! ” me confiait le secrétaire général de l’association. Je voulais voir sur place l’avancement des préparatifs du cinquième festival de poésie d’expression amazighe prévu du 28 au 30 mars 2007 à Aït Smaïl, w. Béjaïa.
Dès les premiers contacts, je sentis l’importance de l’évènement pour l’équipe de l’association mais aussi de l’APC et de la population. C’est l’événement qui a sorti positivement la commune de son isolement pour la projeter dans la dimension régionale puis nationale.
Sans transition, j’étais happé par leur dynamisme.
La naissance de l’ACAF un 10 mars n’est pas fortuite puisqu’elle fait référence à une source d’inspiration qui ne peut se tarir : c’est l’acte même de révolte des étudiants à l’interdiction de la conférence Mouloud-Mammeri sur “la poésie kabyle ancienne”, le 10 mars 1980 à Tizi Ouzou.
Cette naissance au milieu des années sanglantes était aussi une réponse urgente à l’appel de cette jeunesse qui risque d’être happée par l’obscurité au sortir du printemps.
Ainsi, tous les liens sont établis pour permettre la renaissance et la continuité.
L’ACAF est agréée pour développer et promouvoir la culture amazighe sous tous ses aspects en juin 1994 sous le numéro 171/94.
L’ACAF n’est pas restée un numéro d’agrément. A force de questionnement, de retour aux sources, elle a brandi le seule emblème qui fait vibrer les cœurs et bouger les esprit—la poésie ! — et fait porter la réflexion par celui qui a défriché le terrain...
Le festival de poésie d’expression amazigh est né sous le symbole de la révolte calme et de la réflexion permanente sous l’œil vigilant de Mouloud Mammeri, n’en déplaise aux saints protecteurs …
Invoquer la formule des ancêtres au contact de la modernité et inviter chaque tribu à se joindre à la fête du verbe pour assurer la continuité horizontale et verticale.
Provoquer l’ancêtre dans son sommeil du juste pour lui signifier que la libération est un long cheminement de la condition humaine.
Reconvoquer chaque fois l’Histoire pour lui faire dire ses mésaventures. Réinventer le verbe qui soulève les monts et les océans chaque fois que la dignité humaine est piétinée !
Ainsi, chaque année, au mois de mars, depuis 2003, Adrar n Fad a accueilli ses invités, s’est enivrée de leur poésie et n’est nourrie de leurs réflexions...
Ainsi, d’année en année, le festival est passé de local à une dimension nationale. L’édition 2007 attend 109 poètes originaires de 9 wilayas et parmi eux 17 poétesses feront le déplacement.
A ces poètes qui vont concourir il faut ajouter les auteurs et les universitaires qui viendront animer des conférences sur des thématiques en rapport direct avec l’œuvre de Mouloud Mammeri et tamazight aujourd’hui.
Pour le spectacle, théâtre et exposition seront au rendez-vous.
Le festival attend plus de 200 participants.
L’équipe organisatrice, jonglant avec les moyens de bord, se prépare sans aucune agitation. Le calme des montagnes se dépeint sur leur démarche quel que soit la conjoncture ou l’événement. Egaux à eux-mêmes, ils offrent ce qu’ils ont de meilleur : sincérité et simplicité. Cette année, tout se passera sur place, au chef-lieu de la commune d’Aït Smaïl : hébergement, restauration et activités. Le temps gagné sur les va-et-viens entre les différents endroits de l’activité sera employé pour visiter et découvrir les multiples facettes d’Aït Smaïl.
Les flocons de neige dansent et je suis déjà sous le charme d’Adrar n Fad qui endosse son burnous pour la circonstance. J’imagine toutes ces plumes écrivant leurs nouveaux vers imbibés de “tasmaâlit”.
Azul, aqlagh n ussa d
Salus, nous sommes venus
Nussa d ad n ini
Pour dire
N zur ed Adrar n Fad
Visiter “la montagne de la soif”
Akken ad n ili
Et être
N bed ibeddi n lebdad
Debout dans le temps
Kennu ur ye tt ili
Sans crainte de plier
Ar ifed ye sred usekad
Et qu’à l’infini s’élance notre regard
Akka ara ne tt nerni
C’est ainsi que nous nous perpétuons
Par la dépêche de Kabylie
Quand on entend ou qu’on lit cette expression, on se pose la question du pourquoi de cette dénomination. C’est pourtant si simple : c’est pour rappeler à ceux qui s’y rendent (bergers, visiteurs...) de ne pas oublier leur provision d’eau !
Les fondateurs de l’Association culturelle Adrar n Fad (ACAF) ont sûrement voulu signifier leur soif culturelle pour avertir le visiteur que là où ils iront ils ne doivent pas oublier leur viatique culturel (aâwin adelsan).
