Un réquisitoire au vitriol contre la junte algérienne. Cependant, il s'avère néanmoins qu'il soit confus. En ce sens qu'il faille savoir s'il faut récuser toute votation présidentielle et laisser perdurer une dictature ou bien procéder au scrutin d'une présidentielle afin de respecter le minimum exigé par la fadaise d'un Etat considéré démocratique?
- Après les échecs d’avril et de juillet, le pouvoir algérien tente d’imposer une nouvelle élection présidentielle le 12 décembre prochain. Les Algériens, mobilisés depuis plus de sept mois, la rejettent.
L’élection n’est pas la démocratie. Et dans l’Algérie d’aujourd’hui, elle est même précisément le contraire. L’état-major de l’armée, avec à sa tête le bouillonnant Ahmed Gaïd Salah – devenu bavard du jour au lendemain grâce à la révolution en cours -, a décidé de prendre en main plus ostensiblement l’avenir politique du pays. Autrement dit, nous avons affaire à une junte.
Et pour fermer la « parenthèse » révolutionnaire, cette junte entend rapidement faire élire celui qui saura au mieux protéger ses intérêts et maintenir ce régime cryptocratique, clandestin et corrompu : le nouveau Bouteflika.
Plusieurs mois après le déclenchement de ce processus révolutionnaire inédit en Algérie, et en dépit des multiples ruses du pouvoir algérien, les antagonismes se précisent : le peuple algérien résiste à une junte militaire et l’idée démocratique se heurte à l’élection. Les Algériens qui manifestent inlassablement depuis février veulent se saisir du destin politique de leur pays. Les généraux qui menacent et qui intimident veulent, quant à eux, sauver un régime qui sévit depuis l’indépendance en 1962. Telle est la nature du bras de fer.
Des diplomates aux militaires : la négation de la politique
Le régime algérien a non seulement privé le peuple de politique, mais il s’en est aussi lui-même privé. Pour « gérer » ce soulèvement populaire, il s’est appuyé sur deux types d’acteurs dont les missions sont habituellement tournées vers l’extérieur : les diplomates et les militaires.
(…).
" Aucun cerveau normalement constitué ne peut s’accommoder de l’idée qu’un général qui a couvert les pires forfaitures impose son projet politique"
(…).
Pour contrer ce projet, les Algériens disposent de deux atouts, l’un national et l’autre régional. Sur le premier plan, leur mobilisation et leur témérité peuvent empêcher la tenue de cette élection prévue en décembre, et une troisième élection avortée (après avril et juillet) serait un coup dur pour le régime. Sur le plan régional, l’axe de la contre-révolution dans le monde arabe mené par les Saoudiens et les Émiratis multiplie les déroutes. L’autoritarisme militaire est passé de mode-.
Par Adlene Mohammedi in Jeune Afrique (extraits).
- Après les échecs d’avril et de juillet, le pouvoir algérien tente d’imposer une nouvelle élection présidentielle le 12 décembre prochain. Les Algériens, mobilisés depuis plus de sept mois, la rejettent.
L’élection n’est pas la démocratie. Et dans l’Algérie d’aujourd’hui, elle est même précisément le contraire. L’état-major de l’armée, avec à sa tête le bouillonnant Ahmed Gaïd Salah – devenu bavard du jour au lendemain grâce à la révolution en cours -, a décidé de prendre en main plus ostensiblement l’avenir politique du pays. Autrement dit, nous avons affaire à une junte.
Et pour fermer la « parenthèse » révolutionnaire, cette junte entend rapidement faire élire celui qui saura au mieux protéger ses intérêts et maintenir ce régime cryptocratique, clandestin et corrompu : le nouveau Bouteflika.
Plusieurs mois après le déclenchement de ce processus révolutionnaire inédit en Algérie, et en dépit des multiples ruses du pouvoir algérien, les antagonismes se précisent : le peuple algérien résiste à une junte militaire et l’idée démocratique se heurte à l’élection. Les Algériens qui manifestent inlassablement depuis février veulent se saisir du destin politique de leur pays. Les généraux qui menacent et qui intimident veulent, quant à eux, sauver un régime qui sévit depuis l’indépendance en 1962. Telle est la nature du bras de fer.
Des diplomates aux militaires : la négation de la politique
Le régime algérien a non seulement privé le peuple de politique, mais il s’en est aussi lui-même privé. Pour « gérer » ce soulèvement populaire, il s’est appuyé sur deux types d’acteurs dont les missions sont habituellement tournées vers l’extérieur : les diplomates et les militaires.
(…).
" Aucun cerveau normalement constitué ne peut s’accommoder de l’idée qu’un général qui a couvert les pires forfaitures impose son projet politique"
(…).
Pour contrer ce projet, les Algériens disposent de deux atouts, l’un national et l’autre régional. Sur le premier plan, leur mobilisation et leur témérité peuvent empêcher la tenue de cette élection prévue en décembre, et une troisième élection avortée (après avril et juillet) serait un coup dur pour le régime. Sur le plan régional, l’axe de la contre-révolution dans le monde arabe mené par les Saoudiens et les Émiratis multiplie les déroutes. L’autoritarisme militaire est passé de mode-.
Par Adlene Mohammedi in Jeune Afrique (extraits).
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