Maroc, le tournant économique (la Nouvelle tribune)
Pour cette enquête dédiée au tournant économique qui caractérise le Maroc aujourd’hui, La Nouvelle Tribune a délibérément choisi de privilégier les témoignages, analyses et points de vue des grands opérateurs, décideurs et analystes qui sont témoins et acteurs de ce hénomène. À côté donc de l’analyse et des commentataires strictement journalistiques, l’enquête en question accorde une très large place aux entretiens, afin de transcrire au plus près cette réalité économique nouvelle et positive.
La Nouvelle Tribune publie aujourd’hui un supplément au numéro 540 sous le thème : « Maroc, le tournant économique ». Cette enquête, exhaustive et dense, est partie d’un constat, celui des performances historiques de la Bourse des Valeurs de Casablanca en 2006 et du bas niveau des taux d’intérêts. Notre intention première était donc de réaliser une retrospective du marché des capitaux, mais il est vite apparu que l’analyse était faussée par la persistance d’excédents de liquidités structurels. Dans la quête des solutions pour la résorption de ces excédents, nous avons pu constater qu’en réalité un tel processus était déjà largement enclenché dans le cadre de l’économie nationale dont le moteur actuel est bel et bien l’investissement. Ce salut, car il convient parfaitement de le qualifier comme tel, vient de l’Etat, devenu investisseur et facilitateur de l’investissement.
Le Maroc va bien mieux en ce début de 2007, au terme de douze mois d’une croissance économique quasiment inégalée jusque-là et qui aura eu des impacts positifs en maints domaines. Le mouvement des réformes structurelles, les grands chantiers et les projets d’aménagement urbains, touristiques, hôteliers, ont en effet lancé la croissance, alors que le taux de chômage enregistrait une décrue très nette, que les exportations réalisaient des performances inégalées et que les recettes fiscales connaissaient une hausse induite par le dynamisme des entreprises publiques et privées.
Ces constats ne sont pas ceux d’une seule publication, aussi sérieuse soit-elle. Ils sont le fait du Gouvernement, des analystes étrangers, des banques d’affaires locales et occidentales, des institutions internationales, des investisseurs nationaux et étrangers, des organismes d’évaluation du risque pays, (Voir encadré), etc.
Ainsi, la Commission Européenne, tout dernièrement, conduisait avec le Ministère marocain des Affaires Étrangères un séminaire à Barcelone sur l’adoption pour le Maroc du statut de «Partenaire Avancé» de l’Union Européenne du fait de la qualité et de l’ampleur des progrès accomplis dans le champ des réformes politiques, économiques et sociales ces cinq dernières années. Elle propose donc, dans le cadre de la Politique européenne de Voisinage, une enveloppe financière de 654 millions d’euros sur la période 2007-2010 pour aider le Royaume dans sa politique de développement multisectoriel, ses réformes, sa mise à niveau en matière d’éducation, de santé, de respect de l’environnement.
Cette image d’un Maroc dynamique, qui va résolument de l’avant dans la voie de la démocratisation, de l’approfondissement de la réforme institutionnelle, du respect des droit de l’homme, est désormais inséparable de celle d’une croissance qui se pérennise et qui s’autonomise par rapport au PIB agricole ou aux recettes de privatisation. Les chantiers ouverts, aussi nombreux qu’importants, les nouvelles niches de développement, les investissements éloquents dans le tourisme, l’habitat social, l’aménagement urbain et territorial, les grandes infrastructures, prouvent que les bases d’une nouvelle économie sont aujourd’hui en place, nouvelle économie qui s’affirme de plus en plus.
Les composantes de la reprise économique en 2006
Quelques chiffres contribueront à étayer ce constat qui se nourrit d’abord d’un taux de croissance du PIB de 8,1 % en 2006, d’une relative maîtrise de l’inflation avec un taux de 3,3%, (Voir encadré sur l’inflation),) et d’une baisse du taux de chômage qui se situe désormais en deçà du seuil de 10% de la population active.