La commune d’Aït Smaïl est située entre plusieurs montagnes, dans la daïra de Darguinah, wilaya de Béjaïa. L’une de ses montagnes qui la sépare d’Aokas la marine s’appelle “Adrar n Fad”.
En ce 21 mars 2007, en m’y rendant, la neige était au rendez-vous. “Bon signe ! ” me confiait le secrétaire général de l’association. Je voulais voir sur place l’avancement des préparatifs du cinquième festival de poésie d’expression amazighe prévu du 28 au 30 mars 2007 à Aït Smaïl, w. Béjaïa.
Dès les premiers contacts, je sentis l’importance de l’évènement pour l’équipe de l’association mais aussi de l’APC et de la population. C’est l’événement qui a sorti positivement la commune de son isolement pour la projeter dans la dimension régionale puis nationale.
Sans transition, j’étais happé par leur dynamisme.
La naissance de l’ACAF un 10 mars n’est pas fortuite puisqu’elle fait référence à une source d’inspiration qui ne peut se tarir : c’est l’acte même de révolte des étudiants à l’interdiction de la conférence Mouloud-Mammeri sur “la poésie kabyle ancienne”, le 10 mars 1980 à Tizi Ouzou.
Cette naissance au milieu des années sanglantes était aussi une réponse urgente à l’appel de cette jeunesse qui risque d’être happée par l’obscurité au sortir du printemps.
Ainsi, tous les liens sont établis pour permettre la renaissance et la continuité.
L’ACAF est agréée pour développer et promouvoir la culture amazighe sous tous ses aspects en juin 1994 sous le numéro 171/94.
L’ACAF n’est pas restée un numéro d’agrément. A force de questionnement, de retour aux sources, elle a brandi le seule emblème qui fait vibrer les cœurs et bouger les esprit—la poésie ! — et fait porter la réflexion par celui qui a défriché le terrain...
Le festival de poésie d’expression amazigh est né sous le symbole de la révolte calme et de la réflexion permanente sous l’œil vigilant de Mouloud Mammeri, n’en déplaise aux saints protecteurs …
Invoquer la formule des ancêtres au contact de la modernité et inviter chaque tribu à se joindre à la fête du verbe pour assurer la continuité horizontale et verticale.
Provoquer l’ancêtre dans son sommeil du juste pour lui signifier que la libération est un long cheminement de la condition humaine.
Reconvoquer chaque fois l’Histoire pour lui faire dire ses mésaventures. Réinventer le verbe qui soulève les monts et les océans chaque fois que la dignité humaine est piétinée !
Ainsi, chaque année, au mois de mars, depuis 2003, Adrar n Fad a accueilli ses invités, s’est enivrée de leur poésie et n’est nourrie de leurs réflexions...
Ainsi, d’année en année, le festival est passé de local à une dimension nationale. L’édition 2007 attend 109 poètes originaires de 9 wilayas et parmi eux 17 poétesses feront le déplacement.
A ces poètes qui vont concourir il faut ajouter les auteurs et les universitaires qui viendront animer des conférences sur des thématiques en rapport direct avec l’œuvre de Mouloud Mammeri et tamazight aujourd’hui.
Pour le spectacle, théâtre et exposition seront au rendez-vous.
Le festival attend plus de 200 participants.
L’équipe organisatrice, jonglant avec les moyens de bord, se prépare sans aucune agitation. Le calme des montagnes se dépeint sur leur démarche quel que soit la conjoncture ou l’événement. Egaux à eux-mêmes, ils offrent ce qu’ils ont de meilleur : sincérité et simplicité. Cette année, tout se passera sur place, au chef-lieu de la commune d’Aït Smaïl : hébergement, restauration et activités. Le temps gagné sur les va-et-viens entre les différents endroits de l’activité sera employé pour visiter et découvrir les multiples facettes d’Aït Smaïl.
Les flocons de neige dansent et je suis déjà sous le charme d’Adrar n Fad qui endosse son burnous pour la circonstance. J’imagine toutes ces plumes écrivant leurs nouveaux vers imbibés de “tasmaâlit”.
Azul, aqlagh n ussa d
Salus, nous sommes venus
Nussa d ad n ini
Pour dire
N zur ed Adrar n Fad
Visiter “la montagne de la soif”
Akken ad n ili
Et être
N bed ibeddi n lebdad
Debout dans le temps
Kennu ur ye tt ili
Sans crainte de plier
Ar ifed ye sred usekad
Et qu’à l’infini s’élance notre regard
Akka ara ne tt nerni
C’est ainsi que nous nous perpétuons
Par la dépêche de Kabylie
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