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Porsche pourrait s'offrir Volkswagen

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    FASCINÉ par l’histoire de David et Goliath au point d’y consacrer un ouvrage, Wendelin Wiedeking, actuel patron de Porsche, s’apprête à mener à bien un combat qui paraît aussi déséquilibré : lancer une OPA contre Volkswagen. Comme prévu, il a exercé hier l’option d’achat sur 3,6 % du capital du groupe Volkswagen (VW) afin d’en détenir 30,9 %. Objectif annoncé : préserver VW de l’appétit d’investisseurs étrangers. Le franchissement du seuil des 30%le contraint néanmoins de lancer une offre de rachat sur VW. Le groupe prévoit d’offrir seulement 100,92 euros alors que le cours actuel est de 114 euros. « À ce niveau, l’OPA court à l’échec, indique Pierre- Yves Quemener de Kepler-Landsbanki, c’est l’effet recherché car Porsche souhaite, une fois la procédure technique effectuée, avoir les mains libres pour moduler leur prise de contrôle dans Volkswagen. »

    En effet, à l’issue de cette OPA, Porsche pourra à son gré poursuivre ultérieurement son rachat d’actions du groupe Volkswagen. Si Wendelin Wiedeking est en première ligne, chacun sait que le véritable initiateur de cette OPA s’appelle Ferdinand Piëch. Président du conseil de surveillance du groupe Volkswagen et détenteur de 13 % du capital de Porsche, il a toujours rêvé de regrouper les deux entreprises. S’il réussit, cet Autrichien de 70 ans au regard dur et au verbe rare sera en passe de réaliser une prouesse financière, comparable à une prise de contrôle de Fiat par Ferrari. Même s’il s’en défend, Porsche grignote doucement mais sûrement le capital du premier constructeur européen de voitures. Il faut dire que le constructeur de voitures sportives et de luxe est riche. Avec 96 000 voitures, Porsche a généré lors de son dernier exercice un bénéfice net de 1,39 milliard d’euros alors qu’avec 5,7millionsde voitures VWa réalisé un bénéfice de 2,75milliards d’euros.

    Piëch, un homme déterminé

    Contrairement à d’autres présidents, Ferdinand Piëch n’est pas un financier mais un ingénieur né qui a longtemps préféré la combinaison des techniciens aux costumes trois pièces. Petit-fils de Ferdinand Porsche – créateur en 1938 de la Coccinelle à la demande d’Hitler –, Ferdinand Piëch est devenu en 1993 patron du groupe Volkswagen, avant d’en devenir le président du conseil de surveillance en 2002. Cette brillante trajectoire n’est pas tout à fait celle d’un fils de famille. Designer hors pair, il participera à la conception de la 911 avant d’être recruté par Audi. Entré responsable du développement technique, il accède en trois ans au directoire et assure le succès de l’entreprise. Son succès ? L’Audi Quattro, à 4 roues motrices. Lorsqu’il quitte Porsche pour Audi c’est, dit-on, pour s’éloigner de son oncle Ferry Porsche.

    L’auteur de la célèbre 356 commençait à voir en lui un rival. « Ferdinand Piëch ? C’est avant tout un brillant technicien qui a progressivement pris goût au pouvoir », explique le photographe Bernard Cahier, un ami de près de quarante ans qu’il a connu au bord des circuits. « Il est entré dans le livre des records grâce à la Porsche 917 qui développait 1 400 chevaux, poursuit-il, c’était déjà un ingénieur extrêmement brillant, très ambitieux. » Auréole du succès chez Audi, il parvient à la présidence de Volkswagen au moment où le constructeur allemand traverse une grave crise. Il n’a de cesse que d’assainir les comptes mais dans le même temps se laisse tenter par des paris économiques impossibles. Il se laisse ainsi tenter par les 1 001 chevaux de la Bugatti Veyron, considérée comme la voiture de route la plus puissante du monde, ou le moteur seize cylindres, la luxueuse limousine Phaeton. Mais Piëch s’est surtout forgé l’image d’un homme extrêmement déterminé. Le grand public s’en est rendu compte lors de la bataille qui l’oppose à BMW pour le contrôle de Rolls-Royce et Bentley. À cette occasion, il rencontrera Bernd Pischetsrieder, patron de BMW, qu’il embauchera puis poussera dehors à la fin de l’année dernière. Insatiable, Ferdinand Piëch multiplie les défis. Au-delà de la seule opération capitalistique entre Porsche et VW, il s’active sur un autre front : la création d’un géant des poids lourds associant VW, avec MAN et Scania.

    source : le Figaro
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