En effet, selon le nouveau système de la comptabilité nationale, le taux de croissance du PIB était de 7,6 % au terme des onze premiers mois de 2006 et de 8,1 % pour l’année entière, selon les dernières données officielles. (Voir encadré sur le nouveau mode de calcul du PIB et ses incidences).
Cette croissance est le résultat des bonnes performances du secteur primaire, du BTP, des industries manufacturières, des télécommunications et du tourisme. Et les dernières estimations du Ministère de l’Agriculture indiquent une production céréalière de 93 millions de quintaux en 2006.
Par ailleurs, on constate une sérieuse amélioration de l’emploi : + de 550 000 emplois créés au troisième trimestre 2006 profitant aux secteurs des services (63%), de l’agriculture (14%), du BTP(11%) et de l’industrie (10%).
Cette donnée a pour corollaire une baisse de 3,8 points de la population active en chômage et un recul du taux de chômage de 0,9 point : 10 % au troisième trimestre 2006 contre 10,9% un an auparavant.
Comme l’indiquent donc les dernières données conjoncturelles, la reprise de l’économie nationale paraît solide et se généralise à un grand nombre de secteurs, réduisant le poids du secteur agricole dans la croissance du PIB. En 2006, l’activité économique a enregistré des performances satisfaisantes, affichant une progression de 8,1% du PIB contre 2,4 % en 2005. Ce résultat a été possible grâce à la contribution de tous les secteurs de l’activité économique :
- La bonne pluviométrie enregistrée a permis au PIB agricole de bénéficier d’une excellente campagne céréalière, affichant un taux de croissance de 30,6 %. Sa contribution à la croissance du PIB se situerait à 3,8 points après avoir été négative en 2005 (-2,7 points).
- Le PIB hors agriculture fait apparaître une tendance haussière de l’ensemble des activités (+5%) à l’exception des secteurs miniers et de raffinage du pétrole.
En effet, le repli de la production de phosphate de 1,5 % à la fin septembre 2006, conjugué au recul de l’activité de raffinage à la fin août de 9,2 % affecté par la flambée des cours, a légèrement pesé sur la croissance du pays. Toutefois, l’activité industrielle s’est redressée grâce à une demande soutenue des entreprises, le secteur des bâtiments et travaux publics a poursuivi son dynamisme comme l’indiquent le rebond des crédits accordés par les banques à l’immobilier (+26,3 %) et la progression des ventes de ciment (+8,7 %).
Le secteur tertiaire a bénéficié des actions menées par les pouvoirs publics dans le cadre de la vision 2010, visant le renforcement de l’infrastructure touristique et la promotion du produit national à l’étranger. Les arrivées de touristes étrangers se sont ainsi affichées en progression de 15% par rapport à 2005.
Le secteur des télécommunications a emprunté la même tendance haussière en 2006 tirant profit du cadre légal et réglementaire mis en place par les pouvoirs publics pour assurer le développement du secteur. Les résultats publiés par l’ANRT font état d’une progression du parc des abonnés «mobile» de 24,2 % à la fin septembre pour s’établir à 14,9 millions.
La demande intérieure a également contribué à soutenir la croissance nationale, car en dépit de l’augmentation des prix à la consommation, (+3,2 %), les ménages ont vu leur pouvoir d’achat se raffermir grâce à la montée des revenus en milieu rural (du fait d’une bonne année agricole) et à la forte création d’emploi.
Le taux de chômage s’est nettement amélioré et a franchi à la baisse la barre des 10% pour s’établir à 9.9% au troisième trimestre 2006.
Tous ces facteurs ont concouru à améliorer l’attractivité de la destination Maroc et de facto les investissements directs étrangers, comme en témoigne le niveau des investissements qui totalisaient 21,7 milliards de dirhams à la fin octobre 2006 et plus de 30 milliards à la fin de l’année dernière.
Quand l’Etat y met du sien
Cette embellie économique a d’ailleurs trouvé son expression au niveau des Finances Publiques comme en attestent les indications fournies par le Ministère des Finances et de la Privatisation sur les onze premiers mois de l’année 2006.
