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Avortement illégal au Maroc : pourquoi #jesuisHajar

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  • Avortement illégal au Maroc : pourquoi #jesuisHajar

    Effectivement, il est surprenant que le Maroc autorise la prostitution ainsi que la pédophilie et non l'avortement?

    - Dans un pays où l’avortement est criminalisé, des milliers de femmes y ont recours dans l’illégalité chaque année. Pour satisfaire aux exigences d’une société qui s’approprie leur corps et leur destin, elles mettent leur vie en danger, dans l’inquiétude et la souffrance.

    Dans un État qui se targue d’avancées en matière de droits des femmes et se pose en protecteur de leurs revendications légitimes, on perpétue aveuglément le triste sort fait à ces femmes en le confiant aux marchands de pureté.

    Violation de l’intégrité physique

    Dans ce pays, et dans cet État, on a donc jeté en prison une jeune femme, Hajar Raïssouni, après l’avoir cueillie sans égard à la sortie d’une clinique, dans un état de faiblesse physique et de fragilité psychologique, pour l’accuser de débauche, de relations sexuelles hors mariage et d’avortement illégal.

    Pis, avec la complicité de certains médias, on a étalé sur la place publique des rapports médicaux qui ne nous épargnent aucun détail. Les accusateurs qui ont demandé un contre-examen contre la volonté de la jeune femme ont-ils conscience de la violence de leur geste ? Fouiller le ventre d’une femme contre son gré, au nom de la protection des mœurs, conjugue l’ironie et la violence jusqu’à la nausée. Alors que ressentir devant cette violation de l’intégrité physique d’une jeune femme ?

    Compassion sélective

    Que ressentir face à cette vindicte qui ajoute à la sanction, déjà injuste, un jugement moral qui voudrait qu’une jeune femme voilée, issue d’un milieu conservateur, a encore moins le droit qu’une autre de dépasser ses valeurs, et encore moins le droit qu’une autre au soutien de tous et de toutes ? Que fait-on de la riche complexité de l’individu ?
    Que fait-on de notre devoir de soutenir toute personne atteinte dans son intégrité et dans sa liberté, même si cette personne est différente de nous, ne pense pas comme nous ? La compassion serait-elle sélective et réservée à ceux qui pensent pareil ?
    (…).
    Libérez Hajar !

    Alors que dire ? Simplement : « Libérez Hajar ! ». Le dire, le répéter, ne pas céder. Parce qu’elle mérite, au regard de ce que l’on prétend ou veut que ce pays soit, le droit à la liberté absolue de jouir de son corps et de décider de sa vie.
    Car c’est l’occasion ou jamais de se départir de ce qui nous renvoie sans cesse en arrière, à nos contradictions : notre hypocrisie, notre mal-être dans un pays où l’on doit se cacher et parler bas pour vivre.-

    Par Rachid Benzine , Islamologue franco-marocain in Jeune afrique (extraits).

  • #2
    Sbah rabbi,

    Commentaire


    • #3
      Réjouissons-nous que nombreux/euses personnalités de la dictature marocaine prennent la défense de cette femme.

      - Ce Maroc qui nous manque…

      N’oublions pas pour autant d’où nous venons. Aujourd’hui, plus que jamais, il est temps que nous nous tournions vers notre passé, notre histoire, non dans un élan de nostalgie, mais bien pour apprendre à mieux nous connaître et faire ainsi valoir notre exception marocaine.

      Une paire de fesses qui s’affiche sur la page facebook de Mohamed Yatim, notre ministre de l’Emploi, une femme en prison pour avortement clandestin et relations sexuelles hors mariage, une autre poursuivie pour incitation à la débauche… La rentrée politique au Maroc s’annonce depuis plusieurs mois sur fond de scandales à caractère sexuel impliquant, au premier plan, des femmes.

      Ce type d’affaires de mœurs, nous en avons pris l’habitude au Maroc. Plus précisément, nous en sommes devenus coutumiers depuis le printemps arabe qui a vu la chute de pouvoirs autoritaristes.

      En lieu et place de programmes politiques, c’est à une batterie de valeurs religieuses, conservatrices et machistes que nous nous confrontons plus que jamais. Et à contrario, dans ce nouveau modèle social qui se pense épuré et pur, jamais nous n’aurons tant parlé de sexualité et du corps féminin.

      Ce printemps arabe, que l’on qualifiait alors naïvement de révolution des femmes tant celles-ci occupaient les premiers rangs des manifestations, a tourné, pour nous les femmes, au fiasco.

