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Algérie: l’intelligence économique pour protéger l’entreprise

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  • Algérie: l’intelligence économique pour protéger l’entreprise

    En Algérie, après la tenue, les 10 et 11 mars en cours, des assises sur le thème «l'intelligence économique» organisées par le bureau conseil VIP Groupe (Visuel image promotion), c’est au tour de NT2S, une société spécialisée en technologie de l’information, de tenir,les 8 et 9 avril prochain à l’Aurassi, la troisième édition du Colloque international IEMA 2007 sous le haut patronage du ministre de la Petite et Moyenne Entreprise et de l’Artisanat.

    A un mois d’intervalle se tiendra à Alger une deuxième rencontre portant sur le même sujet, à savoir l’intelligence économique (IE) et la veille stratégique en entreprise. Après la tenue, les 10 et 11 mars en cours, des assises sur le thème organisées par le bureau conseil VIP Groupe (Visuel image promotion), c’est au tour de NT2S, une société spécialisée en technologie de l’information, de tenir, les 8 et 9 avril prochain à l’Aurassi, la troisième édition du Colloque international IEMA 2007 sous le haut patronage du ministre de la Petite et Moyenne Entreprise et de l’Artisanat. Un événement qui, nous dit-on, «a reçu l’appui de M. Alain Juillet, haut responsable chargé de l’intelligence économique auprès du Premier ministre français qui sera représenté par son adjoint, Jean-Marc Falcone […], l’objectif étant de présenter l’état de la réflexion dans le domaine de l’intelligence économique en Algérie, en France et dans d’autres pays».

    Parce que les guerres sont, à l’ère d’une mondialisation galopante et visiblement irréversible, éminemment économiques où «l’information remplace le fusil, et le concurrent, l’ennemi», il est d’abord question de protéger l’économie nationale d’une concurrence, implacable et pour le moins redoutable, par la maîtrise et la gestion de l’information stratégique pour l’entreprise. L’univers de l’intelligence économique étant très vaste, les définitions de sa notion sont parfois très diverses mais, cependant, complémentaires.

    Pour Alian Juillet, le monsieur IE français, l’intelligence économique est simplement «la maîtrise et la protection de l’information stratégique pertinente par tout acteur économique».

    Pour rappel, la question de l’intelligence économique a été abordée pour la première fois en conseil de gouvernement le 20 décembre dernier, à la faveur de l’examen du document portant stratégie industrielle. Depuis, plusieurs initiatives ont vu le jour, à l’instar du lancement d’une formation en PGS (post-graduation spécialisée) qu’assurera, dès le 5 avril prochain, l’Université de la formation continue. Les dernières assises sur l’intelligence économique tenues par le groupe VIP ont également donné lieu à la signature d’un contrat entre ledit groupe et l’Ecole européenne pour l’intelligence économique de Paris pour la création d’une école spécialisée qui doit ouvrir ses portes au mois de septembre prochain.

    Si l’Algérie met aujourd’hui les bouchées doubles pour rattraper un relatif retard pour la sensibilisation sur cette question, cela semble lui être surtout dicté par son nouvel environnement économique caractérisé, bien sûr, par la transition d’une économie administrée à une économie de marché, mais aussi par la signature de l’accord d’association avec l’Union européenne, effectif depuis septembre 2005, ainsi que son intention d’intégrer l’Organisation mondiale du commerce. En somme, par une concurrence mondialisée. Ce qui revient à dire que l’entreprise algérienne, en particulier, et l’économie nationale, en général, sont appelées à faire face crescendo à une concurrence des plus féroces et tous azimuts. Ne pas dégager une stratégie à même de protéger l’entreprise algérienne n’est rien d’autre qu’un franc suicide.

    La multiplication des rencontres autour de cette question permet, sans doute, de tirer les enseignements des politiques nationales engagées dans d’autres pays afin de mieux affiner les orientations d’une politique industrielle adaptée aux réalités de notre pays. Elles devraient surtout permettre une prise de conscience, à toutes les échelles, aussi bien au sein des institutions étatiques que dans les divers milieux d’affaires liés à l’entreprise, des enjeux qui guettent l’entreprise algérienne.

    A NT2S, on juge que «l’entreprise, aujourd’hui, ne peut plus se contenter de réduire ses coûts ou de maîtriser uniquement la technologie, il lui faut également maîtriser un ensemble de leviers complémentaires : la maîtrise des savoir-faire technique et commercial, celle de la production, de la logistique et de la distribution, de l’ancrage dans le territoire d’origine, le dialogue social, un personnel polyvalent, une politique de formation et surtout un système d’information. La cohérence de l’ensemble nécessite que l’entreprise devienne une cellule d’intelligence économique à part entière. Tel est, désormais, le sens du lancement d’une démarche d’IE dans une firme, quelle que soit sa taille ou son activité».

    Le Japon, les Etats-Unis et la France en exemple

    Au cours des dernières assises des 10 et 11 mars tenues par le VIP groupe, les experts ont cité les exemples modèles en expérience dans le domaine, dans les trois pays, à savoir le Japon, les USA et la France. Il a été révélé que «le Japon a, sous couvert d’humanitaire, obtenu la signature de convention avec les universités du monde entier et s’est abreuvé des résultats de leurs recherches pour alimenter les entreprises locales japonaises qui n’ont donc pas eu à dépenser un yen pour acquérir de nouvelles découvertes et autres procédés». Ce qui a fait réagir les états-Unis de Bill Clinton des années 90 «en contrôlant et limitant l’accès aux bases de données de la recherche universitaire et en lançant l’Internet-contrôle pour l’essentiel par Google et Yahoo». S’en est suivi un rapprochement de la recherche du monde de l’entreprise, le développement de la sécurité économique en vue d’une reconquête par les entreprises de leur position sur les marchés mondiaux. Une chambre de guerre et de réflexion économique au niveau fédéral pour la recherche de nouveaux marchés a été ainsi installée, de même qu’a été mise en place une stratégie de protection par le contrôle du réseau électronique.

    La France, elle, a lancé «une consultation pour réfléchir à ce que doit faire l’Etat pour permettre aux entreprises d’être présentes dans la concurrence. Il est advenu que l’Etat apporte aux entreprises toutes les informations sur les marchés émergents, les pourvoit en expertise et les accompagne dans la conquête de contrats dans ces nouveaux pays».

    Les entreprises algériennes, une stratégie de survie

    La question se pose aussi au niveau des organisations patronales. Interrogé sur le degré de prise de conscience au niveau de nos entreprises et indépendamment des initiatives étatiques, M. Reda Hamiani, président du FCE (Forum des chefs d’entreprise) nous répond que son association est très attentive, d’abord «à la conjoncture actuelle qui se caractérise par la mise en œuvre de l’accord d’association et qui, il faut le reconnaître, n’a pas bouleversé fondamentalement les données économiques en Algérie».
    Il affirme avoir attiré l’attention «des agents économiques sur les dangers et les enjeux capitaux qui menacent l’économie nationale», jugeant que les petites et moyennes entreprises algériennes sont déjà en danger.

    Tout en précisant que la pratique de l’intelligence économique doit se traduire par un mode opératoire, notre interlocuteur tire la sonnette d’alarme et déclare que «80% de nos entreprises ont des stratégies de survie et perdent continuellement des parts de marchés, y compris localement». Une tendance qui va se poursuivre au fur et à mesure qu’on avancera dans la zone de libre-échange si l’entreprise ne se donne pas les moyens adéquats pour au moins se protéger.

    Par La Tribune
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