Pour cette enquête dédiée au tournant économique qui caractérise le Maroc aujourd’hui, La Nouvelle Tribune a délibérément choisi de privilégier les témoignages, analyses et points de vue des grands opérateurs, décideurs et analystes qui sont témoins et acteurs de ce hénomène. À côté donc de l’analyse et des commentataires strictement journalistiques, l’enquête en question accorde une très large place aux entretiens, afin de transcrire au plus près cette réalité économique nouvelle et positive.
La Nouvelle Tribune publie aujourd’hui un supplément au numéro 540 sous le thème : « Maroc, le tournant économique ». Cette enquête, exhaustive et dense, est partie d’un constat, celui des performances historiques de la Bourse des Valeurs de Casablanca en 2006 et du bas niveau des taux d’intérêts. Notre intention première était donc de réaliser une retrospective du marché des capitaux, mais il est vite apparu que l’analyse était faussée par la persistance d’excédents de liquidités structurels. Dans la quête des solutions pour la résorption de ces excédents, nous avons pu constater qu’en réalité un tel processus était déjà largement enclenché dans le cadre de l’économie nationale dont le moteur actuel est bel et bien l’investissement. Ce salut, car il convient parfaitement de le qualifier comme tel, vient de l’Etat, devenu investisseur et facilitateur de l’investissement.
Le Maroc va bien mieux en ce début de 2007, au terme de douze mois d’une croissance économique quasiment inégalée jusque-là et qui aura eu des impacts positifs en maints domaines. Le mouvement des réformes structurelles, les grands chantiers et les projets d’aménagement urbains, touristiques, hôteliers, ont en effet lancé la croissance, alors que le taux de chômage enregistrait une décrue très nette, que les exportations réalisaient des performances inégalées et que les recettes fiscales connaissaient une hausse induite par le dynamisme des entreprises publiques et privées.
Ces constats ne sont pas ceux d’une seule publication, aussi sérieuse soit-elle. Ils sont le fait du Gouvernement, des analystes étrangers, des banques d’affaires locales et occidentales, des institutions internationales, des investisseurs nationaux et étrangers, des organismes d’évaluation du risque pays, (Voir encadré), etc.
Ainsi, la Commission Européenne, tout dernièrement, conduisait avec le Ministère marocain des Affaires Étrangères un séminaire à Barcelone sur l’adoption pour le Maroc du statut de «Partenaire Avancé» de l’Union Européenne du fait de la qualité et de l’ampleur des progrès accomplis dans le champ des réformes politiques, économiques et sociales ces cinq dernières années. Elle propose donc, dans le cadre de la Politique européenne de Voisinage, une enveloppe financière de 654 millions d’euros sur la période 2007-2010 pour aider le Royaume dans sa politique de développement multisectoriel, ses réformes, sa mise à niveau en matière d’éducation, de santé, de respect de l’environnement.
Cette image d’un Maroc dynamique, qui va résolument de l’avant dans la voie de la démocratisation, de l’approfondissement de la réforme institutionnelle, du respect des droit de l’homme, est désormais inséparable de celle d’une croissance qui se pérennise et qui s’autonomise par rapport au PIB agricole ou aux recettes de privatisation. Les chantiers ouverts, aussi nombreux qu’importants, les nouvelles niches de développement, les investissements éloquents dans le tourisme, l’habitat social, l’aménagement urbain et territorial, les grandes infrastructures, prouvent que les bases d’une nouvelle économie sont aujourd’hui en place, nouvelle économie qui s’affirme de plus en plus.
Les composantes de la reprise économique en 2006
Quelques chiffres contribueront à étayer ce constat qui se nourrit d’abord d’un taux de croissance du PIB de 8,1 % en 2006, d’une relative maîtrise de l’inflation avec un taux de 3,3%, (Voir encadré sur l’inflation),) et d’une baisse du taux de chômage qui se situe désormais en deçà du seuil de 10% de la population active.
