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Hommage/Il s’est éteint samedi dernier : Dadda avait l’USMAB, la révolution et Yollande au cœur

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  • Hommage/Il s’est éteint samedi dernier : Dadda avait l’USMAB, la révolution et Yollande au cœur

    Par Abdelkrim Ghezali
    La fontaine de la lessive, la création de l’USMAB, la lutte armée pour l’indépendance de l’Algérie et sa dulcinée, la compagne de sa vie, celle qui l’a chérie jusqu’au dernier moment, sont les trois passions de Mahmoud Mansouri, ou Hamoudi pour beaucoup de Beïdis, ou aussi Dadda pour les intimes. Il s’est éteint samedi, 7 septembre, sans faire de bruit, à l’âge de 93 ans. Il naquit en 1926 à Aïn Beïda, au sein d’une famille nationaliste, puisque le premier martyr de la guerre de libération, dans cette ville, était un Mansouri, cousin de Dadda. C’est dans cette ville précoce dans le militantisme anticolonial que le défunt a fait ses classes révolutionnaires. Dans ses mémoires, le moudjahid Amor Ghezali, décédé en 2007, racontait comment lui et ses amis dont Mahmoud Mansouri, fréquentaient les cercles politiques activant dans la ville de Aïn Beïda avant d’être séduits par le discours des indépendantistes du PPA, dont le cercle semi-clandestin était animé par leur aîné Messaid Abderrahmane, qu’on appelait Cheikh Abderrahmane. Gonflé à bloc par les prêches révolutionnaires et l’idéal de voir l’Algérie libérée du joug colonial, Dadda, à l’instar de ses amis, jeunes militants, s’impatientait de passer à l’action au début des années 1940. Sa haine pour tous les symboles colonialistes le poussa, lui, et un certain nombre de sportifs animés de sentiments nationalistes, à quitter, en 1943, le club de football, la JSAB, dominé par les Européens, pour créer l’USMAB qui sera le porte-drapeau de la résistance et de la lutte anticolonialiste. Grâce à cet instrument sportif, les Béïdis seront mobilisés massivement contre l’occupation coloniale et préparés pour le jour J. Dadda ne s’était pas contenté de cette réalisation. Il voulait tout autant que ses amis militants faire un coup d’éclat qui marquera les esprits et sera l’acte de rupture avec l’Algérie française. Ainsi, il avait pris part à une opération commando décidée par la direction locale du PPA lors des festivités du 14 juillet 1944 célébrant la révolution française de 1789. Ghezali Amor raconte dans ses mémoires cet exploit. Les jeunes militants, pas plus d’une dizaine, s’étaient faufilés, sous couvert d’une nuit sombre, dans les stands d’une kermesse devant avoir lieu le lendemain, pour tout saccager et jeter les fanions dans les caniveaux à proximité de Janne Blanchard. Les révolutionnaires en herbe avaient aussi noirci les murs de l’école, située au centre-ville, de graffitis politiques à la gloire du PPA, de Messali Hadj et pour l’indépendance. Le slogan le plus cocasse était contre le gouverneur général : Catroux = 0000. Le lendemain, les jeunes révolutionnaires s’installèrent au café Nadi, pour s’enquérir des échos de leur opération. Ils étaient fiers d’entendre leurs aînés louer l’action des «héros» de la veille et en colère contre les militants assimilationnistes très critiques à l’égard des «coupables» de lèse-majesté. Dadda et ses camarades finirent par être arrêtés et jugés. La majorité a été condamnée à des peines de prison ferme alors que Dadda a été relaxé. Il poursuivit son combat vaille que vaille, alors qu’après les évènements du 8 mai 1945, la répression était féroce contre les militants indépendantistes. Pendant le démantèlement de l’OS au début des années 1950, qui allait plonger le PPA-MTLD dans une crise profonde, Mansouri Mahmoud partit en France en 1952 pour échapper à la répression et poursuivre son combat pour l’indépendance de l’Algérie tout en subvenant à ses besoins en travaillant, non sans s’adonner à son autre passion, le football. En 1956, Dadda rejoint la Fédération du FLN de France pour devenir le responsable de la Wilaya 3 (région lyonnaise). En 1957, il rencontra sa troisième et dernière passion, Yollande, qui deviendra sa camarade de lutte, l’amour de sa vie. Dadda a été arrêté en 1959 à Villeurbanne et condamné à 8 ans de prison ferme. Après le cessez-le-feu, il a été libéré et rentre en Algérie où il assuma des responsabilités au sein du FLN et fut élu député d’Aïn Beïda.
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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