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Wall Street : Trump demande aux "crétins" de la Fed de baisser les taux "à zéro ou moins"

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  • Wall Street : Trump demande aux "crétins" de la Fed de baisser les taux "à zéro ou moins"

    Jean-Noël Legalland, publié le 11/09/2019


    (Boursier.com) — La bourse américaine progresse très légèrement en pré-séance ce mercredi, S&P500 et DJIA s'accordant respectivement 0,1% et 0,2%. L'indice dollar avance de 0,3% à 98,6. Le baril de brut WTI gagne 1,1% à 58,1$ sur le Nymex. Les opérateurs restent relativement confiants à la veille des annonces monétaires de la BCE, qui devrait donc livrer des mesures de soutien face à une économie affaiblie.

    Sur Twitter ce mercredi, Trump s'est une fois de plus défoulé sur la Fed. "La Réserve Fédérale devrait ramener nos taux d'intérêt à ZÉRO ou moins, et nous devrions ensuite commencer à refinancer notre dette. LES DÉPENSES D'INTÉRÊT POURRAIENT ÊTRE LARGEMENT RÉDUITES, tout en en allongeant dans le même temps l'échéance de manière substantielle. Nous avons la meilleure devise, la puissance et le bilan financier. Les USA devraient toujours payer le taux le plus bas. Pas d'inflation! C'est simplement la naïveté de Jay Powell et de la Réserve Fédérale qui ne nous permet pas de faire ce que d'autres pays font déjà. L'opportunité d'une vie que nous ratons à cause de 'crétins'", a tempêté Trump, qui ne réclamait jusqu'à présent qu'une baisse des taux... d'un point entier et une reprise du QE.

    En Europe, Boris Johnson a confirmé qu'il ne demanderait pas de nouveau report du Brexit, après la promulgation d'une loi le contraignant à demander trois mois de plus auprès de l'Union européenne si aucun accord n'était trouvé au 31 octobre. Le gouvernement italien de Giuseppe Conte, dirigé avec l'appui du Parti démocrate et du Mouvement 5 étoiles, soutenu par le Sénat, peut quant à lui prendre ses fonctions.

    La cote américaine a terminé hier en ordre dispersé. L'attentisme a dominé en l'absence d'avancées significatives du côté des négociations commerciales sino-américaines. A la clôture, l'indice Dow Jones a gagné 0,28% à 26.909 points, notamment grâce à une belle fin de séance d'Apple (+1,18%) après la présentation de ses nouveaux services et produits. L'indice large S&P 500 a fini stable (+0,03%) à 2.979 pts et le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologies et biotechnologiques, a fléchi de 0,04% à 8.084 pts.

    De nouvelles inquiétudes venues de Chine ont pesé hier. Les prix chinois à la production se sont en effet tassés de 0,8% en août, leur plus forte correction en trois ans. Les entreprises locales abaissent en effet les prix de vente face à une demande chancelante et aux tensions commerciales sino-américaines. Il s'agit donc d'un nouveau signe assez clair de ralentissement en Chine, qui pèse notamment sur les valeurs technologiques à Wall Street.

    Les marchés s'interrogent sur l'ampleur des annonces à attendre ce jeudi 12 septembre de la part de la BCE, avant la réunion de la Fed la semaine suivante, les 17 et 18 septembre.

    En Europe, les marchés anticipent de pied ferme une série de mesures de la part de la banque centrale, à commencer par une nouvelle baisse du taux de dépôt, qui pourrait passer de -0,4% à -0,5% ou -0,6%. L'introduction d'un système de paliers pour cette taxation des réserves excédentaires des banques devrait être annoncé en même temps, afin de ne pas trop pénaliser les établissements financiers. A son niveau actuel de -0,4%, cette politique de la BCE a coûté près de 8 milliards d'euros en 2018, dont environ 60% ont été payés par les banques allemandes et françaises. Selon l'agence Scope, une baisse de 10 points de base de ce taux, coûterait aux établissements environ 1,7 MdE supplémentaire.

    Certains espèrent même l'annonce d'une reprise du programme de rachat d'actifs, mais cette question ne fait pas l'unanimité a sein des membres du conseil de la BCE, l'Allemagne y étant notamment opposée. En cas d'absence d'annonce sur cette question du QE, les marchés pourraient réagir négativement, selon les experts.

    Aux Etats-Unis, les marchés ont d'ores et déjà intégré une nouvelle baisse des taux directeurs de la Fed à l'issue de sa prochaine réunion des 17 et 18 septembre, après celle d'un quart de point du mois de juillet, qui était la première depuis plus de 10 ans. L'outil Fedwatch du CME Group indique une probabilité de 88,8% pour une baisse d'un quart de point, ce qui ferait revenir le taux des "fed funds" entre 1,75% et 2%. La probabilité actuelle d'un statu quo de la Fed le 18 septembre se situe à 11,2%.

    Vendredi, le président de la Fed, Jerome Powell, avait indiqué que la Fed ne prévoyait pas de récession aux Etats-Unis, mais que l'économie américaine faisait face à des risques baissiers "significatifs". Il a assuré que la Fed continuera à agir de manière appropriée pour soutenir la croissance de l'économie américaine.

    Le pétrole a reculé hier après 4 séances de hausse, qui lui avaient permis de retrouver ses plus hauts niveaux depuis 6 semaines. Le cours du brut léger américain WTI a ainsi cédé 0,78% à 57,40$ le baril (contrat à terme d'octobre), tandis que le Brent a fléchi de 0,34% à 62,38$ le baril. Le brut a pâti du limogeage par Donald Trump de son conseiller à la Sécurité nationale John Bolton. Le départ de ce "faucon", notamment sur le dossier iranien, plaide plutôt en faveur d'une désescalade des tensions au Moyen-Orient et en Asie, qui avaient soutenu l'or noir ces dernières semaines.