En effet, selon le nouveau système de la comptabilité nationale, le taux de croissance du PIB était de 7,6 % au terme des onze premiers mois de 2006 et de 8,1 % pour l’année entière, selon les dernières données officielles. (Voir encadré sur le nouveau mode de calcul du PIB et ses incidences).
Cette croissance est le résultat des bonnes performances du secteur primaire, du BTP, des industries manufacturières, des télécommunications et du tourisme. Et les dernières estimations du Ministère de l’Agriculture indiquent une production céréalière de 93 millions de quintaux en 2006.
Par ailleurs, on constate une sérieuse amélioration de l’emploi : + de 550 000 emplois créés au troisième trimestre 2006 profitant aux secteurs des services (63%), de l’agriculture (14%), du BTP(11%) et de l’industrie (10%).
Cette donnée a pour corollaire une baisse de 3,8 points de la population active en chômage et un recul du taux de chômage de 0,9 point : 10 % au troisième trimestre 2006 contre 10,9% un an auparavant.
Comme l’indiquent donc les dernières données conjoncturelles, la reprise de l’économie nationale paraît solide et se généralise à un grand nombre de secteurs, réduisant le poids du secteur agricole dans la croissance du PIB. En 2006, l’activité économique a enregistré des performances satisfaisantes, affichant une progression de 8,1% du PIB contre 2,4 % en 2005. Ce résultat a été possible grâce à la contribution de tous les secteurs de l’activité économique :
- La bonne pluviométrie enregistrée a permis au PIB agricole de bénéficier d’une excellente campagne céréalière, affichant un taux de croissance de 30,6 %. Sa contribution à la croissance du PIB se situerait à 3,8 points après avoir été négative en 2005 (-2,7 points).
- Le PIB hors agriculture fait apparaître une tendance haussière de l’ensemble des activités (+5%) à l’exception des secteurs miniers et de raffinage du pétrole.
En effet, le repli de la production de phosphate de 1,5 % à la fin septembre 2006, conjugué au recul de l’activité de raffinage à la fin août de 9,2 % affecté par la flambée des cours, a légèrement pesé sur la croissance du pays. Toutefois, l’activité industrielle s’est redressée grâce à une demande soutenue des entreprises, le secteur des bâtiments et travaux publics a poursuivi son dynamisme comme l’indiquent le rebond des crédits accordés par les banques à l’immobilier (+26,3 %) et la progression des ventes de ciment (+8,7 %).
Le secteur tertiaire a bénéficié des actions menées par les pouvoirs publics dans le cadre de la vision 2010, visant le renforcement de l’infrastructure touristique et la promotion du produit national à l’étranger. Les arrivées de touristes étrangers se sont ainsi affichées en progression de 15% par rapport à 2005.
Le secteur des télécommunications a emprunté la même tendance haussière en 2006 tirant profit du cadre légal et réglementaire mis en place par les pouvoirs publics pour assurer le développement du secteur. Les résultats publiés par l’ANRT font état d’une progression du parc des abonnés «mobile» de 24,2 % à la fin septembre pour s’établir à 14,9 millions.
La demande intérieure a également contribué à soutenir la croissance nationale, car en dépit de l’augmentation des prix à la consommation, (+3,2 %), les ménages ont vu leur pouvoir d’achat se raffermir grâce à la montée des revenus en milieu rural (du fait d’une bonne année agricole) et à la forte création d’emploi.
Le taux de chômage s’est nettement amélioré et a franchi à la baisse la barre des 10% pour s’établir à 9.9% au troisième trimestre 2006.
Tous ces facteurs ont concouru à améliorer l’attractivité de la destination Maroc et de facto les investissements directs étrangers, comme en témoigne le niveau des investissements qui totalisaient 21,7 milliards de dirhams à la fin octobre 2006 et plus de 30 milliards à la fin de l’année dernière.
Quand l’Etat y met du sien
Cette embellie économique a d’ailleurs trouvé son expression au niveau des Finances Publiques comme en attestent les indications fournies par le Ministère des Finances et de la Privatisation sur les onze premiers mois de l’année 2006.
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