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Les femmes maigres, causes et dépendances .

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  • Les femmes maigres, causes et dépendances .

    La responsabilité de l’entreprise privée dans le culte de la minceur et dans la dérive pré-anoxerique de la femme active

    Francis Alain Guitton

    journals.openedition.org

    La discrimination morphologique existe-t-elle, d’une manière exacerbée, dans le monde de l’entreprise ? Peut-on affirmer que, d’une manière tendancieuse, certaines sociétés, de la microstructure à la multinationale, puissent recruter plus facilement une femme belle et mince qu’une femme défavorisée sur le plan physique ? Cela paraît évident et peut même paraître logique pour certains, si l’activité demandée requiert un contact relationnel et public mais quelle peut être la limite décente et morale de cette réalité conceptuelle et sociale ? Quelles sont les dérives dangereuses d’un tel positionnement accepté par nos contemporains ? Notre objectif sera de sensibiliser le lecteur sur les conséquences d’une dérive sociétale dangereuse, sur la nécessité de réagir pour éviter l’écueil tendancieux et pathogène pour les sujets fragilisés et de préconiser une prévoyance sanitaire éclairée et équilibrée au sein des instances de recrutements de toutes structures professionnelles et associatives.

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    Le diktat de la maigreur

    Le 27 juin 2017 , par Aurélie Baert

    Lecourrierduparlement.fr

    Le nombre de jeunes filles considérées comme maigres a significativement augmenté selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’agence sanitaire publique. Ce phénomène est analysé par le médecin nutritionniste, Corinne Chicheportiche-Ayache et Victoire Maçon Dauxerre, ancienne mannequin et auteur du livre « Jamais assez maigre ».

    Un fléau qui s’amplifie depuis dix ans. Le docteur Chicheportiche – Ayache s’inquiète du nombre de jeunes filles anorexiques et boulimiques qui défilent dans son cabinet parisien. Le rapport indique que la maigreur chez les filles de 11-14 ans est passée de 8% à 13% entre 2006 et 2015. La spécialiste veut néanmoins éviter tout raccourci, soulignant que toutes les filles maigres ne souffrent pas forcément de troubles alimentaires et que l’indice de masse corporelle (IMC) n’est pas le seul indicateur à prendre en compte. Toutefois, elle paraît convaincue que ces chiffres doivent indéniablement mettre en garde les parents, les professionnels de la santé et les autorités de santé. En ce sens, elle évoque une lame de fond pour parler de l’extrême maigreur véhiculée par les magazines de beauté notamment et surtout par les réseaux sociaux. Pour la même raison, Victoire Maçon Dauxerre dénonce quant à elle le monde de la mode qui poursuit sa tyrannie de la maigreur. « Tant que les magazines, les designers et les réseaux sociaux véhiculeront cette image de la femme idéale très maigre, ce phénomène ne cessera pas ! » clame-t-elle. La mode détient donc une grande responsabilité, selon l’ancienne mannequin.

    La toute puissance de l’image et de la mode
    Sans filtre, Victoire Maçon Dauxerre raconte comment les maisons de haute couture parviennent à convaincre les nouvelles recrues de passer, en quelques semaines, d’une taille 36 à 32. « Un monde d’hypocrisie » où « les femmes deviennent des porte-manteaux interchangeables pour éviter le recours au sur-mesure ». Effarée, elle évoque les propos d’un célèbre couturier qui souhaite pour ses défilés des femmes sans poitrine : les bonnets A, c’est déjà trop ! On est loin des années 1980 où les mannequins étaient pulpeuses et en bonne santé. Depuis quelques années pourtant, les magazines semblent vouloir véhiculer l’image d’une femme « normale » avec des « formes ». « Encore un grand mensonge » selon Victoire.

    Le problème : les adolescentes sont très perméables à tous ces modèles féminins, une réelle menace pour la construction des adolescentes, s’alarme le docteur Chicheportiche -Ayache. Les jeunes entre 11 et 14 ans se construisent grâce à deux processus : copier l’autre et se faire accepter par l’autre. « Développer son identité sans être dans la norme peut être preçu comme étant d’une extrême violence » confie la spécialiste. Ajoutant que la puissance de l’image et des apparences explique, en grande partie, ces pathologies psychologiques. Sous l’impulsion des réseaux sociaux, certaines pratiques provoqueraient des dégâts psychiques et physiques considérables. A commencer par « le défi de la feuille A4 », qui consiste à parvenir à faire disparaître la largeur de son ventre derrière une feuille A4 verticale. Cette victoire est ensuite partagée en images sur Instagram ou Twitter. Un enjeu de santé public qui mériterait davantage de prévention et une intervention gouvernementale plus stricte : un avis que partagent Victoire Maçon Dauxerre et le docteur Chicheportiche-Ayache.

    Prévention et intervention gouvernementale réclamées
    Comment protéger les jeunes adolescentes ? Selon la médecin-nutritionniste Chicheportiche-Ayache, la prévention et la bienveillance doivent être au cœur du processus. Du médecin traitant au professeur de sport, tous les acteurs doivent être sensibilisés pour transmettre un message positif et sain sur l’alimentation, sans oublier l’intervention souhaitable de nutritionnistes au sein des établissements scolaires. La spécialiste se souvient notamment des propos de l’une de ses patientes : « ma professeure de danse m’a dit que j’avais pris des fesses ». Ce genre de maladresses verbales peut véritablement engendrer des ravages psychologiques chez certaines. En effet, cette remarque apparemment anodine avait été chez cette patiente le déclencheur d’une restriction alimentaire importante, point de départ d’une anorexie mentale Convaincue que l’hyper intellectualisation et l’hyper-rationnalisation de la relation à l’alimentation est parfois contre productive, elle s’enthousiasme d’un vrai retour à la culture culinaire, engouement véhiculé par les émissions télévisées comme Top chef, Master chef, Un dîner presque parfait, etc.

    Une Loi pour changer la mode ? Les décrets d’application des articles 19 et 20 de la loi de Santé du 26 janvier 2016 dite « Marisol Touraine » ont été publiés au Journal officiel du 5 mai 2017. L’article 19 de la loi Santé (applicable au 1er octobre 2017) prévoit que les photographies commerciales publiées par voie d’affichage, qui affinent ou épaississent la silhouette des mannequins, doivent être accompagnées de la mention « Photographies retouchées ». L’article 20 institue, quant à lui, un certificat médical obligatoire pour être mannequin, sous peine de sanctions pénales. Pour le Docteur Chicheportiche-Ayache, cette réglementation va dans la bonne direction ; néanmoins, elle reste bien insuffisante pour Victoire Maçon Dauxerre. Et comme toute Loi si on ne se donne pas les moyens de contrôler et sanctionner elle reste dans le registre des bonnes intentions. Victoire Maçon Dauxerre regrette que le pouvoir de l’argent puisse passer avant des impératifs de santé publique, en rappelant combien il a été difficile à Marisol Touraine de contenir les pressions de la Chambre syndicale de la haute couture. Elle est très sceptique sur l’application de ce texte. L’auteure du livre a dû perdre 12 kg en quelques semaines pour participer à une Fashion Week, l’obligation du certificat médical tous les deux ans ne semble donc vraiment pas en adéquation avec la réalité. À l’en croire, la meilleure solution consisterait à imposer une visite médicale avant chaque défilé, à interdire la profession aux mineurs et à établir une taille de confection en dessous de laquelle les mannequins ne pourraient travailler. La lutte contre les lobbies de la mode n’est de toute évidence pas encore terminée.


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