      Le rêve de sociétés arabo-musulmanes reconstruites par des hommes et des femmes sur la base d’un projet commun, prônant le respect et l’égalité, a sombré. En lieu et place de cela, un islam politisé, que certains pensaient gage de transparence et d’intégrité, qui met à mal la situation des femmes.

      Ne nous y trompons pas. Ces histoires de femmes teintées de scandales, de polémiques sur fond de faits divers sordides qui impliquent beaucoup trop souvent sexe et mœurs sont l’affaire de tous, et pas seulement des féministes.

      A force de nous y retrouver confrontés au quotidien, un sentiment de profonde lassitude s’installe en nous. Une envie irrépressible d’ailleurs, une conviction (bien qu’infondée) qu’on serait mieux dans un autre pays et le rêve persistant d’élever nos enfants dans une société plus ouverte et moins liberticide. Et de guerre lasse, nombreux sont les Marocains qui décident de quitter leur pays pour élever leurs enfants, et surtout leurs filles, sous d’autres cieux.

      Ces conversations qui s’éternisent jusque tard dans la nuit où nous comparons notre Maroc d’avant à ce Maroc d’aujourd’hui en reviennent toujours au même constat. Ce n’était pas forcément mieux avant à bien des égards, mais une chose est sûre, cette religiosité extrême qui bride nos comportements, qui remplace toute réflexion et bannit toute forme d’autocritique est quelque chose de nouveau pour les trentenaires, et les plus âgés, de ce pays.

      Nos parents, quand ceux-ci sont encore de ce monde, sont les premiers à s’en étonner. Eux qui ont connu la mode yéyé, le rock, les pantalons tailles basses, les chaussures à talon des hommes, Ain Sbaâ quand Edith Piaf et Charles Aznavour y chantaient, Mohammedia à l’époque du Sphinx et de Jacques Brel, les avant-premières de films à succès étrangers aux cinémas Rialto, Rif ou ABC, en présence des réalisateurs et des acteurs. Eux qui se souviennent encore du premier coca-cola qu’ils ont bu, des paquets de trois cigarettes qu’ont leur parachutait dans les rues, eux qui dansaient, chantaient et riaient en écoutant Bouchaib Al Bidaoui…

      «Hram», «débauche», «colonisation», «influence des koufars» s’insurgeront certains! Oui, peut-être, si l’on doit se référer aux propos de ceux qui tentent de nous faire croire que leur vision de la religion est la seule voie possible pour le salut du Maroc-.

      Le 360.ma par Zineb Ibnouzahir

      Commentaire


      • #4
        En contradiction manifeste, la dictaure marocaine autorise la pédophilie et la prostitution. Quiproquo?:22:

        En finir avec l’hypocrisie sexuelle au Maroc

        Editorial. L’appel de 470 citoyens pour l’abrogation des lois contre l’avortement et les relations sexuelles hors mariage intervient à point nommé.

        Editorial du « Monde ». La condition des femmes est souvent un bon indicateur de la santé d’une société et de l’état d’un régime politique. Celle réservée aux Marocaines reflète à la fois la remarquable vitalité d’un pays où de plus en plus de femmes accèdent aux responsabilités, et un système hypocritement obsédé par la virginité, où la liberté des mœurs sert de prétexte à des règlements de comptes politiques. Les poursuites judiciaires pour « débauche » – autrement dit relations sexuelles hors mariage – et « avortement clandestin », visant Hajar Raissouni, 28 ans, journaliste au quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum, traduisent la persistance d’une législation passéiste et l’utilisation des femmes comme boucs émissaires, dans un pays qui se veut moderne.

        Interpellée le 31 août, en compagnie de son fiancé, à la sortie d’un cabinet de gynécologie où elle dit avoir été soignée pour une hémorragie interne, la jeune femme est détenue depuis lors, en attendant un jugement où elle risque jusqu’à deux années de prison.

        Dans un appel que publie Le Monde, ainsi que plusieurs médias marocains, plus de 470 femmes et hommes, citoyens marocains, connus ou non, proclament leur solidarité avec Hajar Raissouni et avec les autres victimes des atteintes aux libertés sexuelles constatées dans le royaume chérifien. Ils réclament l’abrogation des lois répressives, en affirmant s’être mis eux-mêmes « hors la loi », pour avoir eu des relations sexuelles hors mariage, subi ou pratiqué un avortement-.

        Le monde.fr

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