    L'indice des prix à la production aux États-Unis pour le mois d'août 2019 est ressorti en croissance de 0,1% en comparaison du mois antérieur, en ligne avec le consensus de place, après un gain de +0,2% un mois avant. Hors alimentaire et énergie, le 'PPI' a augmenté de 0,3%, contre +0,2% de consensus de marché. En glissement annuel cette fois, l'indice des prix à la production a progressé de 1,8% (+2,3% hors alimentaire et énergie).

    L'indice des anticipations d'inflation de la Fed d'Atlanta pour le mois de septembre 2019 sera communiqué à 16h (+2% sur le mois antérieur). Les stocks et ventes de grossistes du mois de juillet seront également annoncés à 16h (consensus stable sur les stocks). Pour finir, le rapport hebdomadaire sur les stocks pétroliers domestiques américains, pour la semaine close au 6 septembre, sera révélé à 16h30 (consensus -2,7 millions de barils sur les stocks de brut hors réserve stratégique).

    Les valeurs
    Du côté des trimestriels à Wall Street, la journée est encore assez 'light' ce mercredi, au lendemain des chiffres décevants de GameStop.

    Après un début de séance terne, Apple (+1,18%) a fini en hausse hier suite aux annonces faites lors de sa keynote organisée à son siège californien de Cupertino. Le directeur général de la firme à la pomme, Tim Cook, a présenté la gamme d'iPhone 11, la dernière génération de smartphones d'Apple. Il a aussi présenté l'Apple Watch Series 5, la nouvelle édition de sa montre connectée, ainsi qu'une nouvelle tablette, l'iPad 7, vendu à partir de 329$, et disponible à partir du 30 septembre.

    Mais les marchés attendaient surtout les nouveautés du côté des services, en particulier des informations détaillées sur le futur nouveau service de vidéo en streaming AppleTV+. Tim Cook a annoncé qu'Apple TV+ diffusera ses premières séries et films le 1er novembre, pour 4,99$ par mois, un prix défiant toute concurrence. Le leader Netflix , qui propose ses services à 13$ par mois, a vu son titre chuter de plus de 2% mardi, tandis que Walt Disney (13$ par mois aussi) a cédé 2,2% et qu'Amazon (9$ par mois pour le service Prime Video) a cédé 0,6%.

    GameStop. Le distributeur américain de jeux vidéo et de matériel électronique a publié mardi après la clôture une perte nette de 415 millions de dollars pour son 2ème trimestre fiscal (4,15$ par action), et a fait des prévisions décevantes pour la suite de l'exercice 2019-2020. Le titre a plongé de plus de 20% en cotations post-séance à Wall Street suite à cette publication, avant de réduire un peu ses pertes à environ 15% dans la nuit. Avant cette séance, le cours de l'action Gamestop abandonnait déjà plus de 60% depuis le début de l'année.

    Les ventes trimestrielles de la société basée à Grapevine au Texas ont plafonné à 1,29 milliard de dollars, en baisse par rapport à la même période de 2018 (1,65 Md$). Elles sont ressorties inférieures au consensus de 1,34 Md$ compilé par le cabinet Factset. Même en excluant une énorme charge pour dépréciations d'actifs de 363,9 M$ et d'autres éléments exceptionnels qui ont plombé les comptes du trimestre, Gamestop n'a pas atteint les objectifs attendus par le consensus. Hors ces éléments, la perte nette ajustée s'élève encore à 32 cents par action, contre 10 cents un an plus tôt, et alors que le consensus Factset tablait sur une perte de 18 cents par titre.

    La suite de l'exercice ne se présente en outre pas sous de meilleurs auspices. GameStop dit ainsi s'attendre à un résultat net ajusté de 1,15$ à 1,30$ par action sur l'ensemble de l'exercice, alors que les analystes s'attendaient jusqu'ici à 1,61$ par action.

    General Electric entend lever jusqu'à 3 milliards de dollars en cédant des parts de sa filiale Baker Hughes, ce qui ramènerait la participation du conglomérat industriel et financier à moins de 50% de la firme parapétrolière de Houston. GE possédait un peu plus de 50% du capital de Baker Hughes à fin juin 2019. GE vient d'être attaqué par un lanceur d'alerte, Harry Markopolos, qui avait prévenu du scandale Madoff, et compare le groupe industriel à Enron ou Worldcom, deux des faillites frauduleuses les plus tristement célèbres aux USA. Markopolos a notamment accusé GE de ne pas comptabiliser de manière correcte Baker Hughes dans ses états financiers.

    GE va vendre jusqu'à 120,75 millions de titres Baker Hughes de catégorie A via une offre secondaire, alors que 'Baker' va racheter à General Electric pour 250 millions de dollars de titres de catégorie B dans le cadre d'une transaction privée. Une fois l'opération finalisée, GE pourrait 'déconsolider' Baker Hughes, dont il détiendra moins de 50%.

    Lexicon Pharmaceuticals flambe avant bourse à Wall Street. Il faut dire que le Français Sanofi va verser 260 millions de dollars au groupe américain pour mettre un terme à leur partenariat dans le développement du médicament contre le diabète Zynquista. Le dédommagement est assez colossal, puisque l'Américain capitalisait moins de 183 millions de dollars à Wall Street avant cette nouvelle.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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